Les origines et les finalités surnaturelles de la monarchie française

JEAN VAQUIE

INTRODUCTION

Je suis donc chargé, Mesdames et Messieurs, de faire un exposé sur les origines et les finalités surnaturelles de la monarchie Française. Vous ne serez donc pas étonnés que cet exposé comprenne deux parties :

1 – Les ORIGINES surnaturelles de notre monarchie nationale.

2 – Les Finalités surnaturelles de ces mêmes institutions monarchiques.

PREMIÈRE PARTIE

LES ASSISES SURNATURELLES DU TRONE DE FRANCE

Nous allons voir que le Trône de France est assis sur ce qui est FERME, c’est-à-dire sur le FIRMAMENT. Le Firmament est ainsi appelé parce qu’il est FERME, autrement dit éternel. Il nous faudra mettre en évidence la suite des ACTIONS DIVINES qui s’exercent en faveur de cette monarchie :

  • depuis l’implantation de l’ARBRE ROYAL en France à l’époque de MEROVEE,

  • jusqu’à la DÉCOLLATION de Louis XVI le 21 Janvier 1793 (on peut bien parler de DÉCOLLATION, comme pour saint Jean-Baptiste, puisque Louis XVI est, de l’aveu unanime, mort martyr de la Foi).

C’est Dieu qui a véritablement PROCÉDÉ à la fondation de cette monarchie. Et Sa protection, Son PATRONAGE, Il ne l’a pas accordé seulement pendant la période des ORIGINES, Il l’a RENOUVELÉ (confirmé) de siècle en siècle.

On peut dire, sans crainte de se tromper, que L’INSTITUTION MONARCHIQUE en France, est l’œuvre de Dieu. Je vais essayer de vous en administrer la preuve. Au cours de cette démonstration, nous aurons en vue des actions d’ordre surnaturel. Ne soyez donc pas surpris par la nature des jalons historiques que nous allons retenir pour nous guider dans notre cheminement, dans notre raisonnement.

Nous retiendrons seulement des événements d’ordre surnaturel. Car tel est précisément le sujet de notre exposé. Des événements surnaturels que l’histoire profane ne relate pas ou très accessoirement et auxquels, pour notre part, nous attribuerons une importance majeure, déterminante. Nous allons donc nous comporter comme quelqu’un qui, voulant retracer l’histoire d’un individu chrétien, se contenterait de son HISTOIRE SACRAMENTELLE :

  • son Baptême

  • sa Confirmation

  • ses Chutes

  • ses comparutions au tribunal de la pénitence

  • ses pèlerinages … etc …

et qui négligerait, par conséquent, son histoire physiologique et professionnelle.

Mais vous verrez qu’en fin de compte, l’histoire des ORIGINES de la Monarchie Française, que nous allons retracer en suivant ces JALONS SURNATURELS se révélera aussi RÉALISTE (et même plus réaliste) que si nous nous contentions de son histoire, mettons, biologique et profane. Nous voilà donc amenés à ÉNUMÉRER un certain nombre d’INTERVENTIONS DIVINES historiquement prouvées.

Voici les PRINCIPAUX ÉPISODES où cette action divine a été consignée par l’Histoire : Les Champs Catalauniques – Tolbiac – Le Sacre de Reims – La Prophétie de Saint Rémy – La Bataille de Vouillé – L’attribution de l’emblème des fleurs de LYS – La Devise de l’Écu de France.

Ce seront autant de paragraphes de notre exposé.

LES CHAMPS CATALAUNIQUES

Voyons, pour commencer les circonstances de l’IMPLANTATION DE L’ARBRE ROYAL dans la Gaule Gallo-Romaine et les Signes Providentiels dont elle est entourée.

Une incontestable SIGNATURE DIVINE s’est manifestée à la Bataille des CHAMPS CATALAUNIQUES en 451, bataille qui a duré 3 jours, les 20, 21 et 22 septembre.

C’était à la lisière NORD-EST de l’actuelle ville de Châlons-sur-Marne. C’est à cet endroit, et durant ces 3 jours, que le germe du Grand Arbre Royal a été déposé en terre.

D’un coté Attila, terrible Roi des Huns, qui commandait à une armée de 700 000 hommes et qui avait brûlé 70 villes. Il prétendait avoir trouvé une ÉPÉE DIVINE avec laquelle il combattait et, en même temps, comble de CONTRADICTION, il se proclamait FLÉAU de DIEU.

De l’autre, Aetius, général Romain commandait l’armée Romaine grossie des Francs avec leur Roi Mérovée, des Burgondes qui avec leur Roi Gondioch qui pris position au centre, enfin les Wisigoths avec leur Roi Théodoric.

Les premiers engagements eurent lieu le 20 septembre 451. La bataille fit rage pendant toute la journée du 21 septembre.

Elle se continua pendant une partie de la journée du 22 septembre.

A la fin du 22 septembre, Attila se réfugia au milieu d’un rempart de chariots dans lequel la cavalerie franque ne put pénétrer.

Mais dès le lendemain, Attila commença son repli dans la direction de la vallée du Danube.

La VICTOIRE des Francs fut évidente, pour la Chrétienté tout entière, mais surtout pour la Gaule. Or (et c’est là que nous discernons les premiers JALONS SURNATURELS qui vont guider notre marche), la bataille des Champs Catalauniques met en évidence DEUX SIGNES, DEUX SIGNES de prédestination chrétienne.

Le PREMIER SIGNE nous est suggéré impérativement par les DATES des 3 Jours de bataille : les 20, 21 et 22 septembre.

Le SECOND SIGNE nous est suggéré par l’année de la bataille : 451 après Jésus-Christ.

Reprenons séparément ces deux SIGNES.

Voyons d’abord le PREMIER SIGNE qui inaugure le cheminement surnaturel que nous voulons suivre :

la BATAILLE se livre, disons-nous, les 20, 21 et 22 septembre.

Ce sont précisément les JOURS ANNIVERSAIRES de la DÉCIMATION DE LA LÉGION THÉBAINE qui avait eut lieu à AGAUNE, dans le Valais Suisse, en l’année 298 de notre ère, sous le Règne de l’Empereur DIOCLETIEN au cours de la DIXIÈME et DERNIÈRE PERSÉCUTION. Il y avait donc 150 ans.

