Grande Fête Catholique et Légitimiste 2018

 

Le Samedi 26 Mai 2018 à partir de 11h30

Ecole Saint Jean BOSCO Château de la Ville,

Allée des Platanes 01240 Marlieux

Conférence de Madame Marion SIGAUD

« Le Roi, le Travail, la Révolution. »

VENEZ NOMBREUX APERITIF DANS LE PARC si beau temps

Au choix : Repas tiré du sac ou plateau repas.

Réservation obligatoire avant le 16 Mai 2018

OUVERT à TOUS

Libre Participation pour les frais d’organisation

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TER  POUR ALLER A MARLIEUX

De Perrache   10 H 08  Part Dieu : 10 H 20  arrivée  11 H 09  et retour  Marlieux  16 H 52  OU 17 H 52  arrivée  18 H 39 Part Dieu 18 H 51 Perrache

La gare est à 1 km de l’allée des platanes

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Compte rendu de la Conférence du 10 mars 2018

Une cause méconnue de la révolution française: le conflit entre commissaires et officiers (XVIe – XVIIIe siècle)

Introduction

Au XVIe siècle, il existe 3 types d’agents publics: les officiers, les commissaires et les fermiers. A partir de 1747, s’y ajoutera un 4e type: les fonctionnaires, mais le statut de ceux-ci présente d’importantes différences avec celui des fonctionnaires d’aujourd’hui.

Le roi est d’abord un justicier. C’est son rôle de justicier suprême qui lui donne ses pouvoirs de commandement et de législation. Il assure la justice et l’ordre.

1) Les officiers

Ce sont des magistrats auxquels le roi délègue ses pouvoirs de justice.

Pour devenir officier, les candidats doivent démontrer leurs connaissances par un examen et acheter (sauf exceptions) leurs offices qu’ils peuvent revendre à l’Etat lorsqu’ils quittent leurs fonctions. Il y a aussi une enquête de moralité menée par un prêtre et 4 anciens officiers.

Ce ne sont pas les seuls à exercer des pouvoirs de justice au nom du roi. Le roi considère que les seigneurs justiciers exerçaient la justice pour lui et en son nom.

Les différents types d’office: offices extraordinaires, casuels, domaniaux, héréditaires et militaires.

Modalités de transmission des offices. Rémunération par gages annuels.

La taxe de résignation et le droit annuel (la « Paulette »). Le conflit entre le roi et ses officiers à ce sujet, une des causes de la Fronde.

Influence des guerres dans ce conflit.

Les problèmes d’efficacité liés à la constitution progressive d’un « appareil d’Etat des officiers ».

46 000 officiers en 1661.

Parmi eux: les membres des parlements (13 en 1789) et des cours souveraines (Cours des comptes, Cours des aides (certains impôts) et autres tribunaux).

2) Les commissaires

Ils sont chargés par le roi d’exécuter certaines fonctions. Ils reçoivent pour cela une une lettre de commission du roi, qui précise de manière limitative les pouvoirs et fonctions qui leurs étaient confiés. Ils sont révocables ad nutum (à tout moment et sans que le roi soit tenu de justifier sa décision).

Face aux carences constatées dans l’exécution de leurs missions par les officiers, l’Etat va devoir intervenir de manière de plus en plus directe, non seulement en matière judiciaire et financière, mais aussi économique. Pour cela, il va avoir tendance à utiliser de plus en plus les commissaires.

Les différents types de commissaires: gouverneurs, membres des chambres de justice, membres des commissions des « Grands Jours » et intendants.

Le roi peut conférer des offices par commission. Il peut aussi attribuer à un officier une commission hors des attributions de son office ou dans le cadre des attributions de son office, mais en dehors de son ressort, ou dans son ressort, mais par préférence à d’autres officiers.

Les raisons d’un recours toujours plus grand aux commissaires aux XVIIe et au XVIIIe siècle. Conséquences: baisse du prix des offices et conflit entre commissaires et officiers.

3) Les fermiers

Ce sont des personnes chargées par le roi de percevoir un impôt ou un revenu du roi (revenus du domaine de la Couronne) moyennant une somme fixée d’avance qu’il devait donner au Trésor royal. La somme fixée d’avance représente donc le montant total de l’impôt ou du revenu concerné.

