Le soulier de Marie Antoinette

Un élégant soulier blanc ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette, en soie et en chevreau, sera mis aux enchères dimanche à Versailles, a annoncé la maison de vente Osenat basée dans cette ville.

Ce soulier, proposé au prix de départ de 8.000 à 10.000 euros, est l’une des œuvres les plus remarquées de ces enchères intitulées « la royauté à Versailles », en même temps qu’un tableau, « Molière invité à la table du Roi Soleil », de François-Jean Garneray, une des rares œuvres montrant le roi et l’écrivain ensemble (40.000/60.000 euros).

De couleur blanche, ce soulier est d’une longueur de 22,5 cm, en soie sur le tiers avant et en chevreau sur l’arrière, à semelle en cuir, orné sur le coup de pied de quatre rubans plissés superposés. Le talon est haut de 4,7 cm. Il est en assez bon état même si la soie est effilochée.

Ce soulier de Marie-Antoinette est proposé au prix de départ de 8.000 à 10.000 euros OSENAT/AFP / –

Il aurait été remis à Marie-Emilie Leschevin, une amie proche de Madame Campan, la première femme de chambre de la Reine.

Il aurait été ensuite conservé depuis la fin du XVIIIe siècle par les descendants de cette femme, épouse de Charles-Gilbert de Lachapelle.

Ce commissaire général de la Maison du Roi, chargé par Louis XVI de protéger les reliques de la Sainte-Chapelle, devait périr guillotiné en 1794.

En mai, une malle de voyage de la suite de Marie-Antoinette et une grande serviette lui ayant servi durant le sacre de 1775 ont été adjugées à des montants élevés, lors d’une vente également organisée par la maison Osenat.

En juin, le décryptage de la correspondance secrète entre Marie-Antoinette et le comte de Fersen, conservée aux Archives nationales, apportait de nouvelles révélations, notamment des caviardages volontaires.

La personnalité de la reine d’origine autrichienne décapitée sous la Terreur continue de fasciner. En octobre 2019, une exposition à la Conciergerie avait retracé l’évolution des représentations de Marie-Antoinette à travers plus de 200 pièces: peintures, mangas, poupées Barbie, films.

Source : https://www.nicematin.com

Marie-Antoinette à la Conciergerie

16 OCTOBRE 2019  > 26 JANVIER 2020     EXPOSITION

MARIE-ANTOINETTE, MÉTAMORPHOSES D’UNE IMAGE

Rendez-vous à la Conciergerie pour l’exposition

« Marie-Antoinette, métamorphoses d’une image » !

La CONCIERGERIE où Marie-Antoinette fut transférée le 2 août 1793, séparée de  sa fille, madame Royale, et de sa belle-sœur, madame Elisabeth, et où elle fut détenue jusqu’à son exécution le 16 Octobre 1793 ; accueille une exposition sur la Reine de FRANCE. Pour les visiteurs n’oubliez pas de passer à  la Chapelle expiatoire bâtie à l’emplacement du cachot, et située en toute fin de parcours.

Cette exposition s’intéresse surtout à l’évolution de l’’image de la Reine dans le temps pour devenir une icône mondiale, et devenir une star « contemporaine », présente aussi bien sur les brosses à cheveux, les mugs, ou les boules à neige !!.

UNE REINE DEVENUE ICÔNE POPULAIRE

Aucune figure historique n’a connu un tel foisonnement de représentations, de son vivant, puis, surtout, après sa mort, le 16 octobre 1793.

C’est à travers près de 200 œuvres, objets d’art et archives, extraits de films, accessoires de mode, que vous découvrirez les multiples représentations de Marie-Antoinette.

L’exposition abordera cinq thématiques qui vous permettront de comprendre les différentes images de la Reine Marie-Antoinette.

Marie-Antoinette à la Conciergerie

Savez-vous que la reine passa ses dix dernières semaines dans le « couloir de la mort » emprisonnée à la Conciergerie. Son procès se tient dans le même temps au Tribunal révolutionnaire, à quelques mètres de sa cellule. 
Un certain nombre de fétiches mémoriels témoignent de ses derniers jours : chemise, soulier, ceinture, plans d’aménagement des lieux et documents d’archives autour du procès et de l’exécution de la reine.