Qu’est-ce que la LÉGION THÉBAINE ?

La Légion Thébaine avait été recrutée dans la Région de Thèbes en Égypte. Elle était entièrement chrétienne et elle était commandée par saint Maurice.

Or, la ville de Thèbes et ses environs avait été évangélisée par saint Mathieu (dont l’emblème est l’homme ailé). Saint Mathieu Apôtre et Évangéliste dont la fête tombe précisément le 21 septembre, avec vigile (puisque c’est une fête d’Apôtre) le 20 septembre.

C’est l’Évangile de saint Mathieu qui commence par ces mots : « Généalogie de Jésus-Christ Fils de David… »

Saint Mathieu est généralement considéré comme l’Évangéliste de Jésus-Roi pour toutes sortes de raisons qu’il serait trop long de rappeler ici.

Saint Mathieu, évangéliste de Jésus-Roi (dont il fournit la Généalogie royale) peut donc être considéré, dans l’Histoire et dans la Géographie de la Grâce, comme ayant suscité la Légion Chrétienne de Thèbes, puisqu’il est directement à l’origine de son CHRISTIANISME.

En 298 de notre ère, le commandement militaire romain, sous la pression de DIOCLETIEN, exigea que la légion thébaine sacrifie aux idoles, et en particulier à celle de l’Empereur, comme tous les habitants de l’Empire. Or, la légion de saint Maurice ne refusait pas de SERVIR MILITAIREMENT l’Empereur, et elle en avait donné des preuves, mais elle ne voulait pas SACRIFIER RELIGIEUSEMENT aux idoles, chose que d’ailleurs on ne lui avait jamais demandée.

Il s’en suivit des pourparlers entre le commandement militaire Romain et saint Maurice qui était le général de cette légion de 6.600 soldats chrétiens.

Saint Maurice opposait aux administrateurs romains cette formule qui est restée célèbre : « MALUMUS MORI INNOCENTES QUAM VIVERE NOCENTES » (Nous préférons mourir innocents que de vivre coupables).

Le commandement romain décida de DÉCIMER LA LÉGION jusqu’à ce que les survivants acceptent la DÉMARCHE RELIGIEUSE que l’on exigeait d’eux. La Légion Thébaine, forte de ses 6.600 hommes ne se révolta pas. Elle accepta la décision. Elle se rangea en ordre et l’on exécuta, dans les rangs, un légionnaire sur dix. Et comme la calme détermination se maintenait, on reprit une nouvelle tournée de décimation. Pas un seul légionnaire ne fit défection. L’opération dura 3 jours : les 20, 21 et 22 septembre de l’an 298.

La fête de Saint Maurice et de ses compagnons martyrs se célèbre le 22 Septembre. De sorte que la bataille des CHAMPS CATALAUNIQUES (près de 150 ans plus tard) commencée en la fête de saint Mathieu évangéliste de Jésus-Roi, fils de David, se termina triomphalement en la fête de saint Maurice et de ses compagnons martyrs.

La CONCOMITANCE DES DATES frappa tellement les contemporains que, pendant toute une période, la bataille des « Champs Catalauniques » fut appelée la BATAILLE DES CHAMPS MAURICIENS.

Tel est le premier signe, le premier jalon, la première signature divine qui commence à nous suggérer l’idée qu’une œuvre chrétienne d’un ordre particulier était là en GESTATION.

Et voici maintenant le SECOND SIGNE. C’est le Millésime, c’est l’année de la victoire. Que s’est-il donc passé, cette année-là, que l’on puisse mettre en rapport avec les CHAMPS CATALAUNIQUES ?

451 est l’année du CONCILE DE CHALCEDOINE, où fut confirmée, par le Magistère, la réalité de la NATURE HUMAINE de NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST, réalité de la Nature Humaine qui était contestée par les MONOPHYSITES. Les Monophysites disaient que la NATURE HUMAINE de Notre-Seigneur Jésus-Christ avait été seulement une APPARENCE (une illusion). Jésus-Christ, selon eux, n’avait qu’une seule nature, la NATURE DIVINE.

Pas du tout enseigna saint Léon, Pape, au Concile de Chalcédoine : la NATURE HUMAINE de Notre-Seigneur Jésus-Christ n’est pas une illusion et une apparence, c’est une RÉALITÉ terrestre et tangible.

Il est important de remarquer la CONCOMITANCE des DEUX VICTOIRES :

  • la victoire spirituelle de saint Léon-le-Grand (Léon signifie Lion) montrant la réalité de la NATURE CHARNELLE de Notre Seigneur Jésus-Christ ;

  • et la Victoire temporelle de Mérovée (autre Lion) au moment où s’implante indéracinablement en Gaule l’ARBRE ROYAL qui devait incarner la LieuTenance temporelle de Jésus-Roi, de Notre-Seigneur Jésus-Christ (« LieuTenance ROYALE »).

La victoire de Mérovée aux Champs Catalauniques fait donc apparaître l’AIDE et la FAVEUR DIVINES :

  • par les fêtes liturgiques de saint Mathieu et de saint Maurice au cours desquelles elle fut remportée ;

  • par l’année 451 qui la fait coïncider avec une victoire tout à fait analogue sur le Chapitre de la Doctrine.

Il y a là une HARMONIE pleine d’enseignements et d’encouragements pour les Chrétiens, mais HARMONIE qui échappe, évidemment, à ceux qui n’ont pas la foi, et pour qui une fête liturgique est une CIRCONSTANCE sans VALEUR.

On peut dire qu’à la bataille des Champs Catalauniques ont eu lieu les FIANÇAILLES de la Gaule avec la RACE des Souverains qui lui était destinée par Dieu, DESTINÉE et déjà DÉSIGNÉE

La future épouse était déjà « parée des Grâces divines » puisqu’elle avait été soigneusement évangélisée dès les premières années de l’ère chrétienne, par saint Lazare, l’ami de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Marseille où il avait débarqué, par saint Martial, l’envoyé de saint Pierre dans la partie sud de la Loire, par saint Denis, l’envoyé de saint Paul au nord de la Loire, et par une foule de disciples comme saint Front, saint Amadour… etc…

Pour sa part le Futur Époux ( le Roi Franc ) venait de déployer la force de son bras et de montrer qu’il était capable de défendre son épouse contre n’importe quel danger. C’est donc bien dans les plaines de Châlons-sur-Marne qu’il faut retourner pour retrouver la semence de L’ARBRE ROYAL.

