ANNEE 2018
LES BIJOUX DE MARIE-ANTOINETTE AUX ENCHÈRES CHEZ SOTHEBY A GENEVE LE 12 NOVEMBRE 2018
Le goût de Marie-Antoinette pour les diamants est connu par les historiens et passé à la postérité, en témoigne l’ « affaire du collier ». Connue pour son extravagance et le faste de sa cour, la Reine est aussi souvent représentée portant des perles. Symbole de richesse et de statut social depuis des temps immémoriaux, les perles naturelles étaient très prisées des familles royales européennes au XVIII ème siècle.
Portrait de Marie-Antoinette à la rose, 1783, par Elisabeth Vigée Le Brun (1755–1842)
L’affaire du collier (1785-1786)
L’origine de l’affaire est une escroquerie montée par une aventurière, la comtesse de la Motte la Cour, qui réussit à convaincre le cardinal de Rohan tombé en disgrâce, qu’elle peut le réconcilier avec Marie-Antoinette. Elle lui ménage une entrevue nocturne avec une comparse, Mlle d’Oliva, que le cardinal prend pour la reine. Puis elle le persuade qu’il consoliderait sa rentrée en grâce en servant d’intermédiaire pour l’achat d’un collier de diamants de 1 600 000 livres, prétendument désiré par la reine. Le cardinal achète à crédit le collier aux joailliers de la Cour, sur la garantie d’une signature contrefaite de Marie-Antoinette, puis le remet à un pseudo-officier de la reine, complice de Mme de La Motte. Devant l’incapacité du cardinal à payer la première traite, les joailliers s’adressent directement à la reine, et l’escroquerie est découverte. Louis XVI fait embastiller le cardinal et porte l’affaire devant le parlement de Paris. D’emblée, l’opinion se tourne contre la reine, contre le luxe et le gaspillage de la Cour. Les aristocrates font bloc derrière Rohan et feignent de considérer qu’en jugeant l’un d’entre eux la royauté fait leur procès à eux tous. Le jugement acquitte le cardinal. Calomniée, bien qu’étrangère à l’affaire, Marie-Antoinette et avec elle la Cour virent redoubler leur impopularité.Un ensemble de bijoux de Marie-Antoinette jamais vu en public
À l’automne prochain, c’est à Genève que Sotheby’s présente un ensemble époustouflant de bijoux de la Reine de France, jamais vu en public depuis deux siècles. Parmi les lots phares de la collection Bourbon-Parme proposée aux enchères par la maison de ventes figurent un superbe pendant en diamants avec une perle naturelle d’une taille exceptionnelle (26 mm x 18 mm) (est. 1-2 millions $), une paire de pendants d’oreilles (est. 30 000 – 50 000 $) ainsi qu’un collier composé de plus de 300 perles naturelles (est. 200 000-300 000 $).
A stunning diamond pendant, supporting a natural pearl of exceptional size. Estimate: $ 1-2 millions
Des bijoux rescapés : une histoire extraordinaire
En mars 1791, Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants s’apprêtent à fuir la France. Dans ses mémoires, Madame Campan, première femme de chambre de la reine raconte qu’elle a passé une soirée entière au Palais des Tuileries avec la reine à emballer les bijoux de cette dernière dans du coton avant de les placer dans un coffre en bois. Les jours qui suivent les bijoux sont envoyés à Bruxelles où règne la sœur de la reine, Marie-Christine et où demeure le Comte Mercy Argentau, ancien Ambassadeur d’Autriche à Paris et homme de confiance de Marie-Antoinette. C’est ce dernier qui les réceptionnera et les remettra à l’Empereur d’Autriche, neveu de Marie-Antoinette. Au mois d’août 1792, la famille royale de France est emprisonnée à la Prison du Temple. Louis XVI et Marie-Antoinette sont guillotinés en 1793 et leur fils, Louis XVII meurt en captivité à l’âge de dix ans. Seule rescapée, leur fille Marie-Thérèse de France (1778-1851), « Madame Royale » est libérée en décembre 1795 après trois ans d’isolement total. Après avoir découvert le sort de sa mère et de son jeune frère, elle est envoyée en Autriche. A son arrivée à Vienne, l’empereur lui remet les bijoux de sa mère. Sans enfant, elle léguera une partie de ses bijoux à sa nièce et fille adoptive Louise de France (1819-1864), Duchesse de Parme et petite-fille du roi Charles X (1757-1836), qui à son tour, les transmettra à son fils, Robert I (1848-1907), dernier Duc de Parme régnant.
A fabulous necklace featuring 331 natural pearls. Estimate: $ 200,000 – 300,000
A pair of natural pearl drops. Estimate: $ 30,000 – 50,000
Une des plus importantes collections de bijoux royaux jamais mises en vente
C’est l’une des plus importantes collections de bijoux royaux jamais mises en vente proposée par la maison de vente anglo-saxone le 12 novembre prochain. Intitulée « Bijoux royaux de la collection Bourbon-Parme », la vente retrace en fait des siècles d’histoire. En plus des bijoux de Marie-Antoinette, la vacation regroupe la collection Bourbon-Parme, qui comprend également plusieurs bijoux jouissant de multiples provenances royales qui montrent comment les pierres de la famille furent, au gré des générations, remontées dans différents bijoux. Destinée à Louise de France (1819-1864), petite-fille de Charles X, roi de France, et mère de Robert I, Duc de Parme, une époustouflante parure composée de 95 diamants compte ainsi cinq diamants solitaires ayant appartenu à Marie-Antoinette, plusieurs pierres ayant orné l’épée du Duc de Berry, fils de Charles X et père de Louise (assassiné par un bonapartiste en 1820), ainsi qu’un large diamant taille poire provenant de la collection de l’Archiduchesse Isabelle d’Autriche, Princesse de Croÿ (1856-1931) (est. 300 000-500 000 $).