La différence entre les sommes perçues et la somme qu’il devait reverser au roi constituait sa rémunération.

Les fermiers sont aussi appelés « traitants » et « partisans » car les contrats et actes par lesquels ils stipulent sont appelés traites ou partis.

Financier: toute personne qui manie les deniers du roi.

4) Les fonctionnaires

 Les premiers fonctionnaires: fondation de l’Ecole des ponts et chaussées en 1747.

Evolution du statut de certains commissaires qui en font des fonctionnaires.

Il est censé être toujours en service. Son emploi est permanent. Statut écrit ou coutumier. Recrutement sur concours. Rémunération par traitement. Ne peut se marier avec une fille ayant travaillé de ses mains. Moyen d’anoblissement. Sa pension pouvait continuer à être versée, au moins en partie, à sa veuve.

Conclusion

 Les rois ne sont pas parvenus à résoudre le conflit entre commissaires et officiers. Conséquences: il a eu des difficultés à faire appliquer sa politique, n’a pas pu rétablir l’équilibre financier du budget de l’Etat et n’a pas pu vaincre l’opposition des parlements et cours souveraines, des jansénistes et des francs-maçons, d’où la révolution de 1789.

Messe 2018 pour le Roi Louis XVI

Louis_XVI

Messe à la Mémoire du Roi Louis XVI et pour la France, en présence de SAR le Prince Rémy de BOURBON PARME

La messe a été célébrée par le Frère Louis Marie de Jésus ocd

Avec la participation des Trompes de Chasse de la Diane Lyonnaise

Samedi 20 Janvier 2018 à 10h30

Sanctuaire Saint Bonaventure

Place des Cordeliers LYON 2°

Compte rendu de la visite de son Altesse Royale le Prince Rémy de BOURBON PARME

Le 20 Janvier 2018 à Lyon

        C’est comme toujours avec un grand plaisir que nous avons accueilli Son Altesse Royale le Prince Rémy de BOURBON PARME, venu représenter SAR le Prince Louis, Duc d’Anjou, Chef de la Maison de France et la Princesse Marie Marguerite, Duchesse d’Anjou lors de la messe anniversaire des 225 ans de l’exécution du Roi Louis XVI.

Le Prince Rémy a été reçu sur le parvis avec tous les honneurs par les Révérends Frères Louis Marie de Jésus ocd et Emmanuel Marie du Saint Esprit ocd et les trompes de chasse de la Diane Lyonnaise avant de pénétrer dans la nef ou de nombreux Lyonnais étaient venus pour témoigner de leur attachement au Roi martyr.

Enfin le déjeuner a réuni un cercle de fidèles autour du Prince dont l’allocution figure ci-dessous. L’Association Présence du Souvenir Bourbonien remercie ici vivement toutes les personnes qui se sont déplacées ce Samedi 20 Janvier 2018 ainsi que toutes celles qui ont contribué de près ou de loin au succès de cette journée. 

 

MESSE EN MÉMOIRE DE LOUIS XVI

 

Basilique Saint-Bonaventure. Lyon. 20 janvier 2018 (10h30)

En présence de S.A.R. le Prince Rémy de Bourbon-Parme représentant le Prince Louis, Duc d’Anjou, Chef de la Maison de France.

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Lectures : Sagesse IV 7-15

Psaume CXXIX

Luc XXIII. 33-34 ; 39-46 ; 50 ; 52-53.

Monition d’entrée :

A mon tour, je voudrais saluer tout d’abord S.A.R. le Prince Rémy de Bourbon-Parme qui nous fait l’honneur de participer à cette Messe instituée, selon un usage traditionnel, en souvenir du Roi Louis XVI exécuté en de bien tristes circonstances le 21 janvier 1793, il y aura exactement 225 ans demain. Vous voudrez bien, Monseigneur, transmettre au Duc d’Anjou, Chef de la Maison de France, et à son épouse la Princesse Marie-Marguerite, l’hommage de nos sentiments respectueux et l’assurance de notre prière à toutes leurs intentions, spécialement pour la prospérité de leur Maison et de la noble cause qu’ils incarnent. Vous les représentez parmi nous ce matin et nous vous en remercions vivement.