Une dernière preuve de l’importance de cette bataille, de ce que nous disons, nous est fournie par les JACOBINS eux-mêmes,

Quand le démon, après bien des siècles, a voulu tirer vengeance de cette implantation et procéder à l’abolition de la monarchie française, quelle date a-t-il choisie ?

Il a choisi l’anniversaire des Champs Catalauniques. La Séance inaugurale de la CONVENTION en 1792 a eu lieu le 21 septembre (fête de saint Mathieu). C’est à cette séance inaugurale que, sur la proposition de l’Abbé Grégoire (prêtre constitutionnel), la monarchie fut abolie et la république proclamée.

L’arbre Royal fut COUPE en l’anniversaire du jour où il avait été semé.

Après cela il ne restait plus qu’à faire au Roi son procès et à « s’assurer de sa personne » (comme l’on dit).

TOLBIAC

Un nouveau signe de PROTECTION DIVINE va se révéler, se manifester à la bataille de Tolbiac.

La localité de TOLBIAC est située à la limite OUEST de l’AUSTRASIE entre le Rhin et la Meuse, au Nord de TRÈVES et non loin d’Aix-la-Chapelle.

Tout le monde connaît cet épisode historique. Il est célèbre à juste titre. A l’époque de TOLBIAC, CLOVIS était déjà Roi, mais il était encore païen. Il avait épousé sainte Clotilde à Soissons quelques années auparavant.

Au cours d’un engagement contre les ALAMANS (qui tentaient une poussée vers l’OUEST), l’affaire tourna mal, les troupes franques reculant. Clovis n’arrivait pas à redresser la situation. Ce n’était pas faute d’invoquer ses divinités tutélaires. Mais le PRESTIGE du « Dieu de Clotilde », « PUISSANT ET MISÉRICORDIEUX » hantait son esprit. Or, les « Génies protecteurs » qu’il invoquait d’ordinaire lui firent défaut. Il recourut au DIEU de Clotilde, selon la formule qui a été recueillie par les Historiens, par les Chroniqueurs. Ce faisant, il jouait sa tête. Car, si la victoire ne s’en était pas suivie, les officiers de son entourage n’auraient pas manqué d’attribuer la défaite à ce « blasphème », à cette trahison, à ce reniement, et par conséquent à lui régler son compte.

On est bien obligé de reconnaître que Clovis a fait là un véritable ACTE DE FOI fort méritoire. De toute évidence, il a cru le « Dieu de Clotilde » capable de le secourir.

C’est cet acte de foi que Dieu a récompensé, en donnant la victoire à Clovis. Victoire qui assurait à la France la frontière du Rhin.

Comment alors ne pas remarquer qu’en faisant de la Frontière du Rhin la conquête expresse de la Foi de Clovis, Dieu a montré, dès le début de notre Histoire, que la France n’a de solides fortifications que dans la foi chrétienne.

En reconnaissance pour cette victoire de Tolbiac (que par conséquent Il considérait comme miraculeuse), Clovis fit édifier la première cathédrale de STRASBOURG. Ce fut son « ex-voto ». Elle a été reconstruite depuis, mais le souvenir de Clovis a été conservé dans la nouvelle construction, puisque l’on y voit encore, sur la façade, la STATUE ÉQUESTRE de Clovis.

REIMS

La TROISIÈME marque de Prédilection divine (PATRONAGE) que nous noterons, (mais il y en eut d’autres), c’est celle de Reims.

Elle est particulièrement importante parce qu’elle a laissé des TRACES JURIDIQUES. Elle a passé DANS LA LÉGISLATION.

Il s’agit du SACRE DE CLOVIS par saint Remy, Évêque de Reims, le jour de Noël 496.

Ce fut à la fois le BAPTÊME et le SACRE de Clovis.

Le DIACRE qui devait apporter le Saint-Chrême de la Sacristie au Baptistère, fut empêché de passer à cause de l’extrême densité de la foule. Le temps passait et les célébrants commençaient à s’impatienter.

C’est alors que l’on vit une COLOMBE apporter au Baptistère l’AMPOULE fameuse remplie d’un CHRÊME, qui dès lors ne pouvait être que CÉLESTE, dès lors qu’il était ainsi miraculeusement apporté à saint Remy. C’est avec ce chrême que Clovis fut sacré Roi.

Ce miracle, éminemment significatif, a été attesté par des AUTORITÉS INCONTESTABLES :

  • par Hincmar, archevêque de Reims au IXème siècle (il manifestait ainsi une tradition de son église cathédrale);

  • par Flodoard. prêtre de la même église

  • par ce que l’on nomme le DIPLÔME de Louis le DÉBONNAIRE, fils de Charlemagne ;

  • par Elie de Bourdeilles qui déposa au procès de RÉHABILITATION de Jeanne d’Arc ;

  • par le Cardinal BARONIUS, dans ses « Annales Ecclésiastiques » qui sont consacrées précisément à l’histoire des premiers siècles de l’Eglise.

Tous ces documents retiennent comme MIRACULEUX et comme HISTORIQUE l’apport de la Sainte Ampoule au Sacre de Clovis.

Ceux qui dénient l’Historicité de ce miracle sont animés du même ESPRIT de DÉMOLITION que les gens qui dénient l’historicité du TRANSFERT de la CHAIRE de Saint Pierre d’Antioche à Rome, sous prétexte que ce transfert n’est pas consigné dans les 3 ACTES des APÔTRES (alors que le transfert de Jérusalem à Antioche s’y trouve). En réalité, c’est pour se dispenser d’admettre la SUPRÉMATIE du Pontife Romain.

Il en est de même de ceux qui contestent le miracle de la Sainte Ampoule: c’est pour se dispenser d’admettre le DROIT D’AÎNESSE des ROIS de FRANCE et par voie de conséquence le PRIVILÈGE de la FRANCE FILLE AÎNÉE de l’Eglise.