A breath-taking diamond parure composed of 95 diamonds. Includes five solitaire diamonds that belonged to Marie-Antoinette. Estimate: $ 300,000 – 500,000
Les lots phares de la collection seront présentés la semaine prochaine à Milan et sera suivie d’une tournée internationales.
MILAN 27 juin 2018
MUNICH 18 Septembre 2018
COLOGNE 21 Septembre 2018
Les bijoux seront aussi exposés à Londres, New York, Hong Kong et Genève cet automne par Sotheby’s
source : https://www.auctionlab.news/bijoux-marie-antoinette-aux-encheres/
CHATEAU DE VERSAILLES
JEAN COTELLE (1646/1708)
EXPOSITION AU GRAND TRIANON
12 JUIN AU 16 SEPTEMBRE 2018
La vue de Neptune
Le dragon
Jean Cotelle dit le Jeune, ou Jean II Cotelle, est un peintre né en 1642 et décédé en 1708 qui a réalisé de nombreuses peintures des bosquets des jardins du château de Versailles et du Grand Trianon, agrémentés de figures mythologiques. Il a également peint des miniatures de ces bosquets, notamment pour le Château de Meudon. La décoration de la galerie du Grand Trianon, où sont conservés les peintures des bosquets, date des années 1690. Jean Cotelle a peint vingt et une des vingt-quatre toiles accrochées dans la galerie de Trianon1, Étienne Allegrain deux autres, et Jean-Baptiste Martin la dernière. Pour plus de renseignements lire la présentation de l’exposition en cliquant sur le lien ci-dessous : https://www.chateauversailles.fr/sites/default/files/dossier_mecenat_exposition_cotelle.pdf Marie-Antoinette, le spectacle pyrotechnique dans l’Orangerie du Château de VersaillesMarie-Antoinette, c’est l’incroyable spectacle qui se joue dans les jardins de Versailles les soirs les vendredi 29 juin, puis les 5, 6, 11 et 12 juillet 2018. Ce rendez-vous constitue un incroyable show son et lumière, avec feux d’artifice, flammes, vidéos, personnages lumineux pendant une heure : bienvenue au Royaume du Roi Soleil !
Après plusieurs années du Roi de Feu, le Groupe F propose un nouveau spectacle pyrotechnique incroyable, cette fois-ci sur l’histoire de Marie-Antoinette, à découvrir les vendredi 29 juin, jeudi 5, vendredi 6, mercredi 11 et jeudi 12 juillet 2018 dans les jardins de l’Orangerie.
Après 3 ans de spectacle dédié au Roi Soleil, le Château de Versailles nous invite à imaginer le quotidien de Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI et personnage incontournable de l’histoire de Versailles.
Louis XVI charge rapidement Marie-Antoinette des divertissements de la Cour, réticente au cérémonial imposé par sa fonction. La reine va alors organiser des représentations théâtrales deux à trois fois par semaine, et va montrer un engouement pour les jeux de cartes et le billard, qu’elle pratique dans le salon de la Paix. C’est comme ça qu’elle rencontrera, quelques années plus tard, son amant supposé, Axel de Fersen.
Pour ce spectacle, le Groupe F a eu recours à des croisés des flammes, feux d’artifice, vidéo et personnages lumineux et porteurs de feu. Du coup, on y retrouve tout le faste des fêtes de Cour, mais dans avec les moyens de notre époque.
Pendant une heure, on découvrira différents tableaux, qui s’achève par « un inoubliable final pyrotechnique comme seul le Groupe F sait en offrir », de quoi nous éblouir !
