Le dimanche 20
Janvier, une foule de royalistes s’est rassemblée dans le centre de
Paris, devant la Chapelle Expiatoire, afin d’y célébrer une messe en hommage à Louis XVI et Marie Antoinette, inhumés ici en 1793.
Pour
l’occasion, Anne-Marie est venue spécialement de Beauvais. Elle s’est
levée aux aurores et espère être bien placée lors de la célébration : « Je suis venue pour la commémoration d’un bon roi qui a été assassiné, et pour voir Monseigneur« .
Ce « Monseigneur » en question est Louis de Bourbon, dit Louis XX, qui est le descendant direct de Saint-Louis, Henri IV et Louis XIV. À 44 ans, il se dit prêt à monter sur le trône si les Français lui demandent. Nostalgiques de l’ancien Régime, les royalistes produisent un discours politique où il est question d’un pays qui n’a plus de valeurs et qui a besoin d’un roi, fervent catholique pour diriger la France.
« Je suis disponible, demandez aux Français »
Qu’ils soient partisans de Louis XX ou de Jean d’Orléans, autre prétendant au trône, tous veulent le retour au pouvoir d’un souverain sacré. À la sortie de la messe, les sujets s’inclinent devant celui qu’ils appellent « le roi ».
De nationalité franco-espagnole, Louis
XX est l’héritier de la couronne française par son père mais c’est
aussi l’arrière-petit-fils du dictateur espagnol, Franco, par sa mère. Il a vécu en Espagne, où il a passé la majeure partie de son enfance.
Devant les caméras de Zone Interdite en 2000, le jeune banquier de 26 ans affichait une certaine simplicité. « Je ne pourrai pas vivre sans travailler » et à la question « La fortune des Rois de France n’est pas arrivée jusqu’à vous? », il répondait amusé : « Pas encore ».
Louis
XX est télégénique, sportif mais aussi valseur émérite. Et déjà à
l’époque, quand on lui demandait s’il voulait être roi, il répondait :
« Moi je suis disponible, demandez aux Français. La moitié des pays en Europe ont une monarchie, et ça a l’air de très bien fonctionner,comme en Espagne ».
Un soutien du mouvement « gilets jaunes »
Louis
de Bourbon s’est marié à Marie Marguerite Vargas, la fille du patron
d’une grande banque vénézuélienne, dont il est devenu le vice-président.
Aujourd’hui, il partage son temps entre Caracas et Madrid où vivent ses quatre enfants.
« Je
pense que les Français ont peut-être été un peu abandonnés et le
gouvernement n’a pas su expliquer les mesures qu’ils ont prises, il n’a pas pris en compte la population. » Ce jour-là, quelques partisans du Prince se retrouvent pour déjeuner.
Ces derniers temps, les monarchistes ont le sourire. Ils affirment recevoir de plus en plus de soutiens. Parmi eux, Loic Baverel, 36 ans, est responsable des ressources humaines d’une entreprise de services à la personne : « Suite
à l’intervention du Prince sur les ‘gilets jaunes’, nous avons
accueilli un flux de personnes qui ont souhaité se renseigner sur notre
mouvement« .
À ses côtés, Philippe Montillet, membre du
secrétariat du Prince. L’un comme l’autre croient au Grand Soir pour les
monarchistes Français : « En politique tout est réalisable. Qui aurait pu penser en 1989 que quasiment du jour au lendemain, le monde communiste aller s’écrouler ? »
Monseigneur Louis de Bourbon nous fait part de la naissance de son 4ème enfant prénommé Henri survenue le 1er Février 2019, et titré Duc de Touraine
Le Président de la PSB Lyon, les Administrateurs et tous les membres de notre association présentent leurs plus vives félicitations au Prince Louis de Bourbon et à la Princesse Marie-Marguerite de Bourbon pour cet heureux événement.
Que Dieu protège le Prince Henri, à qui nous souhaitons une longue et heureuse vie.
À la suite de la messe célébrée le
dimanche 20 janvier, le prince Louis, duc d’Anjou, chef de la Maison de
Bourbon, a accepté de répondre à quelques questions.
Monseigneur, vous avez commémoré le
21 janvier ? Que signifie cette date, pour vous ?
Chaque
année, en principe, j’assiste à une ou plusieurs cérémonies organisées à la
mémoire du roi Louis XVI. Je maintiens ainsi une tradition qu’avant moi mon
grand-père et mon père avaient tenu à respecter. Savez-vous que c’est mon
grand-père qui, en 1972, a souhaité qu’une messe annuelle ait lieu à la
chapelle expiatoire ? Jusqu’alors, seule la nécropole de Saint-Denis avait une
cérémonie tous les ans. Ces messes sont célébrées en communion avec de très
nombreuses autres dans toute la France et à l’étranger.
Cette date,
pour moi comme pour tous les Français, est très importante car elle marque une
rupture dans la tradition politique de notre pays. En assassinant le roi, c’est
la tête de la France qui était atteinte encore plus que celle d’un homme.
Depuis,
l’équilibre politique est instable. Après les huit siècles de royauté, comptez
les régimes qui ont suivi : cinq républiques, mais aussi deux empires, un État,
des formes parlementaires de monarchie comme celle de Louis-Philippe. Et chacun
de ces régimes, souvent, a connu des phases multiples. Tout cela est éphémère.
Le pouvoir a besoin de la durée.
À cette
occasion, quel message voudriez-vous faire passer au peuple français ?
Actuellement,
les Français s’interrogent sur leur identité et leur avenir. Ils sont
confrontés à des enjeux extérieurs (mondialisation, par exemple) ou à des
périls (montée de l’islamisme). Pour les affronter, le pays doit être uni et
partager un même objectif, savoir ce qu’il est et savoir ce qu’il veut. Ainsi,
mon message est celui de l’espoir et du non-découragement. Il faut se regrouper
autour des fondamentaux : bien commun pour lutter contre les communautarismes
et les corporatismes ; justice pour que les plus faibles soient aussi entendus
; souveraineté afin que la France ne se fasse pas dicter ses lois par
l’extérieur. La France est un vieux pays qui a longtemps montré le chemin aux
autres. Elle ne peut se faire dicter ce qu’elle doit faire, surtout en ce
moment où le monde entier est en mutation.
À cette
occasion, de nombreux internautes et intellectuels ont ressorti quelques lignes
du testament de Louis XVI. Un document édifiant. Il dit notamment à son fils « si
vous avez le malheur de devenir roi »… Pour vous, que veut réellement
dire « être roi de France ? »
Etre comme
Saint Louis, juste ; être comme Henri IV, savoir faire la paix des cœurs ;
comme Louis XIV, avoir le sens de la grandeur du pays ; et comme Louis XVI,
savoir accepter le sacrifice s’il faut rester en accord avec son âme.