Le miracle de la Sainte Ampoule n’est pas resté un phénomène ISOLE. D’abord il a été CONFIRME de règne en règne par le miracle de la GUÉRISON DES ÉCROUELLES, qui manifeste le maintien de la FAVEUR DIVINE sur la personne du Roi régnant. La formule était : « Le Roi te touche, Dieu te guérit. » A la sortie de la cathédrale de Reims, sur le parvis, APRÈS LE SACRE, on amenait les malades.

Et puis surtout, le miracle de la sainte AMPOULE a constitué le fondement du Droit Royal français. Désormais le Roi de France sera « Roi par la Grâce de Dieu ». Il n’est pas « Roi par l’autorité du Siège Apostolique ». Il l’est par un choix spécial, directement formulé. De sorte que personne n’a le droit de DÉPOSER UN ROI DE FRANCE. Le CHOIX DIVIN manifesté personnellement à Clovis s’est perpétué sur toute la RACE ROYALE FRANÇAISE.

CAR si le Trône de France a changé de DYNASTIE, ces DYNASTIES successives RELÈVENT de la même ascendance.

L’unité des 3 races est maintenant chose reconnue.

Chaque DYNASTIE a produit son ROI TYPE :

  • Charlemagne, pour les Carolingiens ;

  • Saint Louis, pour les Capétiens.

Tous ces Rois furent les BÉNÉFICIAIRES des mêmes promesses initiales, du même PACTE INITIAL.

Je vous ferai remarquer, Mesdames et Messieurs, que c’est saint Charlemagne qui nous procure l’occasion de parler de tout cela AUJOURD’HUI puisque c’est sa FÊTE : la Saint-Charlemagne se fête le 28 janvier car il a une fête liturgique au PROPRE du DIOCÈSE d’Aix-la-Chapelle. Il a même des VÊPRES propres avec un hymne superbe. Charlemagne est mort le 28 janvier 814. Cette année 1989 est même une Année Jubilaire puisqu’il y a 1175 ans. C’est cette année le 47ème jubilé. Il est mort un SAMEDI (comme aujourd’hui), et c’était la 3ème semaine après l’Épiphanie.

LA PROPHÉTIE DE SAINT REMY

Saint Remy est appelé le SAMUEL du Nouveau Testament, parce qu’il a joué auprès de Clovis un rôle tout à fait analogue à celui de SAMUEL auprès de DAVID.

Saint Remy, en sacrant Clovis, a CONFIRME le CHOIX DIVIN (il s’en est porté GARANT).

Mais saint Remy s’est également montré PROPHÈTE.

On a de lui une PROPHÉTIE, qui est une véritable CHARTE, et dont voici le texte.

S’adressant à Clovis, il lui déclare :

« Apprenez, mon fils, que le Royaume de France est PRÉDESTINÉ par Dieu à la Défense de l’Église romaine, qui est la seule véritable Eglise du Christ. Ce Royaume sera un jour grand entre tous les royaumes. Il durera jusqu’à la fin des Temps. Il sera victorieux et prospère tant qu’il sera FIDÈLE à la FOI ROMAINE. Mais il sera rudement châtié toutes les fois qu’il sera infidèle à sa VOCATION ».

On constate aisément la MARQUE DIVINE, dans cette PROPHÉTIE SIMPLE et dans cet avertissement SÉVÈRE.

Par d’autres textes mystiques nous savons que le DERNIER ROI de cette lignée sera aussi Le PLUS GRAND. Nous savons donc que la RACE DES ROIS de FRANCE ne s’éteindra pas dans la DÉGÉNÉRESCENCE et dans l’humiliation mais au contraire dans une APOGÉE et dans le TRIOMPHE.

VOUILLE

Et pour que la mesure des ATTENTIONS DIVINES déborde, Dieu a encore confirmé Sa prédilection à Clovis, lors de la Bataille de VOUILLE.

Nous voilà arrivés aux années 506-507 de notre ère. Il y a 14 ans que Clovis a épousé sainte Clotilde. Il y a 10 ans qu’il a été sacré Roi à REIMS. Clovis va incessamment entreprendre la campagne contre les WISIGOTHS ariens qui tiennent le Languedoc, l’Aquitaine et le Nord de l’Espagne. La Gaule tout entière est convaincue que la campagne contre la puissante armée WISIGOTHE va constituer une grosse affaire.

Toute la catholicité de la Gaule se tient dans une attente mêlée d’anxiété. Car du sort de l’affrontement va dépendre la paix religieuse de la Chrétienté. L’Occident sera ARIEN si les Wisigoths l’emportent ; il restera catholique orthodoxe si c’est Clovis qui gagne.

Or voilà que Clovis tombe malade, gravement malade. Son état empire. Les médecins renoncent à le guérir. Le couple royal fait alors appel à saint Séverin. Et c’est là que nous retrouvons saint MAURICE, illustre général chrétien. Car saint Séverin est Abbé du Monastère d’Agaune (Valais) sur l’emplacement de la fameuse DÉCIMATION.

Saint Séverin a la réputation d’un thaumaturge à qui l’on peut confier les cas désespérés. Dès qu’il est averti, saint Séverin se met en route. A peine arrivé, le saint Thaumaturge dépose avec précaution son manteau sur Clovis malade et il lui rend immédiatement la santé. Voilà un PREMIER symptôme qui montre que Dieu n’a pas abandonné son LIEUTENANT TEMPOREL.

Clovis rétabli, il met en mouvement l’armée FRANQUE qu’il a bien préparée matériellement et spirituellement. Elle vient d’Ile-de-France et se dirige vers Tours en vue de franchir la Loire et de passer sur la rive Sud, pour aller à la rencontre d’Alaric II Roi des Wisigoths, qui vient d’Aquitaine et qui remonte vers le Nord.

Tours est la ville de saint Martin, l’Apôtre des Gaules, qui est mort voilà un peu plus d’un siècle. Clovis projette d’aller à la cathédrale pour recommander sa campagne au saint et puissant patron du diocèse. Il se fait précéder par une délégation d’officiers qui portera quelques présents au clergé et qui annoncera sa visite. Les délégués, ne voulant pas troubler l’office qui est en cours, s’arrêtent au fond de la nef et prêtent l’oreille à la psalmodie. Or, ils entendent chanter le verset 40 du Psaume 17 dont voici la traduction :

 « Vous m’avez revêtu de force pour la guerre et vous avez supplanté sous moi ceux qui s’élevaient contre moi.