Centre des Monuments Nationaux propose la visite de la CHAPELLE EXPIATOIRE PARIS
Pour la deuxième année, la Chapelle expiatoire participe à l’événement du « Moi des Femmes », à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et contre les violences faites aux femmes. Cet événement, impulsé par la mairie du VIIIe arrondissement, programme cette année des animations autour de la place des femmes dans l’art durant tout le mois de mars. Dans ce cadre, le Centre des monuments nationaux (CMN) propose la visite commentée « La Chapelle expiatoire et les femmes », le jeudi 8 mars 2018 à 15h. « La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » Article Ier de la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne, Olympe de Gouges (1748-1793). Olympe de Gouges, Charlotte Corday et Manon Roland sont trois femmes qui, chacune à leur manière, ont contribué, par leur exemple et par leur engagement, à faire avancer les droits des femmes dans l’Histoire. Elles ont été guillotinées et inhumées au cimetière de la Madeleine, sur lequel s’élève aujourd’hui la Chapelle expiatoire. A l’occasion de cette visite commentée, leurs parcours sont mis en lumière tandis que les histoires d’autres illustres figures féminines de la Révolution sont présentées sous un angle nouveau. En effet, Marie-Antoinette fut jugée et condamnée en tant que femme. La comtesse du Barry, favorite de Louis XV et dont l’historiographie a caricaturé les derniers instants, subit les fustigations de ses contemporains du fait de ses origines populaires et de sa condition de femme. Enfin, la duchesse d’Angoulême, dont Napoléon disait qu’elle était « le seul homme de la famille des Bourbons », bénéficia à la fois d’une reconnaissance de son courage politique et d’une négation de sa féminité. Le CMN propose ainsi que redécouvrir ces trois autres personnalités sous le prisme du genre pendant la Révolution. Pour accompagner cette visite commentée, un recueil de textes d’Olympe de Gouges « Femme, réveille-toi ! » est offert aux participants par le Centre des monuments nationaux et les éditions Gallimard (dans la limite des stocks disponibles). Sans réservation Durée : 1h Tarif : droit d’entrée dans le monument La Chapelle expiatoire « Suivant moi, la Chapelle expiatoire est un vrai chef-d’oeuvre, surtout les portiques de l’entourage d’une composition si ferme et si caractéristique. » Charles Garnier, lettre à Charles Bigot, 1883. Cet édifice, « peut-être le monument le plus remarquable de Paris », selon Chateaubriand, se trouve au coeur du VIIIe arrondissement, dans le square Louis XVI. Il est un des rares monuments mémoriels de la Restauration préservés. La Chapelle expiatoire s’élève à l’emplacement de l’ancien cimetière paroissial de la Madeleine, ouvert en 1722. En 1770, les victimes de « la grande presse de la Rue Royale », un drame survenu pendant les festivités du mariage entre le futur Louis XVI et Marie-Antoinette, y sont inhumées. Sous la Révolution française, le cimetière, situé à proximité de l’actuelle place de la Concorde où est, le plus souvent, dressée la guillotine, accueille les dépouilles de nombreux condamnés jusqu’à sa fermeture en mars 1794. Brissot, Vergniaud, Olympe de Gouges, Philippe-Egalité, Madame Roland et Madame du Barry y sont notamment inhumés. Le 21 janvier 1793, Louis XVI y est enterré puis, le 16 octobre, Marie-Antoinette. Sous la Restauration, Louis XVIII fait transférer les dépouilles du couple royal, le 21 janvier 1815, à la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France. L’édification de la Chapelle expiatoire, à partir de 1816, a une vocation mémorielle. Pour son commanditaire, Louis XVIII, l’édifice doit réaffirmer l’autorité du principe monarchique, et rappeler le péché que constitue la mort de Louis XVI. L’architecte Pierre François Léonard Fontaine, secondé par Hippolyte Lebas, est chargé des travaux. D’inspiration néo-classique, fortement marquée par l’esprit romantique, la Chapelle expiatoire est achevée en 1826. Dans la nef, deux sculptures monumentales illustrent le drame des souverains : l’Apothéose de Louis XVI par Joseph Bosio, et Marie-Antoinette soutenue par la Religion par Jean-Pierre Cortot. Souvent menacée de démolition, la Chapelle expiatoire est classée Monument Historique en 1914, à la veille de la Grande Guerre. La Chapelle expiatoire est gérée, restaurée, animée et ouverte à la visite par le Centre des monuments nationaux. En 2017, elle a accueilli 23 674 visites. Chapelle expiatoire 29, rue Pasquier 75008 Paris https://www.newspress.fr/Communique_FR_306970_1784.aspxLouvre. Les dons affluent pour l’acquisition du livre d’heures de François 1er
Un véritable bijou. « Une pièce unique de notre patrimoine qui mérite de revenir dans les collections nationales », selon Jannic Durand. Le directeur du département des Objets d’art du Louvre a bon espoir désormais de garder l’exceptionnel livre d’heures de François 1er.
Somme que le Louvre va réunir dans les prochains mois pour ne pas laisser filer ce joyau des rois de France : un manuscrit daté de 1532, orné de seize peintures en pleine page. Il est enfermé dans une reliure d’or couverte de rubis, turquoises et de plaques de cornaline gravées.
Le petit chef-d’œuvre (8,5 centimètres de hauteur sur 6,5 de large) est accompagné de son marque-page, une colonne sertie de pierres précieuses d’un côté, et représentant un Christ sculpté dans une agate de l’autre.
Ce recueil de prières, présenté au musée à Paris jusqu’au 15 janvier pour une exposition consacrée au roi-chevalier et l’art des Pays-Bas, doit être acheté à son propriétaire, un collectionneur anglais. Il propose de le céder pour dix millions d’euros.