Vous avez la
double nationalité française et espagnole et vous avez eu une longue carrière
internationale. Envisagez-vous de vous rapprocher davantage de la France ?
Je ne suis
pas éloigné de la France. Je vis à l’étranger, c’est très différent. Comme vous
le savez, chaque fois qu’une autorité m’invite pour telle ou telle
manifestation culturelle ou sociale, je réponds favorablement.
On vous a vu
et entendu soutenir les gilets jaunes. Pourquoi ce soutien et en quoi vous
semble-t-il légitime ?
J’ai voulu
montrer une certaine solidarité avec tout le pays dont je voyais qu’il était en
souffrance. Il y a un ressenti d’une grande injustice en train de se développer
: d’un côté une fiscalité toujours plus forte, et de l’autre des services
publics et un niveau de vie en baisse, et cela, tant dans la France rurale que
dans les banlieues qui sont devenues, en certains endroits, des territoires de
non-droit. Est-ce sain ? Je ne le pense pas. L’intérêt du mouvement actuel est
qu’il est spontané, né de la distorsion entre une France légale et celle qui
vit dans la réalité du quotidien. Ainsi, des personnes de tous les horizons s’y
associent ou l’approuvent. La durée du mouvement montre sa légitimité.
Certains politiques, comme Benoît Hamon, parlent de « vacillement de la
République ».
En effet, la
crise des gilets jaunes semble avoir fragilisé la confiance des Français
vis-à-vis des institutions. Parallèlement, on sent un regain d’intérêt pour
votre parole, qui est reprise par les grands médias. Y voyez-vous un signe
quelconque ?
Les huit
siècles de royauté ont montré qu’il fallait savoir évoluer. Celle du XIIIe
siècle n’était pas celle de François Ier ou de Louis XIV. La royauté
n’était pas conservatrice. La république est une forme de gouvernement comme
une autre. Rien ne sert de s’attacher à un mot s’il perd de son sens.
Par
téléphone nous avons pu rejoindre le prince, le 21, juste après l’annonce du décès
du comte de Paris.
Monseigneur,
le prince Henri d’Orléans, comte de Paris, est décédé ce 21 janvier. Quel
message voudriez-vous adresser à vos lointains cousins ?
J’ai
immédiatement fait part de ma compassion. Je suis le chef de maison et mon rôle
est d’être présent dans les moments douloureux qui peuvent frapper les uns ou
les autres.
Cet article est la pour vous rappeler le nombre de monuments historiques détruits et le nombre d’actes de vandalisme commis par les Révolutionnaires de 1789 (liste non exhaustive)
L’État lui-même légitima les
actes de vandalisme par deux décrets, celui du :
14 août 1792 L’Assemblée Nationale ordonna la suppression
des « signes de la féodalité » en ces termes : « Les principes sacrés de la liberté
et de l’égalité ne permettent point de laisser plus longtemps sous les yeux du
peuple français les monuments élevés à l’orgueil, au préjugé et à la tyrannie ».
Le 16 septembre 1792 exigea la destruction de tout monument et inscription
ou emblème en bronze pour les transformer en bouches à feu.
En 1793 d’autres décrets
demandèrent la destruction de tous les emblèmes de la royauté, et la profanation
des tombeaux royaux dans l’Abbaye de Saint Denis. Il fallait s’attaquer aux « cendres impures »
des tyrans sous prétexte de récupérer le plomb des cercueils.
L’inventaire du vandalisme révolutionnaire sera dressé par Louis Réau, dans un solide ouvrage dont on reprend ici les données essentielles (Les Monuments détruits de l’art français). A bas le roi, à bas les rois! C’est alors le premier des mots d’ordre, qui sont des mots de désordre. Un patriote ne doit rien laisser subsister de ce qui peut évoquer la monarchie: à commencer par les restes mortels des souverains, dans leurs tombeaux de Saint-Denis, devenu Franciade.
La violation des caveaux des rois dans la basilique de Saint-Denis en octobre 1793, peinture de Hubert Robert (huile sur toile, Musée Carnavalet).
Du 6 au 8 août 1793, sont profanés et abattus cinquante et un sépulcres: tandis que la basilique perd ses vitraux et sa couverture de plomb, les corps sont jetés à la fosse commune, les gisants en bronze ou en cuivre sont fondus, y compris le tombeau de Charles VIII qui était le chef d’œuvre de GUIDO MAZZONI
Le parement en or de Charles le Chauve disparaît. Le calice de Suger échoue à Washington. « En trois jours, on a détruit l’ouvrage de douze siècles », dira le procès-verbal de l’architecte dom Poirier. Sept ans plus tard, Chateaubriand, de retour d’exil, contemple encore un spectacle de désolation: « Saint-Denis était découvert, les fenêtres en étaient brisées, la pluie pénétrait dans ses nefs verdies, et il n’y avait plus de tombeaux ». »
« Sont également
profanés, au Val-de-Grâce et à l’église Saint-Paul, les cœurs embaumés de Louis
XIII et de louis XIV. Réduits en poudre, ils servent d’ingrédient à un peintre
sans préjugés.
Sur la façade de Notre-Dame, la Commune prescrit de
décapiter la galerie des Rois. Avec une corde passée au cou de chacune d’elles,
les vingt-huit statues datant du XIIIe siècle sont abattues et abandonnées sur
le parvis, transformé en décharge publique. L’entrepreneur Palloy, qui s’est
déjà distingué à la Bastille, cherche à les monnayer. Un autre entrepreneur,
nommé Bertrand, se les fait adjuger dans une vente publique, pour les remployer
comme matériau dans l’hôtel que Jean-Baptiste Lakanal (le frère du
Conventionnel) se fait construire à la chaussée d’Antin. Royaliste fervent,
Lakanal sauve les têtes des Rois : pour les soustraire aux iconoclastes, il les
fait enterrer dans sa cour. Vingt et une d’entre elles seront retrouvées cent
soixante-dix ans plus tard. Encore saura-t-on que la Commune s’est trompée : il
s’agissait non pas des rois de France, mais des rois de Juda et d’Israël.
Les vrais rois de
France, authentiquement statufiés à Paris et en province, sont du moins les victimes
du grand nettoyage urbain. Louis XII, à Blois et à Gaillon, Henri IV à l’Hôtel
de Ville et au pont-Neuf, Louis XIII sur la place Royale et à Richelieu, Louis
XIV, place des Victoires (la statue équestre que Bouchardon a réussi à faire
tenir en équilibre), mais aussi place Vendôme, et à Dijon, à Rennes, à
Montpellier, à Poitiers, à Pau, à Lyon, Louis XV sur la place de la Révolution,
et à Bordeaux, à Rennes, à Reims, à Valenciennes, à Nancy, sont renversés sans
façon : à pied ou à cheval, en marbre ou en bronze, ils payent les fautes
qu’ils ont assurément commises, et que la Révolution ne leur pardonne pas.
