Madame Elisabeth

Élisabeth Philippine Marie Hélène de France

dite Mme ELISABETH

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SA NAISSANCE

Née le 3.05.1764 à Versailles

SES PARENTS

Louis de France  dauphin , qui décède de la tuberculose, alors qu’elle a 1 an en 1765  et

Marie Josèphe de Saxe (2ème épouse) qui aura 8 enfants, et qui décède en 1767, alors qu’elle n’a que 3 ans. Décédés tous les 2 à l’âge de 36 ans. Elle était leur dernier enfant

Marie Josephe de Saxe

Par Jean Marc Nattier, Acquisition du Château de Versailles en Janvier 2013

SON DÉCÈS

Guillotinée le  10.05.1794 à PARIS  Place de la Révolution, à l’âge de 30 ans.
Son corps jeté dans une fosse commune du Cimetière des Errancis, ne pouvant être authentifié, les ossements exhumés furent placés aux catacombes de Paris, avec les autres condamnés.

LES FRÈRES ET SŒURS  de Madame ELISABETH :  8

Marie-Thérèse de France    1746 – 1748   décédée  à 2 ans

–  Marie-Zéphirine de France   1750 – 1755

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Louis  Joseph – Xavier  de France Duc de Bourgogne 1751 – 1761 décédé à 10 ans

Louis Xavier de F

– Xavier de FRANCE   Duc d’Aquitaine 1753-1754 décédé à 1 an

Louis Auguste de France    Duc de Berry  ( Louis XVI )             1754 – 1793

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Louis (futur Louis XVIII)  Comte de Provence 1755 – 1824

louis18france2Il émigre en 1791 et fut reconnu roi de FRANCE en 1814. Louis XVIII entreprend de mettre en place une monarchie constitutionnelle. Il décède le 16 septembre 1824 (voir sa fiche)

Charles (Futur Charles X) Comte d’Artois 1757 – 1836 (voir sa fiche)

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Clotilde de France 1759 -1802

Reine de Sardaigne de 1796 à 1802 par son mariage avec Charles Emmanuel IV de Sardaigne.

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SA VIE

Sœur cadette de Louis XVI,  orpheline de bonne heure à l’âge de 2 ans, son frère aîné lui servira de père. Elle sera très proche aussi de son frère le Comte d’Artois.

A 19 ans le roi lui offre le château de Montreuil; ayant appartenu à la Princesse de Guéméné, Gouvernante des enfants de France qui a du s’en séparer suite à la faillite de son mari; avec l’interdiction de pouvoir y dormir avant sa majorité à 25 ans (1789).

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Domaine de 8 ha, 21 chambres, avec laiterie, vacherie, fermes.., elle y passera ses journées, s’occupant des pauvres, loin du bruit et des intrigues de la cour. Elle y vit une vie saine, loin de la Cour,  où elle peut s’adonner  au dessin, à  la peinture,aux mathématiques,  au modelage sur cire d’images pieuses, elle s’initie aussi à l’imprimerie,  très bonne cavalière, elle fait beaucoup de promenades à cheval, aime d’ailleurs la chasse à courre. Généreuse, elle offrait aux orphelins le lait de sa laiterie, aimée de tout son entourage.

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Il y a eu plusieurs projets de mariage dont celui de la marier au frère de Marie-Antoinette, l’Empereur Joseph II  d’Autriche, veuf de 20 ans son aîné, qu’elle décline, il y a toutefois peu de prétendants catholiques répondant aux critères souhaités; elle n’en a court, cette vie lui convient

Suite à des rumeurs pensant que Madame Elisabeth souhaite devenir religieuse, son frère lui propose  d’être l’abbesse de Remiremont, mais sachant que les chanoinesses ne prononçant pas de vœux, pouvaient sortir quand elles voulaient, cette institution était difficilement dirigeable du fait du statut des  pensionnaires, et elle ne se sentait pas d’attaque, car trop jeune,pour assurer une telle fonction,  elle refuse préférant restant auprès de sa famille.

Elle devient marraine du 4ème enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette,  née le 9/07/1786  Sophie Hélène Béatrice qui décédera le 19/05/1787

Le 16.07.1789, c’est Louis Joseph le dauphin, qui décède.

le Roi ordonne à son frère le Comte d’Artois, de fuir avec sa famille en suisse, puis à Turin

Très proche de ce frère, Elisabeth aurait pu s’enfuir avec lui, et rejoindre à Turin sa sœur Clothilde,  mariée au roi de Sardaigne,  mais elle a compris que sa place était à côté de son frère Louis, pour l’épauler, même en sachant qu’elle n’aurait pas beaucoup d’influence sur lui.

Elle échangera  de nombreux courriers avec son frère le Comte d’Artois, ses amies, et le Comte de Provence, pensant qu’ils pourraient leur venir en aide et les sauver..

05.10.1789, Mme Elisabeth est à Montreuil, on lui fait savoir que des émeutiers arrivent et qu’elle doit rejoindre Versailles.

De nombreuses tentatives d’évasion sont proposées au souverain qui les refuse à chaque fois. Il ne voit pas venir le péril.

Elle va le suivre aux Tuileries,  palais abandonné depuis la majorité de Louis XV, qu’il faudra réaménager, nettoyer, car insalubre.. sans confort, mais ils vivront là, tous ensemble pendant quelques mois.

17.07 1790 Constitution civile du clergé, la nouvelle Loi confisque les biens du clergé, ferme les couvents, et les monastères,  les prêtres sont obliger de prêter serment sinon ils  sont considérés comme réfractaires.