L’engouement des particuliers
Pour l’acquérir, le Groupe LVMH a déjà offert cinq millions au titre du mécénat. Pour financer le reste, le musée a lancé en octobre un appel aux dons auprès de particuliers, dans le cadre de la campagne « Tous mécènes ». La huitième du genre (1) et elle a encore porté ses fruits. Le premier objectif d’un million d’euros vient d’être atteint, avec plus d’un mois d’avance, grâce au concours de plus de 6 800 donateurs, dont 55 % de nouveaux donateurs ! Le Louvre se félicite de cet engouement et poursuit la campagne (sur le sitewww.tousmecenes.fr). Il compte sur la dynamique pour toucher de plus gros mécènes. Et apporter ainsi la touche finale au financement en évitant d’obérer trop lourdement son budget annuel d’acquisition, d’environ 5, 5 millions (à l’aide d’un prélèvement de 20 % sur les billets d’entrée). « C’est une œuvre majeure, je suis content de voir que les gens le reconnaissent aussi », souligne Jannic Durand.Une destinée exceptionnelle
Il rappelle la destinée exceptionnelle de ce livre, à la fois œuvre de joaillerie, d’orfèvrerie et d’enluminure, représentatif du bouillonnement artistique de la Renaissance : « François 1er a acheté lui-même ce manuscrit de 1532 pour l’offrir à sa nièce Jeanne d’Albret, reine de Navarre (1555-1572). Il est transmis à sa mort à Henri IV. Sa femme, Marie de Médicis, le cédera ensuite au cardinal Mazarin, un grand collectionneur. » On le retrouve en Angleterre en 1754, puis il passe de main en main jusqu’à une vente à Londres, chez Christie’s, en 1942. Classé « œuvre d’intérêt patrimonial majeur », le Livre d’heures est la « seule pièce d’orfèvrerie – avec une salière de Cellini à Vienne – à pouvoir être directement associée au souverain François 1er ainsi que la seule reliure précieuse française connue à ce jour pour les règnes des derniers Valois », souligne le Louvre. (1) Initiée en 2010, la campagne « Tous Mécènes » a permis notamment de réunir les fonds manquants pour acquérir le tableau « Les trois Grâces », de Lucas Cranach. En 2013, elle a permis aussi de financer la restauration de la « Victoire de Samothrace ». https://www.ouest-france.fr/culture/arts/louvre-les-dons-affluent-pour-l-acquisition-du-livre-d-heures-de-francois-1er-5491994ANNEE 2017
1– Pierre Gouthière, le doreur des Rois aux Arts Décoratifs depuis 16.03.17 (75)
https://www.exponaute.com/magazine/2017/03/16/pierre-gouthiere-le-doreur-des-rois-aux-arts-decoratifs/
Pierre Gouthière. Doreur attitré des rois Louis XV et Louis XVI, Gouthière a légué à la postérité objets d’art, imaginaire foisonnant et bestiaire surprenant qui disent tout de son goût exquis et son sens de l’innovation en matière de création ornementale. Visite en images d’un joli parcours. Pour les souverains du royaume de France, mais aussi pour une clientèle prestigieuse essentiellement constituée de membres de la noblesse, Gouthière imagina et conçut horloges, vases, pots-pourris, colonnes, cheminées ou pièces de vaissellerie avec une imagination débordante. La majorité des quelques cent quatre objets présentés dans l’exposition du Musée des Arts Décoratifs provient du dernier tiers du XVIIIe siècle grçace à la collaboration de la Frick Collection de New York.2 – Exposition Pierre le Grand . Un tsar en France – Château de Versailles / Grand Trianon (30 mai au 24 septembre 2017)
https://www.artactu.com/exposition-pierre-le-grand.-un-tsar-en-france—chateau-de-versailles-article004936.html Consacrée au voyage de Pierre le Grand en France en 1717, cette exposition est le fruit d’une collaboration exceptionnelle entre le château de Versailles et le musée de l’Ermitage de Saint-Petersbourg. En mai et juin 1717, Pierre le Grand séjourne à Paris, dans ses alentours et en particulier au château de Versailles. De nombreux mémorialistes français, parmi lesquels Saint-Simon, le marquis de Dangeau ou Jean Buvat, ont laissé de précieux témoignages permettant de retracer pas à pas cette visite qui, pour être officielle, n’en fut pas moins libre. Force de la nature, imprévisible et peu façonné à l’étiquette, Pierre Ier bouscule le protocole à maintes reprises. Sa rencontre avec Louis XV marque les esprits : faisant fi du cérémonial de cour, il prend dans ses bras, en un geste spontané, l’enfant roi, tout juste âgé de sept ans. Cassette de l’empereur Pierre Ier. Maître artisan Pierre Fromeri (?). Premier tiers du XVIIIe siècle (c) Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg Si ce séjour a des visées politiques et économiques, le tsar réformateur, fondateur de la Russie moderne, veut par-dessus tout voir ce que la France possède de plus remarquable et en adapter certains modèles à son propre empire. Plus de 150 œuvres sont présentées, peintures, sculptures, tapisseries, mais aussi plans, médailles, instruments scientifiques, livres et manuscrits, dont plus de la moitié sont issus des collections du prestigieux musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Ces oeuvres sont autant de témoignages de l’intérêt que le tsar, homme des