L’habitude de célébrer des services funèbres chaque 21 janvier s’est répandue dans toute la France depuis plus de deux siècles et il est tout à fait normal que nous nous acquittions de ce devoir filial qui revêt une importance toute particulière. On pourrait s’interroger sur le bien- fondé d’une Messe de Requiem, même si c’est une tradition bien ancrée à laquelle nous allons sacrifier une fois de plus. Le Pape Pie VI, achevant son discours prononcé lors du Consistoire secret du 11 juin 1793 et condamnant le crime du 21 janvier, faisait finement remarquer : « Pour achever ce qui Nous reste à dire, Nous vous invitons au Service solennel que Nous célébrerons avec vous, [ Eminentissimes cardinaux], pour le repos de l’âme du Roi Louis XVI, quoique les prières funèbres puissent paraître superflues quand il s’agit d’un chrétien qu’on croit avoir mérité la palme du martyre, puisque Saint Augustin dit que l’Eglise ne prie pas pour les martyrs, mais elle se recommande plutôt à leurs prières… »

En priant pour le repos de l’âme de Louis XVI, nous allons surtout offrir à Dieu une prière de réparation et nous appuyer sur l’intercession du Roi martyr. Chaque goutte de sang de Louis-Auguste en a coûté des torrents à la France. Ses dernières paroles sur l’échafaud, telles qu’elles furent rapportées par son confesseur qui l’assista jusqu’au bout, l’Abbé Edgeworth de Firmont, furent : « Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute, je pardonne à mes ennemis, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France » ; Elles font écho à son admirable testament rédigé le 25 décembre 1792 : « Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner ».

Pardon, miséricorde, protection : tels sont les biens que Louis XVI appelle de toutes ses forces sur la France et sur chacun de nous en particulier au moment de mourir. Cette supplication s’étend d’âge en âge et vaut toujours pour nous aujourd’hui. Elle a vraiment valeur d’intercession de la part de Louis XVI et nous sommes réunis pour l’accueillir avec des sentiments d’humilité qui nous font demander pardon pour notre cher pays dont l’histoire et la culture sont tellement redevables à l’influence des rois.

Préparons-nous à la célébration des Saints Mystères en reconnaissant que nous sommes pécheurs

Homélie : 

Monseigneur,

Mes bien chers frères,

Mystère de la Divine Providence qui, à la faveur de raccourcis saisissants, fait s’identifier les destinées de Dieu et de ses créatures, de N.S.J.C. en l’occurrence et de son serviteur Louis XVI ! Dieu : Roi d’amour et de paix. Louis : l’Oint, le consacré du Seigneur et lieutenant du Christ en son Royaume de France.

Faisons un saut en arrière. Nous sommes le 11 juin 1775. Le rite immuable et hiératique du sacre touche à sa fin. Le Roi vient d’être intronisé par le vieux cardinal de la Roche-Aymon (1697-1777) qui l’a baptisé, confirmé, reçu à la première communion puis marié cinq ans plus tôt. L’archevêque, avec solennité, a prononcé l’adresse rituelle : « Que le Médiateur de Dieu et des hommes fasse de toi le médiateur du clergé et du peuple » avant de l’embrasser et de l’installer sur un trône surélevé dominant le jubé. Un à un, les douze pairs du Royaume viennent lui rendre hommage par un baiser en lui disant « Vive le Roi éternellement », acclamation reprise par l’assemblée au son des trompettes. Puis, des oiseaux sont lâchés sous les voûtes et l’on ouvre toutes grandes les portes de la cathédrale pour l’hommage du peuple. Les cris d’enthousiasme des foules de Reims acclamant le Roi en majesté ne sont pas sans nous rappeler les acclamations de Jérusalem lors de l’entrée triomphale du Christ pour les Rameaux, au seuil de la Semaine Sainte.