 « Vous avez fait tourner le dos à mes ennemis et vous avez dispersé ceux qui me haïssent ».

Clovis, à qui on rapporte le fait, considère que le chant de ce verset, à ce moment précis, est la réponse de saint Martin à sa demande de PROTECTION.

Les Francs ont maintenant quitté Tours. Ils ont franchi la Loire et se trouvent sur la rive sud du fleuve. Après avoir traversé la Vienne, l’armée campe à 7 lieues à l’ouest de Poitiers. Le soir venu, voilà qu’un globe de feu (une sorte de soleil) s’élève du tombeau de saint Hilaire, mort il y a 140 ans, saint Hilaire, docteur de l’Eglise. Et ce globe de feu, ce soleil comme disent certains textes, vient se poser au sommet de la tente de Clovis. Le grand docteur gaulois, que saint Jérôme appelait « le Rhône de l’éloquence latine », manifestait lui aussi son encouragement à Clovis, par un SOLEIL, qui est précisément l’emblème des DOCTEURS parce que la DOCTRINE ILLUMINE l’intelligence.

La route de Clovis vers les plaines de VOUILLE, a ainsi été jalonnée par des signes surnaturels auxquels naturellement, l’histoire officielle n’attache aucune espèce d’importance, mais qui sont, pour celui qui croit, des signes très authentiques de faveur divine.

La RENCONTRE des deux armées se produisit au lieu-dit VOCLADES (aujourd’hui Vouillé) ce qui signifie : « Carnage de Goth ». VO = Goth CLADES = défaite.

L’Histoire n’a conservé aucune notation précise sur les diverses phases de cette bataille. Il semble seulement que l’affaire ait été réglée assez rapidement.

Les deux Rois ennemis étaient présents tous les deux sur le champ de bataille et ils commandaient leurs troupes.

Clovis identifia assez vite le peloton qui escortait Alaric Il. Il estima que sa position du moment rendait le Roi Wisigoth assez vulnérable (peut-être parce qu’il se trouvait en contrebas). Clovis se dirigea directement vers lui avec sa propre escorte et il le prit personnellement à parti.

Combat singulier de deux Rois en pleine bataille. Clovis domina Alaric II et le tua de sa main, remportant ainsi la DÉPOUILLE OPIME de son adversaire.

La mort d’Alaric Il, qui survient au début de l’engagement, fut rapidement connue de toute l’armée wisigothe. La nouvelle provoqua des flottements dans les rangs, puis peu à peu une véritable débâcle, conformément au verset 40 du Psaume 17 qui avait été chanté par les clercs au passage de Tours : « Vous avez fait tourner le dos à mes ennemis et vous avez dispersé ceux qui me haïssent ».

La Victoire de Vouillé ouvrit la porte de l’AQUITAINE à Clovis. Elle s’ajouta à la victoire de Soissons sur Syagrius, de Tolbiac sur les Alamans, de Dijon, un peu plus tard, sur les Burgondes.

Ainsi le premier Roi Franc, en un seul Règne, en quelques années traça les frontières naturelles de son Royaume.

La Gaule est désormais libérée de l’autorité romaine qui, après avoir été si utile, devenait pesante.

Elle n’a plus à craindre ni les envahisseurs venus de Germanie, dès lors contenus à l’Est du Rhin, ni la reprise des DISCORDES ARIENNES.

Il est temps, pour elle, de prendre le NOM de son Roi comme une épouse prend le NOM de son époux et de s’appeler la FRANCE.

Observons la différence entre la conquête de la Gaule par César et la conquête de la Gaule par Clovis. César avait conquis la Gaule en la combattant. Clovis a conquis la Gaule en la libérant (à aucun moment il ne l’a combattue), en l’AFFRANCHISSANT.

Clovis définissait ainsi la VOCATION de la France qui est d’AFFRANCHIR.

La France a donné l’exemple typique de sa vocation à l’AFFRANCHISSEMENT en AFFRANCHISSANT Jérusalem du joug des Infidèles en 1099 (prise de Jérusalem par Godefroy de Bouillon).

L’EMBLÈME DES ROIS DE FRANCE

Les Rois de France n’ont pas CHOISI leur emblème selon le propre esprit. Cet emblème leur a été attribué explicitement par le Ciel.

Les armoiries de Clovis païen étaient des armoiries païennes. Ses fanions, ses boucliers, portaient des CRAPAUDS. J’ignore d’où provenait ce symbole. Il était SIGNIFICATIF des Divinités Païennes. Comment Clovis en arriva-t-il à changer son emblème ?

Ouvrons la plus ancienne des « Histoires de France », celle de Nicole Gilles(1416). Il y rapporte une tradition ecclésiastique de l’église de POISSY. On peut lire ce qui suit :

« Il y avait en ce temps un ermite, prud’homme et de sainte vie, qui habitait en un bois près d’une fontaine, au lieu qui, de présent, est appelé JOYE-EN-VAL, en la châtellenie de POISSY, près Paris.

« Auquel ermite, la dite Clotilde, femme du Roi Clovis, avait grande fiance, et pour sa sainteté, le visitait souvent et lui administrait ses nécessités. Et advint un jour que, le dit ermite étant en oraison, un ANGE apparut à lui, en lui disant qu’il fit raser des armes les crapauds que Clovis portait en son écu, et, au lieu d’iceux, qu’il portât un écu dont le CHAMP fut d’Azur semé tout de fleurs de lys d’Or ».

Ainsi s’exprime Nicole Gilles, ajoutant que l’ermite transmit à sainte Clotilde les désirs de l’Ange, et Clotilde fit le nécessaire auprès du Roi.

Je ne croîs pas me tromper en disant qu’à VOUILLE, Clovis avait déjà abandonné l’emblème des crapauds pour adopter celui des fleurs de lys. DES FLEURS DE LYS SANS NOMBRE : un semis.