Par comparaison, on admirera combien les révolutionnaires du XXe s., dans
la Russie de Lénine et de Staline, seront plus respectueux (et plus fiers) de
leur passé impérial: Pierre le Grand continuera de caracoler au cœur de
Léningrad, et le tombeau de Catherine II sera pieusement protégé des fureurs de
la populace.
Sur toile, les rois de
France n’ont guère plus de chance que dans le bronze. A Fontainebleau, on brûle
le Louis XIII de Philippe de Champaigne; à Strasbourg, on dresse un bûcher en
place publique avec les portraits de Louis XIV et de Louis XV. A Paris, on
brûle les tapisseries du Garde-Meuble royal qui portent l’image du souverain.
A défaut de rois, les
démolisseurs s’en prennent aux fleurs de lys, que
condamne un arrêté de la Commune du 19 juin 1790. Elle fait recruter des
gratteurs professionnels, pour expurger du symbole le Louvre et les Tuileries.
Partout, les verrières fleurdelisées sont abattues. A Chambord, est détruite
l’immense fleur de lis qui orne la lanterne centrale.
Et puis, ne faut-il
pas en finir avec les arcs triomphaux
qui commémorent les victoires de la monarchie ? La Commune, en 1792, ordonne la
démolition des portes Saint-Denis et Saint-Martin, sans que sa décision soit
suivie d’effet.
Les gazetiers, dans un
même élan, demandent que disparaisse Versailles. « Il faut de ce jour faire
disparaître tous les monuments de la royauté; il faut raser le château où la
louve autrichienne avait juré la perte de la France; il ne faut pas laisser
pierre sur pierre à Versailles, à Trianon, à Rambouillet, à Saint-Cloud, à
Fontainebleau, à Chantilly ».
Ce morceau de bravoure est signé HEBERT dans
« la grande colère du père Duchesne ». Le château de Versailles
« doit être rasé sans délai », répètent les Révolutions de
Paris. La république n’en trouvera pas le temps, ou n’en aura pas le
courage. Il est vrai que Versailles a la chance de n’être pas de style
gothique, et c’est peut-être ce qui l’immunise, tout comme Trianon, le Louvre,
les Invalides, la place Vendôme ou l’Ecole militaire.
Mais d’autre châteaux,
royaux ou féodaux, sont sacrifiés. A
Neuilly, un entrepreneur abat le château de Madrid, qui avait abrité les
amours de François Ier et de la duchesse d’Etampes. Il écrase les faïences des
hautes cheminées pour en faire du ciment.
A Marly, (78) le château construit par Mansart et ses douze
pavillons sont abattus, après pillage, lacération des soieries des boudoirs et
arrachage des boiseries. Un entrepreneur auvergnat vend le plomb des conduites
d’eau, les carrelages de faïence, les marbres incrustés dans les murs. Un
artisan zélé sculpte l’empreinte d’une semelle sur le postérieur de la vénus de
Médicis. Reste l’abreuvoir.
A Meudon , (92) le château Vieux du Grand Dauphin est incendié.
Comme les conduites d’eau ont été arrachées pour être fondues, il est
impossible de maîtriser le sinistre. Ne subsistent que des colonnes de marbre
rose, qui seront apposées sur l’arc de triomphe du Carrousel.
A Sceaux, (92) le château de Colbert, (PHOTO)
construit par Perrault, est rasé. Restent, dans le parc, quelques dépendances.
A Rambouillet (78) le domaine est dépecé, vendu, les grilles sont
arrachées. Compiègne est sauvé par
l’installation du prytanée militaire, Fontainebleau
par l’installation d’une École centrale, en attendant l’École spéciale
militaire sous le Consulat.
Le Grand
Trianon, d’abord à l’abandon,
est mis en location par le Directoire.
Le Petit
Trianon devient une auberge entre les mains du traiteur Langlois, avant d’échoir à
Pauline Bonaparte.
Le pavillon du
Jardin français de Versailles est repris par un
limonadier.
La ferme de
l’ancienne ménagerie est achetée par Sieyès, qui la revend à l’Etat pour
586220 francs.
Amboise (37) dont Napoléon a fait don à Roger Ducis, son collègue du Consulat, perd son Logis de la Reine, ses bâtiments de Louis XI et sa collégiale Saint-Florentin.
627 à 1660 Démolition des corps de logis de l’enceinte occidentale du Château (entre la Chapelle Saint-Hubert et le Logis Charles VIII).
1806 à 1810
Pierre- Roger Ducos, sénateur-consul, reçoit le Château pour les services
rendus à l’Empereur Napoléon 1er. Compte tenu du mauvais état du Château, il
décide de procéder à la ruine des bâtiments les plus touchés: le Logis des
Sept-Vertus et les deux bâtiments le jouxtant (la conciergerie et la fabrique
de boutons) ; la Collégiale Saint- Florentin (édifice du XIIème siècle), la
maison canoniale, les constructions adossées à l’aile « Louis XII-François
1er » (l’aile Henri II). Dans ce démantèlement disparaissent également
l’essentiel de la décoration du Château : lambris, cheminées, statuaire,
peinture, ferronnerie, menuiserie, etc.
Nerac (47)
Le patrimoine français subit ailleurs des atteintes sans recours: à Nérac,
le château de Henri IV est détruit; une aile échappe au désastre.
Chantilly (60) est d’abord pillé, la statue du Grand Condé est déboulonnée et décapitée, le château est finalement adjugé en 1799 à deux entrepreneurs, Boulée et Damoye, pour 11 123 000 francs en assignats, puis démoli de façon à monnayer les matériaux. Subsistent le petit château et les Grandes Ecuries.
LA STATUT DU GRAND CONDE
commandée par Henri-Jules de Bourbon pour le parterre nord du parc du
château de Chantilly ; décorait le péristyle du château avant la Révolution ;
mutilée, puis retrouvée chez un marbrier, elle fut reprise par le prince de
Condé et replacée à Chantilly ; La tête a été refaite par L.P. Deseine
Saint-Maur,(94) qu’a construit Philibert Delorme, est vendu et abattu.
Un portail d’entrée du château d’Écouen (actuel Val
d’Oise), demeure du connétableAnne de Montmorency
et du roi Henri II, au milieu du XVIe siècle. L’aile concernée
a cependant été détruite en 1787
et il n’en reste que quelques vestiges exposés à l’intérieur du château.
Le reste du palais est de l’architecte Jean
Bullant ;
De l’Isle-Adam, aux Bourbons-Conti, (95) ne demeure que la terrasse avec quelques balustres.