Cette même foule, nous la retrouvons silencieuse et maussade le 21 janvier 1793, comme un écho de la mise à mort du Seigneur sur le calvaire. La guillotine a remplacé la croix. Un journal de l’époque nous rapporte : « Paris, jadis si folâtre, si bruyant, si agité, paraissait être devenu tout à coup le séjour silencieux de la stupeur et de l’effroi » (Beaulieu, diurnal de la Révolution de France. 1797 p. 24 cité in, Girault de Coursac, Louis XVI roi martyr ? Téqui 1976 p. 67). La Commune de Paris avait pourtant fait de son mieux en illuminant toutes les rues et en organisant un bal public sur le lieu même où le roi venait d’être mis à mort. « Désormais, le pouvoir moderne ne sera plus lié à un corps. Dépersonnalisé, fondé sur la vertu absolue, l’Etat deviendra une abstraction » (Jean-Christian PETITFILS, Louis XVI, Perrin 2005 p. 954).

Entre la gloire de Reims et le meurtre rituel accompli sur l’actuelle place de la Concorde à 10h22 il y a 225 ans, nous avons la tragique trajectoire d’un homme assimilé au Christ par l’onction du sacre et bien davantage encore par le traitement ignominieux qui lui fut infligé. Paul et Pierrette Girault de Coursac ont rédigé une plaquette dans laquelle ils mettaient en parallèle les derniers instants du Christ et de Louis XVI. Les points de ressemblance sont frappants. Ces pages sobres ne soutiennent aucune thèse partisane. Comme les lectures que nous venons d’entendre, elles nous redisent que le Christ renouvelle sa mort et sa résurrection dans le sacrifice des vies de ses frères. Le Christ en agonie jusqu’à la fin des temps, portant la souffrance des hommes, leurs contradictions et leur ingratitude.

Le 10 mai 1774, à peine soufflée la bougie annonçant la mort de Louis XV, le Dauphin et la Dauphine entendirent un terrible fracas, semblable à un roulement de tonnerre. C’était la foule des courtisans qui, désertant l’antichambre du défunt, venait offrir ses hommages aux nouveaux souverains. On prête au couple qui s’était mis à genoux le mot célèbre : « Mon Dieu, protégez-nous. Nous régnons trop jeunes ».

Louis l’Infortuné a été bien préparé à la charge royale sans pour autant avoir la carrure adéquate. On souligne à dessein l’aspect falot de ce Roi scientifique, étrange « voyageur immobile » épris de géographie et aux connaissances maritimes stupéfiantes ; mais disons-le tout de suite, Louis XVI a pleinement assumé ses lourdes responsabilités. Comme le suggère le Livre de la Sagesse, sa vie a été prématurément brisée et pourtant, il a vécu et assumé les devoirs de sa charge en y joignant une mission spirituelle qu’aucune science historique classique ne saurait expliquer, comprendre et justifier. Il faut cesser de considérer l’histoire de Louis XVI comme celle des rendez-vous manqués de l’histoire ou de chercher à réécrire le naufrage du plus beau trône d’Europe depuis le renvoi de Calonne (8 avril 1787) jusqu’à la calamiteuse expédition de Varennes (21-25 juin 1791). La principale cause de la Révolution fut une formidable crise budgétaire qu’aucun autre Roi n’aurait pu juguler. Contrairement à ce que pensaient Joseph de Maistre et Clémenceau pour des raisons diamétralement opposées, la Révolution n’a jamais été un « bloc ». Il y eut une Révolution royale, une Révolution pour le Roi, une Révolution avec le Roi et une Révolution contre le Roi. Louis XVI n’a pas échappé à son destin. Il a tenu son rôle face à « une série d’inflexions malheureuses combinées à une suite assez phénoménale de malchance et d’incapacité à réagir » (Petitfils, p. 979) pour reprendre les termes d’un de ses biographes. L’histoire de la Révolution est aussi mystérieuse que celle de Louis XVI. Nous pouvons seulement dire que Dieu est le maître de l’histoire, même et surtout au cœur de l’échec qui hisse parfois sa faible créature jusqu’au sommet du courage et de la dignité. Ce fut le cas de Louis XVI, mais aussi du tsar Nicolas II et du dernier empereur d’Autriche-Hongrie, le Bienheureux Charles de Habsbourg. Pourtant, chacun de ces souverains réformateurs avait de quoi fonder de grands espoirs.