Lumières, portait aux arts, aux techniques et aux sciences. Il avait également une véritable passion pour l’architecture et les jardins dont ceux des châteaux de Versailles, de Trianon et de Marly lui fournirent les plus beaux modèles. L’exposition met aussi en lumière les rapports du tsar avec les artistes français. Dès 1716, il attire à la cour de Saint-Pétersbourg plusieurs maîtres, parmi lesquels Louis Caravaque (1684-1754), l’architecte Jean-Baptiste Le Blond (1679-1719) et le sculpteur ornemaniste Nicolas Pineau. Et lors de son séjour en France en 1717, il est portraituré par deux peintres de renom, Jean-Marc Nattier (1685-1766) et Jean-Baptiste Oudry (1686-1755). Catalogue d’exposition Pierre le Grand. Un tsar en France – Château de Versailles Informations pratiques : Exposition Pierre le Grand. Un tsar en France. 1717, jusqu’au 24 septembre 2017. Château de Versailles, Domaine de Trianon Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 12h à 18h30 L’exposition est accessible avec le Passeport 1 ou 2 jours, le billet Domaine de Trianon et la carte « 1 an à Versailles » ainsi que pour les bénéficiaires de la gratuité. Catalogue d’exposition Pierre le Grand. Un tsar en France. 1717, Coédition Gallimard/Château de Versailles. Commissariat d’exposition : Gwenola Firmin, conservateur en charge des peintures du XVIIIe siècle au musée national des château de Versailles et de Trianon. Thierry Sarmant, conservateur en chef, chef du Centre historique des archives au Service historique de la Défense. Georges Vilinbakhov, directeur adjoint au musée d’État de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Viatcheslav Fedorov, chef du département de l’Histoire de la Culture russe au musée de l’Ermitage. 300 ans après, Pierre le Grand de retour à Versailles 29 mai 2017 MARIA TCHOBANOV https://fr.rbth.com/art/culture/2017/05/29/300-ans-apres-pierre-le-grand-de-retour-a-versailles_772187 Une exposition consacrée au séjour que le tsar russe Pierre le Grand en France réalisa à Paris et ses environs en mai et juin 1717 s’ouvre au Grand Trianon, au château de Versailles, le 30 mai. L’exposition « Pierre le Grand, un tsar en France. 1717 », organisée par le château de Versailles en partenariat avec le musée d’État de l’Ermitage et qui se tiendra jusqu’au 24 septembre, commémore le tricentenaire de cette visite diplomatique. Fruit d’une collaboration exceptionnelle entre les deux grands musées, l’exposition présente plus de 150 œuvres – peintures, sculptures, arts décoratifs, tapisseries, mais aussi plans, médailles, instruments scientifiques, livres et manuscrits – dont les deux tiers appartiennent aux collections du prestigieux musée de Saint-Pétersbourg. Crédit : Maria Tchobanov Signe de l’importance symbolique de l’événement, le président russe Vladimir Poutine inaugurera en personne l’exposition en compagnie de son homologue français Emmanuel Macron, les deux hommes ayant profité de cet événement pour tenir leur première rencontre. Crédit : Maria Tchobanov RBTH vous propose une promenade en images à travers les salles du Grand Trianon, où le monarque russe a été logé du 24 au 26 mai et du 3 au 11 juin 1717 lors de ses séjours à Versailles. Louis XV rend visite à Pierre le Grand à l’hôtel de Lesdiguières, le 10 mai 1717. Louise Marie Jeanne Hersent, née Mauduit (1784 – 1862),1838. Huile sur toile. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Crédit : Maria Tchobanov Pour la visite du jeune Louis XV à son hôte le tsar, à l’hôtel de Lesdiguières à Paris, tout a été prévu selon le protocole du Grand Siècle. Mais, à la stupéfaction générale, le tsar prend dans ses bras et embrasse de bon cœur l’enfant roi, qui, revenu de sa surprise et pas le moins du monde effrayé par cet homme imposant, se prête de bonne grâce à la conversation. Parmi les témoins, il faut sans doute reconnaître à gauche le duc du Maine, au premier plan, de profil, le maréchal de Villeroy, de face, en habit rouge, avec le Saint-Esprit, Fleury, précepteur du roi, derrière lui, et à droite le prince Kourakine, de profil, et tout de noir vêtu, qui faisait office d’interprète. Commandé par le roi Louis-Philippe pour ses Galeries historiques de Versailles, le tableau opte pour le mode anecdotique du récit de Saint-Simon. Lire aussi : L’amitié russo-belge sous le signe de Pierre le Grand Crédit : Maria Tchobanov Au cours de son voyage, Pierre le Grand s’intéresse particulièrement aux institutions et aux productions scientifiques et techniques. Il visite les grands établissements qui font la réputation de Paris sous la Régence : l’Observatoire, la Manufacture des Gobelins, le Jardin des plantes, la Monnaie des médailles, les académies, les bibliothèques et les cabinets de curiosités. Crédit : Maria Tchobanov Cette soif de connaissance l’incite à acheter des instruments de mathématiques et d’astronomie. Il emporte aussi une abondante documentation : estampes du Cabinet du roi gravées sous Louis XIV, plans de places fortes et de maisons de plaisance, dessins d’architecture et d’ingénierie, cadran solaire, « sphère mouvante » indiquant le mouvement des planètes. Les instruments scientifiques présentés dans cette section ont tous appartenu à Pierre Ier, comme les livres qui proviennent de sa bibliothèque personnelle. Vilebrequin avec trépan à couronne. Fin du XVIIe – début du XVIIIe siècle. Laiton, acier, bois ; dorure. Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage. Crédit : Maria Tchobanov. Crédit : Maria Tchobanov Cet instrument médical sert à effectuer des trépanations. Pierre Ier en fait l’acquisition (comme d’autres instruments français) afin de l’introduire dans la pratique médicale russe et d’en faire un modèle pour une fabrication dans son pays. Graphomètre à lunettes. Chapotot le Jeune (?) Début du XVIIIe siècle. Laiton, verre, gravure. Saint-Pétersbourg, musée d’État de l’Ermitage. Crédit : Maria Tchobanov L’instrument est utilisé pour effectuer des relevés géodésiques, c’est-à-dire pour établir des cartes topographiques par la méthode de la triangulation. Lire aussi : Vrai ou faux: que savez-vous de Pierre le Grand? Anonyme. Liste des présents proposés à l’occasion de la visite du Czar. 1717. Manuscrit autographique. Archives du ministère des Affaires étrangères, Correspondance politique, Russie. Crédit : Maria Tchobanov Lors de sa visite à la Monnaie, Pierre Ier fut très satisfait de la médaille frappée en sa présence. La liste énumère des pièces de joaillerie, plusieurs tapisseries et pièces d’horlogerie. À la Bibliothèque royale, le tsar reçut douze ouvrages qui vinrent augmenter sa bibliothèque. Médaille commémorant l’arrivée de Pierre Ier à Paris. Entrevue de Louis XV et de Pierre le Grand. Benjamin Duvivier (1730–1819). 1760, bronze. Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Crédit : Maria Tchobanov Cette médaille est postérieure de plusieurs décennies à l’événement. La légende PETRI RUSSOR. AUTOKRATOR. CUM REGE CONGRESSIO (« Rencontre de Pierre, souverain des Russes, avec le roi ») est complétée par l’inscription de l’exergue LUTETIAE MDCCVII (« à Paris, 1717 »). Le tsar, en manteau de voyage, incliné, salue le jeune roi en habit à la française. Le voyage de 1717 s’inscrit ainsi dans une histoire métallique de Louis XV, sur le modèle de celle de son arrière-grand-père Louis XIV. Pierre Lepautre (1652–1716). 1711. Saint-Pétersbourg, Bibliothèque de l’Académie des sciences. Crédit : Maria Tchobanov L’album fut exécuté en 1711 pour le duc d’Antin par le bureau des dessinateurs des Bâtiments du roi. Comme l’album des jardins de Marly, il fut offert par le duc à Pierre Ier quand eut lieu l’échange des cadeaux diplomatiques. En Russie, on utilisa les deux albums comme source iconographique lors de la création des jardins de Strelna puis de Peterhof. Costume d’été ayant appartenu à Pierre Ier : habit, culotte, veste. 1710 – 1720 Saint-Pétersbourg, musée d’Etat de l’Ermitage. Tissu de soie et laine, soie, fils de soie, futaine, boutons. Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage. Crédit : Maria Tchobanov Les images largement répandues de Pierre Ier, représenté en tsar soldat ou en tsar ouvrier, vêtu d’un uniforme militaire ou d’une modeste tenue de charpentier, sont tellement ancrées dans notre imaginaire qu’il est difficile de se le représenter en costume de gala. Cependant, les vêtements et les accessoires composant « la Garde-robe de Pierre Ier » prouvent que le souverain accorde beaucoup d’attention à son apparence et connaît les modes. Dès la fin du XVIIe siècle, il choisit de porter un costume hollandais ordinaire. La solidité des tissus et la qualité des coutures étant les principaux critères de choix de Pierre, on lui procure donc de longues vestes de marin à poches, de larges culottes de drap et d’élégants pourpoints venant de Hollande. Avant son voyage en France, Pierre se fait faire des costumes « coupés à la française ». Lorsqu’il rencontre officiellement Louis XV, le 29 avril 1717, il porte un costume d’apparat neuf, tout comme les membres de sa suite. Mais le tsar, qui n’aime pas les perruques, reste fidèle à lui-même : il fait couper les longues boucles anglaises de la luxueuse perruque poudrée, et ôter la poudre. Par ailleurs, ses habits ont généralement un petit col, un détail qui n’est pas dicté par la mode de cette époque. Lire aussi : Pierre le Grand, un globe-trotteur en France Jean Chaufourier (1679–1757). Recueil de Plan, Élévations et Veûes du Château de Petit-Bourg. 