Confisqués comme biens nationaux sous la Révolution, le château et
ses dépendances sont adjugés en 1798 à un Sieur
Heyer, dont les héritiers les cèdent à un nommé Brousse. Ce dernier fait
procéder à la démolition de l’ensemble. Celle-ci est achevée en 1813.
Il ne reste plus rien du domaine des Conti.
Chaumont (41) perd l’aile
qui fait face à la Loire.
Chanteloup, (49) qu’a édifié Robert de Cotte en Touraine, ne conserve que sa pagode.
Le Château de Chanteloup était un château du XVIIIe siècle
situé dans la Vallée de la Loire, plus précisément dans les hauteurs de la
ville d’Amboise (Indre-et-Loire), qui fut construit pour le compte de la
Princesse des Ursins, puis fut considérablement embelli et agrandi par le duc
de Choiseul, le grand ministre du roi Louis XV.
Détruit en 1823 par des marchands de biens, il ne reste du Domaine
de Chanteloup que la Pagode de Chanteloup et son parc, monument historique
édifié par Louis Denis Le Camus pour le compte du duc de Choiseul en 1775, et ouvert à la visite depuis la fin
des années 90 par la famille André.
s
Au château de
Maismont,(80) en Picardie, des bestiaux
sont parqués dans les salons.
Dans le Vaucluse, la Tour d’Aigues brûle.(84)
Le 14septembre1792, un groupe
de « révolutionnaires » s’attaque à l’édifice : le dernier baron
Jean-Baptiste-Jérôme de
Bruny, est absent mais son château est pillé et le feu s’en
empare : il brûle pendant cinq jours Le château, réduit à l’état de ruine,
tombe dans l’abandon et sert de « carrière » aux habitants du village
et des environs pendant tout le siècle suivant. C’est donc un bâtiment
extrêmement délabré que le Conseil Général de Vaucluse achète en 1897. Cette
acquisition permet de sauver les derniers vestiges du château.
Grignan, dans la Drôme (26) est en partie ruiné.
Le château est démoli en quinze jours la toiture et les deux-tiers
de la grande façade. Les matériaux furent vendus à l’encan pour
6 468 francs, dont furent déduits 1 462 francs pour frais
de démolition4.
Le mobilier du château fut vendu du 18 au 27 décembre 1793.
En proviendrait la monumentale cheminée en pierre sculptée de
style Renaissance datée de 1652 présentée au stand de la maison Origines à la
Biennale des Antiquaires de Paris en septembre 2016 (reprod. dans « Le
Journal des Arts » no 462 ? p. 30,
et dans « L’Objet d’art » no 526 p. 98).
Pendant les premières années qui suivirent la destruction du
château, le vandalisme fit rage au milieu de ses ruines. En 1794, après un
jugement du tribunal, le château fut restitué au Général du Muy, qui reprit
possession de ruines (il l’avait quitté pour partir en mission en parfait
état); il fit alors racheter la fermeture de la porte d’entrée qui avait été
vendue pour 160 livres et transforma ces ruines en garenne où ses hommes
élevèrent des lapins… Le château fut finalement reconstruit au début du XXe siècle
à l’identique grâce aux soins de Marie Fontaine qui l’acheta le 18décembre1912 et qui mit
toute sa fortune pour restaurer cet édifice entre 1913 et 1931, haut lieu de
l’histoire régionale.
VIDEO https://www.chateaux-ladrome.fr/fr/chateau-de-grignan
1789
à la Révolution, vendu comme bien national, La Vauguyon fut acquise par René
Champigny-Clément, qui appartint à la faction Jacobine. Il vota la mort de
Louis XVI et occupa une place de premier plan. Il fut maire de Chinon en
1797-1798 et en 1799-1800 ayant accepté de l’être à nouveau en Mai 1815, il fut
exclu, comme régicide de l’amnistie accordée à ceux qui avaient servi
l’empereur pendant les Cent-Jours. Il se vit donc obligé de quitter le France
et mourut à l’étranger.
1844 la
descendante de René Champigny-Clément, Angélina Lemoine en hérita. Très jeune,
elle avait quitté la Touraine, à la suite d’un drame qui fit beaucoup de bruit.
1880 Gustave Droz,
romancier de renom à l’époque, s’en rend acquéreur et entreprend des
restaurations.
1924 Le petit fils
de Gustave Droz, vendra le château à Mme Liébaut.
1937 Les héritiers
de celle-ci le revend aux propriétaires actuels.
En Gironde, le château de la Bellue,(33) pillé en 1792, est vendu en 1796; il n’a plus ni serrures, ni gonds, ni vitres, ni contrevents.ans le Lot-et-Garonne, le château de Montpezat (47) est acheté « pour presque rien par un officier municipal qui croit à l’existence d’un trésor caché et qui le démolit systématiquement pour le trouver » (Marcel Marion)
Autant ou plus que les résidences, les tombes sont saccagées; celles des
Condé, celles des Montmorency.
Abbaye du Lys, Dammarie-lès-Lys (77), fondée par Blanche de Castille, démantelée sous la Révolution
Envers les monuments
de l’art religieux, les sans-culottes sont impitoyables. On ne peut que retenir
quelques échantillons de leurs hauts faits. A Paris et dans la région
parisienne, rasée l’abbaye de Longchamp
qu’a fondée Isabelle, sœur de Saint-Louis; on en restaurera deux tours et le
pignon d’une grange.
Abattue, l’église de Royaumont, auprès de
l’abbaye transformée en filature à coton. Démantelée, l’abbaye
du Lys fondé par Blanche
de Castille à Dammarie.
Incendiée, l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, avec son prestigieux réfectoire (40 mètres de longueur, 16 m de hauteur), et avec la bibliothèque des moines, dont quelques livres échoueront à Saint-Petersbourg.
Dépouillée de ses
vitraux, la Sainte-Chapelle de
Vincennes.
En 1793, lors des
évènements de la Révolution française, les décors
intérieurs sont détruits et les vitraux sont déposés. La Sainte-Chapelle de
Vincennes conserva longtemps, dans son trésor, le baptistère de Saint Louis.
Depuis Louis
XIII au moins, il servait de cuve baptismale lors des baptêmes des
enfants de France. Le baptistère royal fut transféré au Musée du Louvre après la Révolution en 1793.
Rayée de la carte, à
ce point qu’on en oubliera l’emplacement, l’abbaye
de Notre-Dame de Montmartre;
Elle fut fermée en 1790, vendue en 1794 et démolie, sauf l’église, qui en est le seul vestige. Des carriers défoncèrent le sol pour en extraire le gypse.
O
Rayée également, l’Abbaye de Longjumeau (91)
Le prieuré fut déclaré bien
national à la Révolution, et ses possessions furent
vendues le 3 décembre 179016.