La personne de Louis XVI restera à jamais auréolée d’une dimension spirituelle singulière. « Comment nier que, partant d’une piété honnête mais moyenne, il ait été poussé au dépassement de soi-même par une foi ardente ? (…) On ne saurait contester sérieusement son élévation d’âme ni la sublime splendeur de sa fin. Ce n’est pas un saint de vitrail, certes. Il a erré là où, en tant que prince chrétien, il aurait dû dès le départ montrer plus de discernement et de fermeté. Mais cette montée au calvaire, pleinement vécue, ce martyre accepté, donné en sainte oblation, comme une imitation de Jésus-Christ, sont profondément émouvants et restent, dans le secret et le mystère de cette conscience droite et honnête, son plus beau titre de gloire » (Petitfils, p. 982). Oui, mes bien chers frères, Dieu se réserve d’utiliser l’échec pour que rayonne sa Miséricorde et sa gloire comme en témoigne la vie du Seigneur Jésus.

La valeur d’une vie ne tient pas à sa longueur ni même à des actes prestigieux, mais à sa densité existentielle, à sa capacité de s’orienter vers le bien. C’est ce que nous a rappelé la première lecture si ajustée aux sentiments du Roi Louis : « Une vie sans tache vaut une longue vieillesse. Il a su plaire à Dieu, et Dieu l’a aimé ; il vivait dans ce monde pécheur : il en fut retiré (…) Arrivé au but en peu de temps, il a couvert une longue route. Parce qu’il plaisait au Seigneur, celui-ci, sans attendre, l’a retiré d’un monde mauvais. Les gens voient cela sans comprendre ». Les « gens », mais aussi les historiens patentés dont les méthodes rigoureuses ne sauraient percer le mystère du caractère sacré et christique de la fonction royale telle qu’elle fut exercée en France pendant douze siècles.

Louis XVI fut un homme de douleur, dépouillé de toute dignité, bon pasteur frappé par ses propres brebis, préférant livrer sa vie plutôt que de faire couler le sang lors de la prise des Tuileries le 10 août 1792. Comme le Christ, Louis a subi un véritable anéantissement. Et c’est au moment où il a été quasiment vidé de sa substance royale que culmine sa stature humaine et spirituelle face à une Révolution devenue ouvertement anti-chrétienne. Saint Jean-Paul II, en son temps, a souligné l’enracinement chrétien des trois fondements prétendument républicains de Liberté, Egalité et Fraternité. Dès 1791, la mécanique révolutionnaire s’est enrayée. L’échange de lettres avec le Pape Pie VI montre que c’est pour des raisons prioritairement religieuses que Louis XVI a refusé de cautionner l’enlisement inexorable d’un mouvement révolutionnaire devenu totalement idéologique, perdu dans ses spéculations philosophiques mais aussi – il faut le souligner avec force – foncièrement hostile à l’homme en tant que tel. Contrairement à leurs collègues anglo-saxons qui faisaient de la nature et de la loi divine naturelle le fondement des droits de l’homme (ce qui est un principe traditionnel conforme à la vérité), les philosophes français préféraient poser la loi humaine (la chose juridique) comme fondement de ces mêmes droits de l’homme. Fatale erreur reprise à l’envi par toute la phraséologie révolutionnaire pédante et totalitaire s’appuyant sur un vocabulaire sacré totalement dévoyé. Tout cela est fort regrettable car, de tous les Bourbons, « Louis XVI était peut-être le seul à pouvoir couronner la Révolution ; mais la révolution n’a pas voulu de lui » (Petitfils, p.980), de même qu’il ne fut jamais vraiment reconnu par les siens. Faisant le point, en pleine Révolution, sur l’œuvre accomplie, le conventionnel Cambon constate dans un mélange de réalisme et de naïveté : « Nous venons enfin d’aborder dans l’île de la liberté et nous avons brûlé le vaisseau qui nous y a conduit » (Journal de la République française n° 305 cité par Petitfils, p. 961). Tel fut le destin et le drame du petit-fils de Louis XV.