C’est par la suite seulement, au temps des premiers Valois, que le nombre de fleurs de lys fut réduit à Trois. Pourquoi « sans nombre » ?

Pour représenter tous les sujets du Royaume.

Dans le premier écu de France aucun français n’était oublié.

SIGNIFICATION DES FLEURS DE LYS.

La fleur de lys est l’EMBLÈME du VERBE INCARNE.

Jésus-Christ a confié son « emblème personnel » au Roi de France, pour bien marquer que celui-ci GOUVERNE EN SON NOM et POUR SON COMPTE.

Expliquons le SYMBOLISME de la fleur de lys.

Le Verbe Incarné est Une PERSONNE DIVINE comprenant une nature divine et une nature humaine, laquelle est formée d’un corps et d’une âme.

Le FLEURON du MILIEU qui est rigide et dressé vers le Ciel représente la Nature divine de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est ferme et qui s’élève au dessus de tout. On peut dire aussi qu’il symbolise la FERMETÉ de la FOI.

Les FLEURONS LATÉRAUX qui sont recourbés vers la terre signifient, l’un la PRUDENCE dans les décisions de l’âme raisonnable, l’autre la MISÉRICORDE dans les œuvres.

La BAGUE qui encercle les Trois fleurons représente le CORPS de Notre Seigneur Jésus-Christ qui renferme Son âme et Sa divinité.

Résumé : fermeté dans la foi, prudence dans le conseil, miséricorde dans les œuvres. Bref, nous venons de le dire : Jésus Christ, par le ministère de l’Ange de Joye-en-Val, a confié Son emblème personnel au Roi de France.

On ne peut pas exprimer plus fortement et plus simplement l’idée (que sainte Jeanne d’Arc viendra rappeler) à savoir l’IDÉE de « LieuTenance ».

Le véritable titulaire de la Couronne de France et de la ROYAUTÉ en général, c’est Jésus-Christ.

LA DEVISE

La Devise maintenant.

Car les armes de France comportent aussi une devise. Elle est tout simplement tirée de l’Évangile de saint Mathieu (l’évangéliste de Jésus-Roi).

Car les lys ont les honneurs de l’Évangile.

Considérons donc les lys, comme Saint Mathieu nous y invite :

« Considérez les lys des champs comme ils croissent ; ils ne travaillent ni ne filent. »

Telle est la DEVISE Neque laborant Neque Nent. : Ils ne travaillent ni ne filent.

Les bons héraldistes donnent l’explication suivante :

Neque Laborant : les lys ne travaillent pas parce qu’ils ne font rien d’eux-mêmes. Ils ne sont pas des ACTIVISTES et des ambitieux. Ils ne sont pas animés du PROPRE ESPRIT. Ils laissent opérer le Saint-Esprit. Ils correspondent à la GRÂCE. Ils la suivent. Ils ne la précèdent pas (il est injurieux de précéder son supérieur).

Ils ne travaillent pas parce qu’ils se laissent TRAVAILLER.

Neque Nent : les lys ne filent pas. C’est une occupation féminine que de filer. Si les lys ne filent pas, c’est qu’ils se succèdent par ordre de PRIMOGÉNITURE MÂLE. C’est la loi salique. Le Royaume des lys ne tombe pas DE LANCE EN QUENOUILLE.

Telle est la DEVISE c’est-à-dire l’IDÉAL VISÉ, quelquefois atteint.

CONCLUSION

Il est temps de conclure notre PREMIÈRE PARTIE : « Les Origines surnaturelles de la Monarchie française. » Depuis la Renaissance, nos historiens humanistes, nos universitaires issus de l’encyclopédie, du socialisme et de la gnose pour les plus récents, ne manquent pas de nous faire remarquer les DÉBUTS SOLENNELS et richement significatifs de L’EMPIRE ROMAIN, le périple d’Enée, la fondation du Latium, la fondation de ROME en 753 avant Jésus-Christ par deux jumeaux allaités par une LOUVE, qui ouvrent un refuge pour les parias…

Ce symbolisme des débuts de Rome n’est certes pas négligeable. On peut même y voir l’annonce de la révélation de DESSEINS PROVIDENTIELS, sur lesquels nous n’avons pas à nous étendre…

Mais qu’est-ce que tout cela en COMPARAISON des Champs Catalauniques, sous la protection des 6.600 Martyrs de la Légion Thébaine, de TOLBIAC avec l’intervention miraculeuse du Dieu de Clotilde, de REIMS avec le chrême céleste et cette prophétie de saint Remy qui s’étend jusqu’à la fin des temps, de Vouillé annoncé par l’apparition du Soleil des Docteurs, des LYS désignés par l’Ange de Joye-en-Val et de tant d’autres signes que l’histoire profane oblitère totalement, mais qui n’en sont pas moins HISTORIQUES.

Tous ces signes d’Élection Divine, on les cherche en vain dans l’histoire de la fondation de Rome. Il y a entre la fondation de ROME aussi riche qu’elle soit en symbolisme, et la fondation de REIMS, la différence qu’il y a entre la NATURE et la GRÂCE, entre l’humain et le divin, et pour prendre une comparaison plus sensorielle, entre le vin pâteux des mers chaudes et le Champagne qui pétille, qui pétille parce qu’il est SPIRITUEL.

On objecte parfois que Clovis ne fut pas le premier chrétien qui régnât. Bien sûr. Avant lui, par exemple, Constantin et Théodose furent des chrétiens qui régnèrent. Mais ce ne furent pas des ROIS CHRÉTIENS.

Clovis est le premier ROI CHRÉTIEN, c’est-à-dire le premier chrétien qui reçut de l’Eglise l’ONCTION ROYALE avec le Chrême céleste, et c’est ce qui fonde son DROIT D’AÎNESSE.

Mais alors, me direz-vous, un tel PRIVILÈGE doit obligatoirement entraîner, chez ceux qui en sont TITULAIRES, un ORGUEIL DÉMESURÉ et par conséquent une tendance au DESPOTISME.