Très rapidement, l’église fut détruite. Les nombreux autres bâtiments, ainsi
que les arbres séculaires du domaine, demeurèrent en l’état jusqu’au milieu du XIXe siècle.
Pendant une quarantaine d’années, le prieuré appartint à une certaine madame de
La Live. Celle-ci mourut à l’âge de 96 ans. Ses héritiers démolirent peu à peu
les bâtiments subsistant. MM. Pinard écrivent en 1850 qu’il ne
restait pratiquement plus de l’ancien prieuré que la maison claustrale et une
petite chapelle entée sur un des murs de clôture de l’ancienne église, à
l’extrémité duquel s’élevait encore à cette époque un faisceau de colonnettes
engagées datant du XIIIe siècle. Plusieurs vestiges des
XIIIe au XVe siècles avaient été sauvés des
destructions en cours à cette époque : des statuettes décollées
parfaitement conservées, dont les têtes mutilées avaient également été
préservées; des clefs de voute ornées de fleurs de lis ou d’autres ornements;
une pierre de consécration d’autel endommagée.
Il n’en subsiste plus rien aujourd’hui. Le site est occupé par une
grosse maison bourgeoise, appelée château de Saint-Éloi, construite à la fin du
XIXe siècle18
et par les pavillons d’un lotissement de la fin du XXe siècle.
Dans Paris même, dix-huit églises sont condamnées. Pour
13 500 francs, un citoyen se fait adjuger les matériaux de Saint-Magloire.
Il s’en faut de peu que ne soient perpétrés de véritables attentats.
Devenue propriété nationale, la Sainte-Chapelle manque
d’être jetée à bas.
De Notre-Dame, qui a perdu
la flèche de son transept et les statues de ses portails avec sa galerie des
Rois, le comte de Saint-Simon, future gloire du
socialisme aristocratique, se porte acquéreur des toits.
A Saint-Denis, les patriotes
prétendent détruire la basilique, après en avoir éventré les tombeaux.
Benoît
Lebrun, architecte parisien installé à Orléans, achète le 24
fructidor An IV tous les bâtiments, 22 arpents de terre formant un clos entouré
avec des viviers et tenant à l’abbaye. Il prévoit d’y installer une
manufacture, mais le projet n’aboutit pas. Il achète aussi l’église à la
condition d’en rebâtir une autre pour les 900 paroissiens du bourg mais
l’échange contre celle de Fleury. Il démolit les bâtiments puis vend
l’emplacement à un propriétaire du pays.
De
l’importante bibliothèque de plusieurs milliers d’ouvrages il ne reste que 231
volumes qui sont transportés dans les bibliothèques d’Orléans
Vendues et détruites, l’abbaye de Marmoutiers (37)
L’abbaye retrouve la prospérité jusqu’à la Révolution, mais ses bâtiments
dédiés à la vie monastique sont détruits pendant cette période ; seule
subsiste l’abbatiale dont on peut encore admirer aujourd’hui la magnifique
façade.
Collégiale Saint-Thomas de Canterbury -Crépy-en-valois (60)
Elle fut édifiée sous Philippe d’Alsace en 1182. La tour de
l’église a servi d’observatoire aux Anglais lors du siège de la ville en 1432.
Ils l’ont ensuite rasée afin de ne pas être réutilisée par d’autres
assaillants. Lors de la suppression des cultes en 1793, l’église a servi aux
fêtes publiques. Il est inscrit sur le portail d’entrée : « Le
peuple français reconnait l’être suprême et l’immortalité de l’âme ».
Vendue comme bien national à un carrier, elle est démolie entre 1805 et 1810.
Abbaye Saint-Arnoult (60)
Elle fut
fondée en 1008 pour abriter les reliques de Saint-Arnoul.
En 1790, la Révolution française impose la dissolution
des ordres religieux, et le prieuré est supprimé. Le logis du prieur de 1759
devient une résidence privée, et le reste à ce jour. L’aile orientale des bâtiments monastique
est utilisée comme pensionnat jusqu’en 1940, et est
ainsi préservée. Tous les autres bâtiments sont abandonnés, et tombent en
ruines à moins d’être démolis. Les vestiges médiévaux
sont inscrits au titre des monuments historiques par
arrêté du 24février1943 et
comprend une galerie de cloître, la salle capitulaire, le parloir, le chauffoir
(XVIIème et XVIIIème siècles) et un important réseau de galeries souterraines
Photo avec Vue depuis l’ouest en
1795, gravure de J.A.G. Boucher.
Tronquée l’Abbaye de Corbie (60) (dont la longueur est ramenée de 117 mètres à 36), et violés ses reliquaires.
Le sort de l’abbatiale bascula pendant la Révolution française. La Constitution civile du clergé
adoptée par l’Assemblée constituante, le
12 juillet 1790, décidait, dans son article 20, que : « les abbayes et prieurés en règle ou en
commende, de l’un et de l’autre sexe, […] sont, à compter du jour de la
publication du présent décret, éteints et supprimés sans qu’il puisse jamais en
être établi de semblables. » L’abbaye de Corbie, de ce fait, cessait
d’exister et ses biens étaient déclarés bien national. Le même décret prévoyait
dans son article 15 que : « Dans
toutes les villes et bourgs qui ne comprendront pas plus de six mille âmes, il
n’y aura qu’une seule paroisse ; les autres paroisses seront supprimées et
réunies à l’église principale. » Corbie étant dans ce cas, toutes les
paroisses de la ville furent supprimées et réunies en une seule à laquelle fut
dévolue l’ancienne église abbatiale Saint-Pierre qui fut sauvée provisoirement
de la destruction en devenant église paroissiale.
En 1793, pendant la Terreur, elle fut fermée
du fait de la politique de déchristianisation. Après
le Concordat
de 1801,
l’abbatiale continua d’être laissée à l’abandon. La chapelle de l’hôpital
servit d’église paroissiale. Pendant ce temps, l’abbatiale était en butte aux
déprédations et aux vols de matériaux. La municipalité elle-même vendit ses
matériaux : en 1804
on signala la démolition de marches, en 1810 les murs et les
voûtes s’écroulèrent. On envisagea la démolition de toute l’église et la
construction d’une église neuve en 1807. L’architecte corbéen Sénéchal, mandaté par la Commune
proposa de ne garder que les parties basses et le chœur. Le Ministère proposa
la restauration complète de l’abbatiale selon les plans de l’architecte Jean-Baptiste
Rondelet, ancien élève de Soufflot. La commune refusa en raison du
coût trop élevé en 1810.
On continua à vendre les matériaux. Un autre architecte, Lefebvre,
proposa avec la vente de reconstituer une partie de l’église. Il fit démolir le
clocher central, le transept et la toiture du chœur. Un nouvel architecte Étienne-Hippolyte Godde proposa un nouveau
projet d’église neuve, que la municipalité refusa à nouveau.