« La vie du juste est dans la main de Dieu » nous dit le Livre de la Sagesse (III, 1), comme sa mort. Louis XVI a mis sa vie et sa mort dans la vie et la mort du Christ ; et c’est cela qui nous touche. Jusqu’à ses derniers instants, par son identification à la vie même du Christ trahi et humilié, Louis a atteint cette « sagesse qui surpasse les cheveux blancs (…) Arrivé au but en peu de temps, il a couvert une longue route ». Et nous pouvons souligner ici la même évolution psychologique chez la Reine Marie-Antoinette dont le brusque blanchissement des cheveux, en une nuit après Varennes, symbolise, pour elle aussi, l’acquisition de cette sagesse associée aux cheveux blancs.

Les qualités de Louis XVI font de sa vie une énigme. Comment ce Roi bon, moderne et intelligent est-il devenu l’artisan de son propre échec ? On a insisté sur la solitude de son enfance après la mort de ses parents et de son frère aîné, l’ascendant nuisible de son autre frère, le Comte de Provence, futur Louis XVIII, et sa timidité maladive. Louis conserve sa part de secret, ce qui lui fait dire à son avocat, Malesherbes, lors de son procès : « J’aime mieux laisser interpréter mes silences plutôt que mes paroles ». Comment ne pas penser, ici, à Notre Seigneur se taisant devant Pilate ?

La vie de Louis XVI est un immense paradoxe qui dérange, une énigme insoluble même pour les historiens les plus pénétrants. A l’image d’un Roi traditionnel s’ajoute celle d’un mari fidèle, d’un homme « bon et généreux qui aimait vraiment le peuple dont il avait reçu la charge et qui souhaitait sincèrement assurer la prospérité du Royaume » (Alexandre Da Silva, louis XVI le taciturne. France Catholique n° 3001, 2 XI 2005, p. 28). Sa Révolution royale a échoué car depuis longtemps s’est consommé le divorce entre l’opinion publique et la Couronne. Les Français ont cessé d’identifier le Roi et le Royaume, comme Pilate demandant à Jésus s’il est le roi des Juifs (Marc XV, 2-5). Et pourtant, ce même Pilate a saisi une part du mystère de la royauté du Christ puisqu’il dira à la foule, en présentant celui qui reconnaît être Roi : « Voici l’homme ! ». Le roi révèle l’homme. L’Homme par excellence. Louis aussi se révèle à nous en tant qu’homme accompli. Comme son lointain ancêtre Saint Louis, le rayonnement de son règne tient à son humanité transfigurée et purifiée comme l’or au creuset. Louis ne veut plus suivre l’enchaînement de la lugubre comédie. Il a fait tout ce qu’il devait pour défendre sa mission. Désormais, ses seuls points d’ancrage avec le monde qui l’entoure sont la fidélité à l’Evangile, à sa conscience, l’exemple de la vie du Christ et l’amour de sa famille. Il se sait au terme de sa route et le sens de sa vie ne peut que s’identifier au sens que Jésus a donné à la sienne, à son martyre et à sa mort ignominieuse.

Charles-Henri Sanson (1739-1806), Exécuteur des Hautes Œuvres de Paris et bourreau de Louis XVI ne laissa planer aucun doute sur les dispositions du Roi en ses derniers instants et c’est lui qui, finalement, nous apporte l’éclairage le plus simple et le plus sûr, lorsqu’il écrit, dès le 13 février 1793 : « Pour rendre témoignage à la vérité, [Louis] a soutenu tout cela avec un sang-froid et une fermeté qui nous ont tous étonnés. Je reste convaincu qu’il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion, dont personne pas plus que lui ne paraissait pénétré ni persuadé » (Petitfils, p. 951).

Mais sortons des méandres de l’histoire et de ses interprétations hasardeuses. Retenons seulement la longue route finissante d’un homme identifié au Christ, parmi tant et tant de nos frères persécutés en raison de leur foi. Louis XVI, roi sans charisme ni prestige, nous renvoie à la figure du Serviteur souffrant d’Isaïe préfigurant la personne du Christ et dont nous faisons mémoire chaque Vendredi Saint. « Il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme (…) Il n’était ni beau ni brillant pour attirer nos regards. Son extérieur n’avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleur, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. (…) Maltraité, humilié, il n’ouvre pas la bouche » (Isaïe LII, 14 – LIII, 2-3, 7). Dieu a visité et pris sur lui la misère de l’homme jusqu’en sa profondeur ultime. Lorsqu’un homme est humilié, c’est Dieu Lui-même qui est atteint. En déclarant au pied de l’échafaud sa résolution de « boire le calice jusqu’à la lie », Louis XVI sait pouvoir puiser ses dernières forces dans cette identification au Christ. Il accepte – humiliation suprême – qu’on lui lie les mains.