Les histoires

Plongez au cœur de vingt événements de la vie de Marie-Antoinette, publics ou privés, de sa naissance à sa mort, puis à ses funérailles officielles en 1814 à partir de vingt livres édités de 1788 à nos jours. 

L’image de la reine

La figure de Marie-Antoinette est une véritable « planche à images », dont la production peut s’emballer soudain, en fonction d’un événement, d’une commémoration, de l’actualité culturelle ou de la vogue d’un motif. 
Dans cette troisième section, quatre corpus permettent d’organiser cette profusion des images hétérogènes de Marie-Antoinette, marquée par le motif de la reproduction en série.

– Les portraits d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun
– La mémoire politique de la reine martyre 
– Marie-Antoinette dans l’imagerie d’histoire
– Marie-Antoinette à l’écran

Fétiches de reine

Le rapport à Marie-Antoinette a souvent été passionnel et conflictuel, engendrant des cultes, des hommages, ou au contraire de violentes attaques. De plus, il est généralement passé par le fantasme et l’imaginaire, s’établissant sur un registre où l’intime peut croiser le mythologique.
Trois principaux motifs illustreront dans l’exposition ce lien fétichiste à la reine :

– La chevelure
– Le corps
– La tête coupée

Les retours de la reine

Ces dernières années, Marie-Antoinette connaît un regain de popularité, lié à la modernisation du personnage, devenu une jeune femme de son/notre temps. 
Ce retour est illustré notamment par le manga japonais, qui a réinventé Marie-Antoinette dans La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda ; la biographie de l’écrivaine anglaise Antonia Fraser, Marie-Antoinette, puis son adaptation par le film de Sofia Coppola, Marie-Antoinette.  Ce revival est également présent à travers les rapports que les créateurs de mode entretiennent avec la figure de la reine. Enfin, le fan cult s’est emparé de la figure de Marie-Antoinette, la plus recyclée en poupées, mangas, romans, publicités ou jeux vidéo, illustrant la consommation de la reine.

CONFÉRENCES HISTORIQUES, NOCTURNES DES MERCREDIS À 18H30

27 novembre 2019     

Les secrets de Marie-Antoinette, Evelyne Lever, historienne et spécialiste du XVIIIe siècle

4 décembre 2019       

Reliques et fétiches : Anne Zazzo, conservatrice en chef du patrimoine, Musée Carnavalet et Claude d’Anthenaise, conservateur en chef et directeur du Musée de la Chasse et de la Nature 

11 décembre 2019     

Marie-Antoinette en rose et noir, Annie Duprat, historienne spécialiste d’iconographie politique

15 janvier 2020          

Marie-Antoinette, la reine de la Révolution, Cécile Berly, historienne, spécialiste du XVIIIe siècle 

Tarif: Droit d’entrée du monument

Billetterie

VISITES CONFÉRENCES

De lundi au vendredi, à 10h et 14h. Nocturnes le mercredi à 18h30. Week-ends et jours fériés à 10h, 14h, 16h

Groupes limités à 25 personnes. 

Programme des visites conférences

La dernière robe de Marie-Antoinette

La robe de Marie-Antoinette : un secret conservé à Avignon

Peu de gens le savent, même parmi les Avignonnais : la Métropole des Doms possède une chasuble taillée dans l’étoffe de la dernière tenue portée par la reine avant son exécution

La dernière tenue portée par la reine, le 16 octobre 1793, quelques heures avant son exécution en pleine révolution.

C’est un des secrets les mieux gardés d’Avignon. À deux pas du palais des papes, dans la sacristie de la métropole des Doms, dort depuis des années au fond d’un tiroir un vêtement particulièrement précieux. À proximité de la garde-robe traditionnelle des hommes d’Église, une majestueuse aube est soustraite à la vue des profanes.