Enfin, en 1816, on arrêta
un nouveau plan. On ferma la nef d’un mur de pierre et on démolit ce qui
restait du transept et du chœur, donnant à l’abbatiale sa physionomie actuelle.
De sa grandeur passée, ne subsistent
aujourd’hui que ses deux tours massives s’élevant à 55 mètres, et ses
voûtes de 25 mètres de hauteur. La longueur de l’édifice passa de 115 à
35 mètres.
Réduites presque à néant, l’abbaye Saint-Martial de Limoges (87) [un important foyer de l’art, de la science et de la technologie qui rayonne, au Moyen Âge, sur l’ensemble du monde médio-latin. NDLR.],
SITE INTERESSANT https://www.limousin-medieval.com/abbaye-saint-martial
Dissoute en 1791, alors qu’elle est déjà à l’abandon, elle
est physiquement démantelée à partir de 1794.
Sa crypte,
qui contient les tombeaux de saint Martial et de sainte Valérie, est redécouverte en 1960.
Elle est ensuite ouverte au public. À la suite de sondages archéologiques
réalisés à partir de 2006, en particulier sur l’emplacement de la basilique du
Sauveur, des fouilles de longue durée ont été entreprises à partir de 2015, qui
conduisent à la fermeture du site. Vers la fin de l’année 2017, un projet de
nouvelle mise en valeur des vestiges est en cours de préparation, sans qu’il
soit communiqué de date de réouverture.
1791 : Un dernier Te
Deum fut chanté dans la cathédrale, à l’occasion de l’acceptation de
la Constitution
par le roi.
1792 : En vertu d’un arrêté du 16 juin
1792, le carillon, installé dans la tour octogonale sud, perd quatre de ses six
cloches (la plus grosse étant « dame Barbe », d’un poids de 5 300
livres)3.
1793 : Après avoir servi de lieu de
réunion, l’édifice fut transformé en Temple de la Raison jusqu’à la chute de Robespierre.
3décembre1795 : Des
architectes déclarèrent qu’une partie du vaisseau menaçait de
s’effondrer ; la ville, qui n’avait pas les moyens d’entreprendre la
restauration, fit appel au département.
3décembre1795 :
Devant l’ampleur des travaux à réaliser, le département proposa la destruction
de l’édifice, acceptée par le ministre.
12février1799 : La
démolition commença ; seuls le narthex
et les clochers furent épargnés.
1855 : Le conseil municipal décida de
lancer un certain nombre de restaurations: installation d’une chapelle dans le narthex ;
restauration des sculptures, des colonnettes et des chapiteaux ;
fermeture de l’arc béant donnant sur la nef, pose de
verrières. L’édifice, rouvert au culte jusqu’à la Première Guerre mondiale,
fut dénommé « Vieux Saint-Vincent » pour le différencier d’une nouvelle église
Saint-Vincent, construite au début du siècle.
11 juin, les grilles et statues qui entourent le chœur sont retirées.
30 juin 1792, on retire les orgues pour les installer à église Saint-Michel.
Pendant un
certain temps, on y enferme des prisonniers. Les plombs des charpentes sont volés.
Les vitraux brisés ou retirés.
1801,
l’état du bâtiment se dégrade, la mairie n’ayant rien fait pour le
protéger. Il est décidé de le démolir en 1801.
La mise aux enchères de la démolition rapportera autour de
38 000 francs.
La
Sainte-Chapelle de Dijon et le cloître attenant fut détruite à partir de 1802 jusqu’en 1804
L’Eglise Notre-Dame-la-Grande de Valenciennes, (59)
En 1650 Valenciennes honorait la Vierge sous de multiples vocables. Mais l’édifice principal de ce culte était la collégiale Notre-Dame-la-Grande, gardienne de la châsse du Saint-Cordon et surintendante de la procession circulaire commémorant chaque année le miracle de 1008 au cours duquel la Vierge protégea la ville de la peste. Edifiée à partir du XIIe siècle, la collégiale était l’un des chefs-d’œuvre du premier art gothique du nord de la France. Elle fut détruite pendant la Révolution
Comme tous les grands édifices du premier art gothique du
nord de la France, la collégiale Notre-Dame-la-Grande comprenait quatre
niveaux, des tribunes et un triforium s’insérant entre les grandes arcades et les
fenêtres hautes. D’après l’image de Simon Leboucq, les grandes arcades étaient
fortement brisées et elles retombaient sur des piles formées d’un faisceau de
colonnettes.
et, encore à Valenciennes, l’abbatiale Saint-Amand (59) (à l’exception de son clocher-porche),
L’abbaye de
Saint-Amand, initialement abbaye d’Elnon, installée à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), fut une abbaye
bénédictine en activité de 639 à 1790. Elle fut
dès le IXe siècle un centre culturel important, avec une bibliothèque et
un scriptorium
de production de manuscrits, tels que la Seconde Bible de Charles le Chauve,
et des écolâtres célèbres tels que Milon (mort en 872) et Hucbald (mort en 930).
Une des plus
anciennes abbayes de France, elle fut plusieurs fois réduite
en cendres, au point que les annalistes ont découpé son histoire
selon les grandes périodes séparant chaque incendie .
Les bâtiments reconstruits ne
devaient durer guère plus de cent cinquante ans. Déclarés biens
nationaux en 1789, ils furent démantelés de 1797 à 1820, à
l’exception du quartier du prieur (divisé aujourd’hui en maisons mitoyennes),
des pavillons d’entrée (l’ancien hôtel de ville ou échevinage) et de la
« Tour ». Cette dernière a été classée monument historique en 18484, tandis que les pavillons d’entrée ont été
classés en 1883
Église Notre-Dame de Pontoise (95)
L’église Notre-Dame est une églisecatholiqueparoissiale
située à Pontoise,
en France.
Son importance vient essentiellement du tombeau de saint Gauthier, et d’une statue de la Vierge à l’Enfant de la seconde moitié du XIIIe siècle,
réputée miraculeuse, qu’elle abrite en son sein. L’église actuelle prolonge
aussi le souvenir d’une splendide et vaste basilique de style gothique rayonnant, qui par ses dimensions
et la qualité de son architecture impressionnait fortement les contemporains,
et qui était l’une des plus grandes églises de France. Très peu de vestiges en
restent, dont la Vierge, quelques fragments de dalles funéraires, et des
tapisseries qui ne se trouvent plus dans l’église
Église Saint Maclou Pontoise (95)
L’église Saint-Maclou n’a pas été bâtie en tant que cathédrale,
mais comme église paroissiale du secteur nord de la ville de
Pontoise, autour du milieu du XIIe siècle. Son premier curé se nommait
Robert et vivait en 1165.