Louis XVI, qui a mal su se faire respecter tout au long de son règne, a été transfiguré par la foi avant de l’être par la mort et il semble que, désormais, on puisse s’accorder sur la signification de la mise à mort de ce Roi Très Chrétien qui vécut en chrétien comme peu de capétiens et qui mourut en chrétien, hélas, sans que le caractère sacrificiel de son exécution parvînt à réconcilier les français.

L’évangile de Saint Luc, avec son évocation du calvaire et de Jésus crucifié entouré de deux voleurs, souligne encore une fois l’identification de Dieu à un roi dérisoire et la similitude de traitement d’un roi déchu calquant sa mort sur celle de son Dieu. Notre Seigneur eut deux compagnons d’infortune. Le mauvais larron le met en demeure de se sauver lui-même en écartant la croix. Le bon larron, à l’opposé implore la Miséricorde de Dieu au seuil de son Royaume. La réponse du Christ est immédiate. C’est la première canonisation de l’histoire : « Amen, je te le déclare, aujourd’hui, avec moi, tu seras en Paradis ».

Plusieurs personnes dans l’entourage de Louis XVI ont cru bon de l’inviter à se soustraire aux multiples dangers menaçant la monarchie en agonie. Aucune injure ne lui a été épargnée. Et pourtant, pas une seule fois, louis n’a cédé à la tentation de la fuite. Pas même lors de l’expédition de Varennes où son cœur de souverain ne peut se résoudre à fuir la compagnie de ses sujets comme un voleur, un mauvais larron. A aucun moment Louis n’a voulu fuir la croix. Comme le Bon Larron, il s’en remet au Royaume de Dieu, ultime aboutissement des royaumes terrestres si fragiles, si instables.

Nous voici réunis ce matin, mes bien chers frères, pour faire mémoire d’un acte qui appelle pardon et réparation. Prier pour le repos de l’âme de Louis XVI est important mais nous croyons davantage à la puissance de son intercession. Comme lui, nous ne devons pas chercher à fuir les décrets d’une Providence austère qui plonge notre pays dans une étrange léthargie. Mieux vaut nous enraciner dans l’expérience du Royaume qui vient, sans fuir notre devoir d’état. Et c’est pour cela qu’à la suite du Bon Larron, nous pouvons demander à Dieu de se souvenir de nous en nous associant aux mérites du Roi infortuné.

L’ombre de la croix ne cesse de planer sur notre monde et le Christ a besoin d’adorateurs de la Croix aux premiers rangs desquels nous pouvons mettre nos frères chrétiens d’Orient persécutés ou les nombreuses victimes des totalitarismes modernes. Unissons-nous de pensée à tous ceux qui vont manifester demain à Paris et prendre part à la « Marche pour la vie » contre la culture contre-naturelle des GPA et PMA. C’est une nouvelle forme de totalitarisme. L’exemple du Roi Louis XVI nous redit qu’on ne fuit pas la Croix ou que celui qui fuit la Croix s’expose à souffrir bien davantage encore. Dieu aime aussi qu’on en appelle à sa Miséricorde. Le sacrifice ultime de Louis XVI a été et reste un appel permanent à la Miséricorde de Dieu pour la France.

Notre belle assemblée de ce matin a le souci d’honorer la mémoire du Roy Louis comme Joseph d’Arimathie prit soin du corps du Christ après son supplice. Les pages sombres de l’histoire de France qui s’écrivent sous nos yeux retentissent encore des cris de révolte et des injures sacrilèges des compagnons d’infortune de Louis XVI ; mais les choix personnels qui nous font prendre part à cette Messe expiatoire nous rattachent au camp des forces de l’esprit qui ont permis à Louis XVI de passer de la charge d’un royaume terrestre à la gloire du Royaume des Cieux, environné d’une multitude de saints, de larrons rachetés et grâciés.