1730. Album de 25 dessins aquarellés sur papier. BNF, département des Estampes et de la Photographie. Crédit : Maria Tchobanov Au cours de son voyage en France, Pierre Ier séjourna au château de Petit-Bourg à l’invitation du duc d’Antan, propriétaire du domaine et surintendant des Bâtiments du roi. Sur l’emplacement du château incendié en 1944 s’élève aujourd’hui un quartier d’Evry (Esonne). Anonyme russe. Crayon à dessin de Pierre Ier. Début du XVIIe siècle. Bois, graphite. Saint-Pétersbourg, musée d’Etat de l’Ermitage. Crédit : Maria Tchobanov Ce crayon appartenait à Pierre le Grand, qui se plaisait à dessiner les éditions et notamment ceux qu’il faisait construire, comme le palais de Montplaisir. C’est dans le domaine scientifique que la visite de Pierre a les conséquences les plus fécondes. Le 22 décembre 1717, l’Académie royale des sciences l’élit membre honoraire « hors de tout rang », et peu après sa disparition, Fontenelle, secrétaire perpétuel, lui rend un vibrant hommage : « pour porter la puissance d’un État aussi loin qu’elle puisse aller, il faudrait que le maître étudiât son pays presque en géographe et en physicien, qu’il en connût parfaitement tous les avantages, qu’il en eût l’art de les faire valoir. Le Czar travailla sans relâche à acquérir cette connaissance et pratiquer cet art ». Lire aussi : Le premier émigré politique de la famille Romanov: la fuite du fils de Pierre le Grand Le mariage de Pierre Ier et de Catherine a lieu le 19 février 1712 à Saint-Pétersbourg. La gravure est sans doute exécutée la veille de la cérémonie afin de pouvoir l’offrir pendant la fête. Plusieurs couples de convives sont assis à une table ovale au milieu de la salle. À l’arrière-plan et en position centrale, Pierre Ier, et à sa droite l’amiral Cornelius Cruys. Menchikov, favori du tsar, est debout derrière lui. Catherine est au centre, au premier plan. Lire aussi : Pierre le Grand a ouvert le bal et créé un phénomène culturel Portrait en médaillon du tsar Pierre Ier (recto). Anonyme, d’après Godfrey Kneller. Vers 1715. Peinture sur email. Paris, musée du Louvre département des Arts graphiques. Crédit : Maria Tchobanov Puissant autocrate, le tsar de 26 ans est déjà vainqueur des Turcs et conquérant d’Azov. Les médaillons de ce type constituaient des cadeaux diplomatiques répandus. Bonne visite https://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/500060/une-icone-du-pouvoir-entre-au-mbam3 – L’evangéliaire de Reims : Une édition offerte par le Président Poutine au Président Macron
Lors de sa visite à Versailles, Vladimir Poutine a offert à Emmanuel Macron une édition de l’Évangéliaire de Reims, dont l’original est conservé à la bibliothèque Carnegie. Voilà un présent qu’Emmanuel Macron ne s’attendait certainement pas à recevoir : lors de sa visite à Versailles, le lundi 29 mai, Vladimir Poutine a offert au président de la République une édition scientifique de l’Évangéliaire de Reims. Ce document, dont le manuscrit original est conservé à la bibliothèque Carnegie de Reims, est un texte sur lequel les rois de France prêtaient serment au moment de leur sacre. Symbole des relations franco-russes, l’Évangéliaire avait été présenté aux tsars Pierre le Grand, en 1717, et Nicolas II, en 1901, lors de leur passage en France. Cette compilation de textes liturgiques – écrits en slavon – fait l’objet de diverses croyances. La légende veut par exemple que le manuscrit ait appartenu à Anne de Kiev, épouse de Henri Ier et reine des Francs, qui l’aurait apporté en France au XIe siècle. À Reims depuis le XVIe siècle « En réalité, l’ouvrage n’est arrivé à Reims qu’au XVIe siècle, indique Sabine Maffre, conservateur responsable de la bibliothèque Carnegie. Grâce à l’inventaire, on sait avec certitude que Charles de Lorraine, archevêque de la cité des sacres, l’a versé en 1574 au Trésor de la cathédrale. » À partir de 1575 avec Henri III, prêter serment sur l’Évangéliaire devint la coutume pour les rois de France au moment de leur sacre. « La raison est simple : la reliure comportait une plaque d’orfèvrerie avec pierres précieuses, arrachée au moment de la Révolution, ainsi qu’une relique de la Vraie Croix« , détaille Sabine Maffre. La partie la plus ancienne du manuscrit date du XIe siècle ; la plus récente, du XIVe. Néanmoins, un mystère demeure : la provenance de l’Évangéliaire. « A priori, Charles de Lorraine l’aurait reçu en cadeau de la part de l’un de ses protégés, Constantin Paléocapa, qui recopiait fréquemment des manuscrits, précise encore Sabine Maffre. Mais rien n’est sûr. » Pour vous faire votre propre avis quant à la symbolique du geste de Vladimir Poutine, vous trouverez ici plus d’informations sur l’Évangélaire de Reims : extrait d’un colloque donné par Sabine Maffre, conservateur de la bibliothèque Carnegie. Par D.C.Publié le 03/06/2017 à 18:07 Mis à jour le 03/06/2017 à 19:16 Évangéliaire de Reims https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims-metropole/reims/evangeliaire-reims-edition-offerte-poutine-macron-1266399.html
4 – Louis XIV icône du pouvoir entre au MBAM
Une esquisse raffinée d’un portrait de Louis XIV a été acquise un an après sa découverte
31 mai 2017 |Jérôme Delgado | Arts visuels