En 1772,
la décoration du sanctuaire fut adaptée à la mode de l’époque, et le dallage du
sol constitué de pierres tombales fut remplacé en deux étapes en 1775 et 1783. En 1783, les chapiteaux des piles au nord de la nef furent
supprimés par l’entrepreneur Denis Belargent, et l’intérieur de l’édifice badigeonné
par l’entrepreneur italien Borrania .
Le pilier central du portail et le tympan sont détruits en 1784 sur ordre
de M. de Monthiers[réf. nécessaire]. Un
an après, le clocher central fut démoli sans être remplacé. Ensuite, la Révolution française apporta son lot
d’actes de vandalisme, avec notamment le bûchage des statues du portail
occidental. Cinq cloches et quatre statuettes d’argent sont fondues. À l’instar
des autres églises principales de chacune des communes, Saint-Maclou est
transformée en Temple de la Raison en 1793, puis en halle aux grains
La Collégiale de Mantes la Jolie (78)
Le 3 juin 1791, les paroisses de
Saint-Maclou et Saint-Pierre furent supprimées, et désormais seule la
collégiale recevrait les fidèles, sous le nom de paroisse Notre-Dame. Le 11
brumaire an II (11 novembre 1793), l’on retira tout le mobilier précieux non indispensable
au culte. Le 19 nivôse an II (8 janvier 1794), le culte catholique fut aboli et
l’on installa la temple de la Raison dans la collégiale… pour peu de temps,
car le 23 ventôse de la même année (13 mars), un atelier de salpêtre y fut
installé, le culte passant à Saint-Maclou. La même année, la statuaire fut
démantelée et vandalisée; plus tard, l’on y dépava le sol. Finalement, c’est le
30 prairial an III (18 juin 1795) que l’on décida de rendre la collégiale au
culte une fois qu’elle serait débarrassée des entrepôts qui s’y trouvaient et
que l’on y aurait effectué les réparation les plus urgentes en sorte qu’elle
fût utilisable pour le culte.
La cathédrale de Boulogne-sur-Mer (62) qui ne garde que sa crypte romane.
An 636 Cela se passa après une nuit de forte tempête, en l’an 636. Sur la plage de Boulogne, les vagues se calmaient quand apparut une barque étrangement illuminée. Elle s’échoua sur le sable humide. A son bord, personne, sauf une statue de la Vierge Marie portant l’enfant Jésus sur le bras gauche. Les croyants crièrent au miracle, les sceptiques, à l’échouage d’un navire transportant des objets pieux. Cependant, saisis de crainte et de ferveur, les villageois transportèrent cette étrange statue dans une petite chapelle qu’ils construisirent en haute ville, à l’emplacement d’un temple romain.
Mais la révolution française
survint et la cathédrale fut fermée et disloquée, tous les objets du culte,
éparpillés et détruits dont la statue de la Vierge que les habitants épouvantés
virent disparaître dans un grand bucher. C’était l’âme de leur ville que l’on
brûlait ! Plus de cathédrale, plus de statue de Marie…
C’est alors qu’un jour, un
homme : Mr Cazin de Caumartin, vint le trouver, portant une petit boite
contre lui. « Monsieur l’Abbé, voici la main de l’authentique statue de
Notre Dame de Boulogne »
L’ensemble prestigieux de Cîteaux, (21) dont on vend séparément l’abbaye, l’église et l’hôtellerie.
Tout comme la plupart des
abbayes, Notre-Dame de Cîteaux est directement impactée par la révolution
française de 1789. Les biens et le domaine de l’abbaye sont confisqués. Une
grande partie est détruite et l’autre est vendue en 1791 pour devenir une
carrière de pierre puis une usine et un établissement pénitentiaire pour
enfants.
Les abbayes cisterciennes sont
toutes fermées au fur et à mesure de la révolution et cela sonne le glas de
l’ordre cistercien. Quelques moines continuent de résister et de croire en leurs
vœux au péril de leur vie.
C’est seulement depuis 1898 que
l’abbaye est à nouveau occupée par une trentaine de moines
Cisterciens-Trappistes de la communauté de l’Ordre des Cisterciens de la
Stricte Observance qui se plient aux règles de Saint Benoît « Prie et
Travaille ». C’est pour cela que l’on trouve au sein de l’abbaye un
atelier d’artisanat. C’est principalement la vente des fromages de l’abbaye de
Cîteaux, vendus dans le magasin du monastère, qui permet un certain revenu aux
religieux.
Le corps de saint
Martin, mort à Candes, fut transporté jusqu’à Tours et
modestement inhumé le 11 novembre 397, trois jours après son décès, dans un
cimetière chrétien à l’extérieur de la ville
dont Clovis se plaça sous le patronage avec son armée,
et dont le tombeau devint après 460 le principal lieu de pèlerinage
chrétien au Ve siècle (saint Martin était en tout cas le saint protecteur
de la Gaule). Le concile de Chalon (-sur-Saône)
en 813
donne à ce pèlerinage la même importance qu’à celui de Rome
La basilique Saint-Martin de
Tours est un édifice religieux situé à Tours (Indre-et-Loire), dont la crypte
abrite le tombeau de Martin de Tours.
L’ancienne église collégiale Saint-Martin de Tours, qui datait essentiellement du XIe siècle, fut désaffectée, vandalisée et transformée en écurie en 1793, puis démolie à la suite de l’effondrement des voûtes en 1797, seules deux tours étant conservées. La basilique actuelle, nettement plus modeste, a été construite entre 1886 et 1902 Les vestiges de l’ancienne collégiale (la tour Charlemagne, la tour de l’Horloge et une galerie de cloître) ont été classés monuments historiques par la liste de 1840.
Tour Charlemagne
La statue de saint Martin qui en couronne le dôme, fragilisée par les tempêtes du début 2014, a été déposée le 17 février 2014 pour être restaurée ; son socle a été consolidé et la statue a été remise en place le 15 octobre 2016, en prévision de la saint Martin, fêtée chaque année le 11 novembre.
Un cas banal parmi des centaines:
l’abbaye d’Aiguerive, près de Montrichard, 41400 Faverolles-sur-Cher fondée au XIIe s. par des Augustins, est
mise aux enchères comme bien national.
Le 18 octobre 1790, le dernier
prieur est expulsé de l’abbaye. Le mobilier est vendu, les archives sont
transférées dans le chartrier de l’église collégiale de St-Aignan.
L’année suivante sont mis en
vente : la maison conventuelle l’abbatiale, le cloître et le « cabaret »
proche de l’abbaye, où étaient
reçus les pèlerins. Ces biens sont
acquis par Aimelot de Chailleau
mais ce dernier se voit contraint
d’émigrer. L’ensemble est remis en vente en 1795. Le nouvel acquéreur
démolit le cloître et vend les ardoises
et les charpentes, les voûtes de pierre de la nef, ainsi livrées aux
intempéries, devront être démolies vers 1840.