Terminons, mes frères. En Louis XVI, on peut dire que le Roi révèle l’homme et, surtout, que l’homme sauve le Roi. Ce peut être l’une des leçons du règne de Louis, Seizième du nom. L’homme identifié à son Dieu sauve le Roi et nous sommes ici réunis pour que Dieu sauve le Roi.

Ainsi soit-il.

Fr. Louis-Marie de Jésus ocd

Carme de Montpellier

ALLOCUTION de S.A.R. le Prince Rémy de BOURBON PARME

 20 Janvier 2018

Mon révérend Père, Monsieur  le Président, chers amis.

Nous voilà une fois de plus réunis pour cette commémoration à laquelle je me fais un devoir d’assister pour représenter le prince Louis, chef de Maison.

Ma première venue à Lyon dans ce cadre c’était il y a près de 30 ans, je crois, lors d’un événement organisé par l’Institut de la Maison de Bourbon et lié au mariage d’Henri IV et Marie de Médicis en 1600. Nous y avions été très bien reçus.

C’est un devoir pour moi de revenir ici car il est important de ne jamais oublier ce que fut la construction de la France au travers ses heurs et ses malheurs.

Lyon a, depuis toujours, tenu un rôle primordial dans son édification et dans  son histoire religieuse qui aujourd’hui plus que jamais est essentielle.

Mais venir ici n’est pas seulement un devoir, c’est aussi un plaisir renouvelé, celui de retrouver au fil des années des visages d’amis fidèles et aussi d’en découvrir de nouveaux.

C’est grâce à vous Monsieur Burgat qui en surmontant les difficultés, continuez à maintenir le Souvenir des belles heures de la France.

Nous vous en remercions et je souhaite vous retrouver tous l’année prochaine.

 

DISCOURS Du Président Henri BURGAT  

20Janvier 2018

Monseigneur, Révérend Frère, Chers Amis,

Je vous remercie d’être venus commémorer le 225° anniversaire de la mort du Roi Louis XVI. Je vous souhaite en mon nom et au nom du Conseil d’Administration une bonne et sainte année 2018.

Nous remercions le Prince Rémy de BOURBON PARME venu représenter la famille Royale, puis les Frères Louis Marie de Jésus et Emmanuel Marie du Saint Esprit pour leur excellent accueil, ainsi que l’équipe pastorale du Sanctuaire Saint Bonaventure, sans oublier Madame Raymonde AUBRUN qui a prêté sa voix à l’Avé Maria puis Monsieur Yves RICHARD et l’équipage de la Diane Lyonnaise ainsi que toutes les personnes qui de près ou de loin ont participé à l’élaboration et au succès de cette journée.

2017 a été une année de transition ou nous voyons le pouvoir prendre ses marques et restreindre petit à petit les libertés fondamentales, que ce soit dans le domaine de la liberté d’opinion, dans le cadre du travail ou sur les routes, tout est bon pour contraindre et humilier les français, les réduire à un peuple d’esclaves aux ordres du pouvoir mondial. Nous devons résister à ce rouleau compresseur chargé de nous broyer. Ne nous laissons pas dominer, c’est à nous d’imposer notre façon de vivre aux peuples exogènes qui nous envahissent. Il faut lutter avec courage et espérance pour remettre Dieu à la première place, restaurer les racines les plus anciennes de la France, seules capables de nous assurer un avenir glorieux d’hommes libres. N’est ce pas la traduction du nom des Francs?

Benjamin Franklin qui n’était pourtant pas de notre bord a dit :

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »

J’espère que notre programme 2018 vous séduira, nous recevrons des conférenciers de qualité. Notre Grande Fête Catholique et Légitimiste aura lieu dans l’Ain à Marlieux en Mai. Faites la connaitre autour de vous et venez nombreux.


« Vive le Roi ! Le Vrai ! Le Bon ! Le BOURBON ! VIVE LOUIS XX !!

Je vous remercie de votre attention, et vous souhaite un bon appétit !