Eh bien pas du tout : le PRIVILÈGE, s’il vient vraiment de Dieu, engendre l’HUMILITÉ, et cela pour deux raisons CONVERGENTES :

  • de par l’expérience de la PSYCHOLOGIE CHRÉTIENNE, on peut constater que le PRIVILÈGE ne raidit pas l’homme, il L’ASSOUPLIT, il rend condescendant et bénin. Si le privilège vient du Démon, il rend DUR et TYRANNIQUE ;

  • c’est Notre-Seigneur qui choisit les RACES ROYALES, celle de David comme celle de Clovis, et Il les choisit évidemment comme présentant avec Lui une certaine ressemblance.

Or, que savons-nous du Tempérament de Notre Seigneur ? PEU de CHOSE.

Sinon qu’il était DOUX et HUMBLE de Cœur.

Les deux vertus royales par excellence sont donc LA DOUCEUR et l’HUMILITÉ. Clovis a donné maints exemples d’humilité.

Nous en connaissons DEUX.

A Tolbiac, il n’a pas refusé de suspecter les DIEUX de ses PÈRES et d’invoquer le Dieu de son épouse. Ce n’est pas là une marque d’orgueil que nous sachions.

A Reims, il n’a pas renâclé quand saint Remy lui a demandé de COURBER LA TÈTE et de BRÛLER ce QUE SES PÈRES AVAIENT ADORE. Peu d’hommes en sont capables.

Ils parlent contre la vérité historique ceux qui prétendent que nos rois furent des TYRANS.

DEUXIÈME PARTIE

LES FINALITÉS SURNATURELLES DE LA MONARCHIE FRANÇAISE

Elle se réduira à sa plus simple expression, à un embryon de raisonnement.

Nous venons de voir que L’INSTITUTION ROYALE en France est une ŒUVRE DIVINE, et cela non seulement à ses origines, mais tout au long de son cours.

Mais nous savons aussi que Dieu ne laisse pas ses œuvres inachevées. Il les conduit toujours à la PERFECTION. Nous savons aussi que pour montrer la divinité de Ses œuvres, DIEU les RESSUSCITE, de même qu’il a montré Sa PROPRE DIVINITÉ en Seressuscitant Lui-même.

Aussi pouvons-nous nous attendre à la RÉSURRECTION de notre Monarchie Très Chrétienne, comme étant une œuvre divine provisoirement éteinte.

D’autant plus nous y attendre, que cette résurrection nous est annoncée par une grande quantité de textes PROPHÉTIQUES qui nous laissent espérer cette RÉSURRECTION, qui nous l’affirment expressément, qui nous la PROMETTENT (on peut bien dire « avec serment » puisque le serment résulte de la Répétition de la PROMESSE).

Néanmoins cette espérance, cette croyance, n’est PAS de FOI. C’est une OPTION. C’est un RISQUE A COURIR. Mais ce risque, beaucoup sont décidés à le courir, du fait de sa LOGIQUE et parce qu’il résume notre dernier ESPOIR.

Comment refuserions-nous de croire et d’espérer que le Roi de France qui a disparu en la Personne de LOUIS XVI le 21 janvier 1793 en la Fête de sainte AGNÈS comme un AGNEAU BÉNISSANT doive reparaître un jour, comme un LION RUGISSANT. ?

Dans l’arsenal courant des IDÉES REÇUES, le TRADITIONALISTE est un HOMME DU PASSE, un ATTARDE, un ANACHRONIQUE qui n’a pas évolué, un homme CRISPE, « FIGE DANS LA SCLÉROSE TRADITIONNELLE ».

Tel est le « CLICHE CONVENTIONNEL » couramment admis. Rien n’est plus éloigné de la vérité. Ce cliché est tout ce qu’il y a de plus inexact. (Et nous devons nous en réjouir d’ailleurs, car plus nos adversaires se tromperont sur notre compte, mieux cela vaudra.)

Les traditionalistes, certes, ne négligent pas les attendus historiques de la CAUSE qu’ils défendent. Ils les CULTIVENT

même. C’est ce que nous venons de faire. Mais ils ne font pas que cela.

Les traditionalistes sont aussi des hommes d’AVENIR, des hommes de PROPHÉTIES, parce que leur CAUSE est PROMISE à la RÉSURRECTION. Nous venons de voir que L’INSTITUTION ROYALE en France est une ŒUVRE DIVINE. C’est une Monarchiede Droit divin, c’est-à-dire de fondation divine. De « DROIT DIVIN » non seulement à l’origine, mais encore au cours de l’Histoire car ses RESTAURATIONS (quand les institutions royales seront blessées) se produiront toujours sous le signe et par la vertu du MIRACLE.

Les plus incontestables étant ceux qui ont tissé la vie de sainte Jeanne d’Arc. Nous savons tout cela, mais nous savons aussi que DIEU NE LAISSE PAS SES ŒUVRES INACHEVÉES. Voilà le point-charnière de notre raisonnement.

« Dieu ne laisse pas Ses œuvres inachevées. »

Or telle qu’elle se présente aujourd’hui, la Monarchie française est une œuvre inachevée : le dernier Roi de France selon l’ANCIEN DROIT, c’est Louis XVI. (Certainement il y eut après lui encore 2 ou 3 autres Rois, mais ils n’ont pas régné selon l’ancien droit). A Louis XVI est échu le rôle de glorifier par le martyre l’origine divine de ses droits. Mais si l’institution royale devait se terminer avec Louis XVI (ou même avec Charles X, si l’on tient à la prolonger à tout prix), il faudrait reconnaître que Dieu a laissé son œuvre

INACHEVÉE.

Si la vie terrestre de Notre-Seigneur Jésus-Christ s’était arrêtée au Calvaire, nous ne croirions pas à Sa divinité. Si nous y croyons, comme l’enseigne expressément saint Paul, c’est à cause de Sa résurrection.

En la personne de Louis XVI, l’institution monarchique a disparu le 21 janvier 1793 en la fête de sainte Agnès, comme un AGNEAU BÉNISSANT. Nous savons qu’elle doit réapparaître comme un LION RUGISSANT, car l’agneau ressuscite lion.

Et comment connaissons-nous par avance cette RÉAPPARITION radicalement impossible si l’on compte sur les seules forces humaines ?

Il existe en France des ARCHIVES MYSTIQUES et PROPHÉTIQUES tout à fait exceptionnelles. La PROPHÉTIE PRIVÉE française est d’une très grande richesse. (et pas seulement française d’ailleurs, tous les pays catholiques en possèdent, mais c’est la France qui en est la plus riche).