https://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/500060/une-icone-du-pouvoir-entre-au-mbam Photo à gauche : Musée des beaux-arts de Montréal Hyacinthe Rigaud, «Modello du Portrait de Louis XIV en grand costume royal», 1701, huile sur toile, 55 x 45 cm Photo à droite de Hyacinthe Rigaud, Portrait de Louis XIV en grand costume royal, 1701-1702, Musée du Louvre La même année qu’en Nouvelle-France se signait la Grande Paix de Montréal, à Versailles, le roi Louis XIV se faisait faire le portrait. Pas n’importe lequel : un portrait, iconique, autant de lui, Roi-Soleil, que de la représentation du pouvoir. Trois siècles plus tard, Montréal peut s’enorgueillir de posséder, par le biais du Musée des beaux-arts (MBAM), une version du célébrissime Portrait de Louis XIV en habit royal, peint par Hyacinthe Rigaud, en 1701. L’iconographie du pouvoir absolu, résumée par la pose d’un homme debout au visage rigide, est née là, récupérée depuis mille fois, y compris par Uderzo, qui dessine un chef gaulois avec les paroles « Le village, c’est moi ! ». L’oeuvre acquise par le MBAM en mars lors de la très courue foire d’art européen de Maastricht n’est pas le prestigieux tableau, seulement une esquisse. Pas n’importe quelle esquisse, mais lemodello, terme italien pour désigner l’oeuvre préparatoire la plus fidèle du tableau commandé. Il existe deux Portrait de Louis XIV, l’un conservé au Louvre — intitulé aussi Louis XIV (1638-1715), roi de France —, l’autre à Versailles. Cinq fois plus petit, le modello, lui, avait disparu. Il est réapparu en 2016 aux encans de l’hôtel Drouot de Paris. Acquis par le MBAM auprès de la galerie Éric Coatalem avec l’appui de nombreux mécènes — la notice qui l’identifie fait six lignes —, Modello du Portrait de Louis XIV en grand costume royal a atterri au Pavillon pour la Paix. Portrait modèle « C’est un des portraits les plus fameux de l’histoire de l’art, affirme la directrice du MBAM, Nathalie Bondil. Il est le premier jalon pour une généalogie de représentations de monarques. » À la fois image historique et objet rare, le modello permet de faire entrer Louis XIV dans l’enceinte montréalaise. Un fait qui a toute son importance pour Jacques Des Rochers, conservateur de l’art canadien : c’est sous son règne que la Nouvelle-France acquiert le statut de province royale, ce qui favorisera son peuplement. L’oeuvre d’Hyacinthe Rigaud (1659-1743), un des grands portraitistes de l’Ancien Régime, est emblématique à plusieurs égards. Pour Sylvain Cordier, conservateur des arts décoratifs anciens, c’est à partir de ce portrait en pied de Louis XIV, que« la monarchie française s’affirme comme une monarchie debout, non statique ». Aussi, chez Rigaud, le roi est à ce point divin que les ornements sont secondaires. « Comment exprimer que le corps du roi est sacré, au-dessus du reste de l’humanité ? » demande Sylvain Cordier. La réponse, le peintre l’emprunte à Antoine Van Dyck, auteur d’un portrait d’un roi anglais : le souverain retire un gant. « Avec sa main nue, Louis XIV utilise comme canne, de manière nonchalante, un des instruments du sacre [le sceptre, tenu à l’envers]. Il est le seul à pouvoir le toucher, à jongler avec lui, s’il le veut », note-t-il. Outil raffiné Outil de présentation, comme la maquette en architecture ou en art public, lemodello était une pratique courante aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le MBAM possède peu d’exemples en peinture, dont celui d’une oeuvre préparatoire à un décor architectural, exposé tout près du Rigaud. Selon Hilliard T. Goldfarb, conservateur en maîtres anciens, la nouvelle acquisition se démarque par sa haute précision. « Quand tu le présentes à Louis XIV, [lemodello] doit être plus achevé qu’à l’habitude. [Celui-ci] est vraiment raffiné », dit-il. L’auteure du catalogue raisonné de l’oeuvre d’Hyacinthe Rigaud, Ariane James-Sarazin, est celle qui a authentifié le tableau et l’a établi comme modello. Les différences avec les huiles du Louvre et de Versailles sont la preuve que Rigaud a apporté des modifications après présentation au roi. Dans le modello, les fleurs de lys suivent les courbes du manteau. Dans la version finale, elles sont en aplat, plus visibles. Sylvain Cordier apprécie aussi « l’usage quasi cinématographique de la lumière », qui laisse dans l’ombre les objets monarchiques (trône, couronne, manteau). « Rigaud a une manière de représenter la hiérarchie des choses. Le corps vient avant les instruments », commente-t-il. Depuis 300 ans, se plaît à rappeler le spécialiste de l’iconographie royale, les gens de pouvoir sont représentés selon ce modèle. Napoléon, ou Parizeau caricaturé par un Chapleau, mais aussi Justin Trudeau, avance Sylvain Cordier, qui évoque une photographie du premier ministre en joggeur. « C’est une affirmation du pouvoir plus simple, mais une affirmation de la vitalité du corps du gouvernant. » 4 – Louis XVI , ils me prennent la tête ! https://www.billetreduc.comRecevez les confidences d’un roi, sans « langue de bois ».
Entre révélations et innovations, rentrez dans les coulisses du pouvoir, dans l’intimité de la forge, là où l’homme sous la perruque se livre.
Si toutefois son entourage lui laisse 5 minutes de tranquillité…
Auteur : Laurent Gory
Artiste : Laurent Bariohay
Metteur en scène : Laurie Jesson
Comédie de Grenoble,
Grenoble (38)
Le samedi 15 juillet 2017 à 19h00
Comédie Triomphe,
Saint Etienne (42)
Du 21/07/2017 au 29/07/2017
Vendredi et samedi à 19h