Et commence le grand abandon … qui va durer près de deux
siècles.
Beauvais perd douze églises. Arras sept, Châlons sept, Amiens deux, Troyes une quinzaine. Saint-Bénigne de Dijon perd sa rotonde,
Vézelay perd son jubé, (89) Yonne
En 1790,
l’abbatiale Sainte-Marie-Madeleine devient une simple église paroissiale, et le
collège des chanoines est supprimé le 6 décembre de la même année. L’abbaye est
vendue à la Révolution et sert de carrière de
pierres : il n’en reste pratiquement rien. Seule la salle
capitulaire est encore en bon état de conservation, servant
aujourd’hui de chapelle. Le long de cette salle, il reste quelques arcades du
cloître. Les maisons adjacentes portent toutes des traces des bâtiments
conventuels qui étaient sans doute de grande proportion. En 1793, les sculptures
extérieures et intérieures des portails sont décapitées et mutilées par Hubert
Lerond, maçon
1840 Âgé de vingt-six ans, Eugène Viollet-le-Duc
est chargé de vastes travaux de restauration, à l’instigation de l’écrivain
Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques , L’Abbaye deviendra
Basilique
Alors que les moines font
bombance en ce jour d’Épiphanie de 866, un homme seul entre dans l’église à pas
de velours. Longeant les murs, il s’approche du sépulcre. Horreur ! Il essaie,
de toutes ses forces, de déplacer la pierre tombale. N’y parvenant pas, il la
brise avec un marteau ! Un chemineau, un voleur de trésors, un malandrin en
tout cas !
Pas du tout : cet homme qui fracture méthodiquement le gisant est le propre gardien de cette maison de Dieu. Il est parfaitement sain d’esprit et ne fait que remplir la mission secrète qui lui a été assignée dix ans plus tôt.
L’église dans laquelle il est entré se trouve à Agen. Elle
contient les reliques de sainte Foy – l’objet de sa convoitise. Convertie au
christianisme, cette jeune fille de la ville montra un courage inébranlable
face aux persécutions ordonnées par l’empereur Dioclétien dans son sinistre
édit de 303. Les bourreaux chargés de l’immoler lui arrachèrent ses habits, qui
furent instantanément et miraculeusement remplacés par une robe blanche. Malgré
leurs efforts, ils ne parvinrent pas à la brûler : les flammes refusaient de
lécher le corps de la jeune fille. Après l’avoir jetée dans un cachot, ils la
décapitèrent le lendemain. Depuis cette
date – le 6 octobre 303 – la renommée de Foy a démesurément grandi. Au-dessus
de son tombeau, on a élevé une église, puis une basilique. Les guérisons et les
miracles se multiplient, touchant des pèlerins parfois venus de très loin.
L’homme qui, dans le secret de la nuit, a enfin réussi à extraire le corps de
sainte Foy pour le cacher dans un sac se nomme Aronisde. Il est moine et
originaire de Conques. Avec ses confrères, il a élaboré ce plan machiavélique :
s’introduire dans les bonnes grâces des Agenais, leur prendre les restes de Foy
et les rapporter à Conques, pour faire rejaillir sur leur propre monastère la
gloire qui leur est attachée.
Le décret de l’Assemblée Constituante supprimant les
ordres religieux en France, porte, au bourg, un coup des plus sévères,
puisqu’il provoque la fermeture du monastère et la dispersion des chanoines. La
perte est irréparable, les chanoines assuraient à leurs frais l’entretien de
l’abbatiale, mais aussi celui de l’hôpital Sainte-Foy, qui accueillait les
indigents.
Au chevet de la cathédrale d’Angers
(49) , la maison d’Adam du XVe siècle, perd les effigies d’Adam et d’Eve, sculptées sur sa façade.
A la cathédrale Saint-André de Bordeaux,(33) pour faciliter sous le porche
le passage des charrettes, on entaille le tympan, on démolit trumeau et
linteau.
A l’abbaye de Jumièges, (76) adjugée à un marchand de bois et transformée en carrière, on mine la lanterne de l’église.
À la Révolution, comme bien des bâtiments
religieux, l’abbaye est vendue au titre des biens
nationaux. En 1795, le premier acquéreur, Pierre Lescuyer, receveur
des biens nationaux, entreprend immédiatement la démolition du cloître du XVIe
et du dortoir du XVIIIe siècle19.
En 1802, le nouveau propriétaire, Jean-Baptiste Lefort, un marchand de bois de Canteleu,
fait exploser le chœur. L’église connaît un lent démembrement et sert de
carrière de pierres, comme les autres parties de l’abbaye jusqu’en 1824. Les
fresques ont été effacées par l’action des éléments. Des tombeaux et pierres
tombales des abbés, il ne reste plus que les dessins exécutés pour François
Roger de Gaignière
A Sarlat, (24) Dordogne dans l’église Sainte-Marien transformée à la fin de 1793 en atelier de réparation d’armes, les boiseries sont brûlées, les sculptures mutilées, les vitraux brisés, les chapelles abattues, les tombeaux profanés. Du portail de Corbeil, ne subsistent que deux statues du XIIe siècle – Salomon et la reine de Saba.
A l’intérieur ou dans ses contreforts, elle accueille diverses boutiques.
Au début du XXème siècle, elle devient hôtel des postes et à partir de 1935
elle est dispensaire jusqu’à une époque pas si lointaine elle est aujourd’hui marché
couvert.
En juillet
1794, juste après Thermidor, l’abbé Grégoire, chargé par la Convention d’un
rapport sur ces destructions, invente le mot « vandalisme ». Encore
les Vandales n’avaient-ils
pas commis autant de méfaits. « Il y a de quoi verser des larmes de sang
sur la perte de tant de chef-d’œuvre », s’exclame l’abbé, qui a pourtant sa
part de responsabilités dans la mise en œuvre de la Révolution. »
Le vandalisme révolutionnaire nié par Stanley Idzerta
(Iconoclasm during the french Revolution, The American historical Review, 1954,
p. 13-26), dont les effets néfastes ont été mis en lumière par G. Gautherot (Le
vandalisme jacobin, Destruction administrative d’archives, d’objets d’art, de
monuments religieux à l’époque révolutionnaire, 1914) a conduit
à « un ralentissement du progrès scientifique est
incontestable » (J. Fayet, La Révolution française et la science,
1960) par suite de désorganisation des académies et des éliminations.
Enfin il
faut mettre au passif de la révolution un enseignement primaire désorganisé
(Gontard, L’enseignement primaire en France de la Révolution à la loi
Guizot, 1958; Rigault, Histoire générale de l’Institut des Frères des Ecoles
chrétiennes, t. III,, 1940). [8]