Quand on est en présence de cette Précieuse Réserve Prophétique, il faut s’armer de la plus grande PRUDENCE. Parce que ces textes sont toujours plus ou moins OBSCURS. Et leur obscurité est voulue parce que Dieu ne nous révèle jamais la TOTALITÉ de L’AVENIR, « Nous ne prophétisons qu’en partie », écrit saint Paul.

Certains événements du futur sont éclairés et pas les autres. Nous manquons de repères. Le Temps n’est pas compté selon la chronologie terrestre. De multiples causes d’erreur interviennent. C’est pourquoi l’Eglise est prudente en matière de PROPHÉTIES PRIVÉES.

Elles ne sont pas « de Foi divine ».

Si nous y adhérons c’est seulement « de foi humaine », c’est-à-dire après un examen rationnel.

Cependant, moyennant la PRUDENCE nécessaire, on peut puiser dans ce stock prophétique en lui demandant ce qu’il peut donner, c’est-à-dire ses LIGNES COMMUNES. Ses « lignes communes », c’est-à-dire les TRAITS qui sont en commun dans toutes (ou presque toutes) les PROPHÉTIES sérieuses (celles dont la présomption d’inspiration divine est forte).

Quels sont ces TRAITS COMMUNS ? Voici donc un RÉSUMÉ du stock prophétique dont nous disposons.(toutes prophéties confondues, les publiques, comme les privées).

La première des choses à savoir, parce qu’elle commande tout le reste, c’est que l’humanité doit s’attendre dans un avenir plus ou moins proche à l’AVÈNEMENT de MAJESTÉ, la Manifestation Glorieuse de Notre-Seigneur Jésus-Christ venant comme JUGE. Telle est la base du Prophétisme. Tel est le Grand événement universel qui constitue la CAUSE FINALE de toute l’Histoire Humaine.

L’Avènement d’HUMILITÉ à déjà eu lieu, c’est la vie terrestre de Notre-Seigneur. Il est dans le PASSE. Maintenant, ce que l’Humanité attend, inconsciemment, c’est L’AVÈNEMENT DE MAJESTÉ

Cet « Avènement de Majesté » mettra fin à ce que l’on est convenu d’appeler les TRIBULATIONS DERNIÈRES dont l’attiédissement de la Foi et le Règne de l’Antéchrist marqueront le paroxysme.

Sur ce fond prophétique, qui appartient à la Révélation publique, la Révélation Privée (ou « particulière ») vient apporter une PRÉCISION de première IMPORTANCE en ce moment, précision dont la formulation la plus précise est due à sainte Marguerite-Marie(1689), prophétie qui se résume ainsi : « Avant l’Avènement de Majesté, le Divin Maître se dispose à en donner une image, une prémonition, préfiguration, par un REGNE, dit « DU SACRE-CŒUR ».

Règne promis à un Roi de France : « Je régnerai MALGRÉ mes ennemis… »

Étant donné que le Serment résulte de la répétition de la promesse et que cette promesse est contenue dans la quasi-totalité des prophéties sérieuses, on est en droit de penser que ce Règne du Sacré-Cœur a été promis AVEC SERMENT, et comme il n’a pas encore eu lieu, il est encore situé DANS L’AVENIR.

Toutes ou presque toutes les PROPHÉTIES font état d’une fausse Paix qui engourdira les esprits et leur enlèvera leur vigilance, FAUSSE PAIX interrompue par une CRISE VIOLENTE, à déclenchement inopiné.

Puis un Sauveur doit nous être envoyé A L’APOGÉE de la CRISE parce qu’un Sauveur ne Sauve que quand tout est humainement perdu.

Telles sont les GRANDES, les TRÈS GRANDES LIGNES du Mouvement prophétique qui a commencé avec saint Remy aux origines, et qui s’est prolongé tout au long de notre HISTOIRE jusqu’à ces dernières années.

Mais il faut savoir qu’aujourd’hui ce Mouvement prophétique est profondément TROUBLE et qu’il n’est plus fiable, parce que le Démon, de même qu’il a réussi à pénétrer dans l’Eglise hiérarchique, de même a réussi à pénétrer dans l’Eglise mystique (qui n’était plus défendue). On ne peut plus se fier aux prophéties récentes. Elles ne sont pas toutes fausses, mais elles sont toutes plus ou moins polluées.

Peu importe, car le stock des ANCIENNES est suffisamment RICHE et SOLIDE et FIABLE et SUFFISANT.

Nos vieilles vaticinations contiennent non seulement des prédictions mais aussi des consignes.

Ces Consignes se résument en TROIS MOTS : CONFIANCE, CONSTANCE, CALME.

CONFIANCE. La Confiance ne nous manque pas. Pour Sauver, il faut avoir le pouvoir de sauver et le vouloir de sauver. Nous sommes pénétrés de l’idée que Dieu possède ce pouvoir et ce vouloir.

CONSTANCE. Elle ne nous manquera pas non plus. Je vous ferai remarquer que la voyante de Pellevoisin (qui représentait la France malade auprès de la sainte Vierge) s’appelait CONSTANCE, Estelle Constance. Or, de la Constance, il en faudra car nous ne savons ni le JOUR ni l’Heure.

Nous ne manquerons ni de CONFIANCE ni de CONSTANCE. Mais c’est le CALME qui risque de manquer. Il y a encore beaucoup trop de gens qui échafaudent des plans machiavéliques archi-compliqués et utopiques, alors que la conduite que Dieu nous demande est SIMPLE, archi-SIMPLE. Mais ce n’est pas ici ni le lieu ni le moment de traiter ces problèmes difficiles. Rappelons seulement que DIEU DÉSIRE ETRE DÉSIRÉ. Il ne se décide que lorsque « la Somme des désirs a atteint la MESURE COMBLE ».

La Bataille préliminaire que nous avons à livrer pour FLÉCHIR LE CIEL consiste à COMBLER la MESURE DES DÉSIRS.

JEAN VAQUIE

Lyon, le 28 janvier 1989

Document réalisé par les Amis du Christ Roi de France

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