Armé d’une grosse clé, l’abbé Bréhier, qui assure les offices, ouvre avec précaution l’armoire contenant la tunique pour nous la montrer, tout en lâchant, énigmatique : »L’histoire de cette aube est méconnue, ça se sait sans se savoir… »

Aix : un trésor de Marie-Antoinette à l’Hôtel d’Olivary

Cette chasuble violette conservée de manière anonyme par la Métropole a été confectionnée à partir d’une authentique robe de… Marie-Antoinette ! C’est même la dernière tenue qu’a portée l’épouse de Louis XVI, le 16 octobre 1793, quelques heures avant son exécution en pleine révolution française.

Une histoire fascinante

Pour comprendre comment ces précieux tissus sont arrivés à Avignon, il faut embarquer dans la machine à remonter le temps.

Retour en 1793. Le roi de France Louis XVI, condamné à mort par les révolutionnaires qui ne lui pardonnent pas sa tentative de départ à l’étranger (la fuite à Varennes), est exécuté le 21 janvier 1793 à Paris sur la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde).

À l’été, Marie-Antoinette, prisonnière au Temple, est transférée à la Conciergerie. La reine déchue est surveillée en permanence. Elle est très affaiblie, et trouve du réconfort auprès d’une servante, Rosalie Lamorlière. »Avant son exécution, Marie Antoinette ôte sa robe violette, symbole de deuil et de pénitence, et la confie à sa fidèle servante. Elle se présentera devant son bourreau le 16 octobre 1793 en jupons blancs, la couleur de la royauté », explique l’abbé Bréhier, tout en contemplant l’aube. Rosalie Lamorlière aurait précieusement conservé la robe jusqu’à son départ de la Conciergerie en 1799. La servante aurait ensuite confié le vêtement à l’abbé Véran, prêtre originaire du Comtat qui résidait à Paris.

L’abbé Bréhier présente avec précaution la tunique : »L’histoire de cette aube est méconnue, ça se sait sans se savoir… »

De retour dans le Sud, le curé fait transformer la robe violette en aube pour célébrer la messe. Au début du XIXe siècle, l’évêque d’Avignon, Jean-François Périer, rachète le fameux vêtement pour reconstituer un patrimoine à la Métropole des Doms après la révolution. Depuis, cette aube n’est que très rarement exposée. Mais, lors de grandes occasions, les prêtres n’hésitent pas à la porter pour célébrer l’office. « La dernière fois que l’aube a été revêtue, c’est à l’occasion de la mort de Jean-Paul II en 2005. On essaie de la préserver », prévient l’abbé Bréhier.

Des doutes sur l’origine de la robe ?

« Il faut faire attention à l’origine des reliques de Marie-Antoinette, tempère Ludovic Miserole, auteur d’un roman sur Rosalie Lamorlière. Des souliers, des morceaux de vêtements, voire même des cheveux, beaucoup de pseudo-reliques circulent. » Malgré certaines zones d’ombre concernant quelques dates de cette histoire, l’Abbé Bréhier l’assure : le tissu est authentique. « Les laies de soie correspondent à l’époque. L’ornement a été contrôlé par un conservateur du musée des tissus de Lyon. »

Alors, pourquoi ne pas l’exposer à la vue de tous ? « Ce n’est pas sa vocation. La sacristie n’est pas un musée », conclut l’abbé.
Rosalie a soutenu la reine en prison

Elle a été le dernier soutien de la reine. Rosalie Lamorlière, servante à la Conciergerie de 1792 à 1799, a largement contribué à adoucir le séjour en geôle de Marie-Antoinette.  » Elle lui rapportait des fleurs, du linge chaud. Elle faisait même exprès de finir son service plus tard, pour que la reine bénéficie de la lumière de la cellule« , explique Ludovic Miserole, auteur de Rosalie Lamorlière, la dernière servante de Marie-Antoinette.

Rosalie Lamorlière, la dernière servante de Marie-Antoinette, un roman de Ludovic Miserole, toujours disponible aux éditions l’atelier Mosesu.

Une visite réservée aux initiés.

À l’intérieur de l’église, aucun panneau ni fléchage n’indique la présence du précieux vêtement. Seuls les connaisseurs demandent à visiter la sacristie. « On reçoit au moins une centaine de sollicitations par an pour voir le vêtement », calcule l’Abbé Bréhier. « Des groupes passionnés d’Histoire principalement. On essaie de les recevoir tout au long de l’année dans la mesure du possible ».

Source : Femina Provence