A cause de cette loi, beaucoup de familles et de proches de la famille royale se sont exilés, laissant le roi seul, face à l’ennemi.

20/06 1791  Fuite à VARENNE

 29.05.1792 : l’Assemblée décrète la dissolution de la garde constitutionnelle de 1500 hommes fidèles  au roi, qui préservait la famille royale. Ils sont remplacés par la Garde Nationale qui laisse entrer la foule qui circule devant les fenêtres en injuriant le Roi et la Reine si bien que le :

20 06.1792, cette foule fait irruption dans les appartements royaux, et oblige les membres de la famille Royale à porter le bonnet phrygien. Certains  voudront la tuer, la prenant pour Marie-Antoinette,  comprenant leur erreur, Madame Elisabeth tente un temps de se faire passer pour elle, pensant s’ils me tuent, cela sera toujours du temps de gagné pour sauver ma belle sœur.

« Pourquoi les détromper ? dit madame Elisabeth ; vous leur auriez épargné un plus grand crime. « . Cette hauteur d’âme, cette sérénité d’esprit ne se démentirent pas un seul instant.

 10.08.1792, des 8000 gardes en faction il en reste à peine 500, toute la nuit, cela a été la terreur, la décapitation… le meurtre et le pillage en tout genre. La famille royale n’est plus en sureté aux Tuileries, on la transfert d’abord à l’Assemblée,  puis au temple à partir du 13.08, où Mme Elisabeth s’occupera de l’instruction du Dauphin et de Mme Royale.

21.09.1792    La Monarchie est abolie en France. Sans pour autant proclamer la République. Le terme de République est finalement inséré par rectification du procès verbal, le lendemain, à la séance du 22 Septembre. La proclamation de la république se fit donc sans attendre que l’assemblée fut au complet, malgré l’absence d’environ 500 députés sur 745. Nous avons le témoignage du député Fockedey arrivé à Paris le 24 Septembre au matin et qui reçu sa carte d’entrée portant le numéro 304. Il n’y avait donc encore à ce jour que 304 députés en séance 2 jours après cette proclamation.(Source : Le livre noir de la révolution française)

Si jusqu’à présent Elisabeth étant la moins surveillée,  et arrivait à faire sortir des Tuileries sa correspondance codée avec ses frères, et ses amies. On leur ôte tout moyen de communiquer, papier, crayon, ciseau, fourchettes, couteaux, pas de médicaments non plus.. Ils vivent dans le plus grand dénuement. Elle arrive par des moyens détournés à communiquer avec son frère enfermé, sans moyen ni de lui parler, ni de le voir.

10.12.1792,  Lousi XVI est informé de son procès, débutant le 11.12, simulacre de procès,

17.01.1792   Le Verdict tombe et le couperet aussi le 21.01.1792.

03.07.1793  On enlève  à la Reine son fils Louis Charles,  pour le confier au cordonnier Simon

1.08.1793     Transfert de la Reine à la Conciergerie,

16.10.1793  Condamnation de la Reine Marie-Antoinette à la peine capitale, 8 mois après son mari.

Voici la lettre que la Reine Marie-Antoinette écrivit à Madame Elisabeth le 16 octobre 1793, à quatre heures et demie du matin :

« C’est à vous, ma sœur, que j’écris pour la dernière fois, je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère ; comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien, j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existais que pour eux, et vous, ma bonne et tendre sœur ; vous qui avez, par votre amitié, tout sacrifié pour être avec nous. Dans quelle position je vous laisse ! « J’ai appris, par le plaidoyer même du procès, que ma fille était séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre. Je ne sais pas même si celle-ci vous parviendra.

« Recevez pour eux deux ici ma bénédiction ; j’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent, tous deux, à ce que je n’ai cessé de leur inspirer ; que les principes et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie, que leur amitié et leur confiance mutuelle en fera le bonheur. Que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère par les conseils que l’expérience, qu’elle aura de plus que lui, et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils à son tour rende à sa sœur tous les soins, les services que l’amitié peut inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union. Qu’ils prennent exemple de nous. Combien dans nos malheurs notre amitié nous a donné de consolations ; et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami. Et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille ! Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément, qu’il ne cherche jamais à venger notre mort.

« J’ai à vous parler d’une chose bien pénible â mon cœur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine ; pardonnez-lui, ma chère sœur , pensez à l’âge qu’il a, et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu’on veut, et même ce qu’il ne comprend pas ; un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J’aurais voulu les écrire dès le commencement du procès, mais outre qu’on ne me laissait pas écrire, la marche en a été si rapide que je n’en aurais réellement pas eu le temps.

« Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée et que j’ai toujours professée ; n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis, les exposerait trop s’ils y entraient une fois.

« Je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que, dans sa bonté, il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps, pour qu’il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais, et à vous, ma sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurai pu vous causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs.

« J’avais des amis, l’idée d’en être séparée pour jamais, et leurs peines, sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant ; qu’ils sachent du moins que jusqu’à mon dernier moment j’ai pensé à eux. Adieu, ma bonne et tendre sœur, puisse cette lettre vous arriver ; pensez toujours à moi, je vous embrasse de tout mon cœur ainsi que mes pauvres et chers enfants. Mon Dieu, qu’il est déchirant de les quitter pour toujours ! Adieu, adieu ! Je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre. Mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, [et que je le traiterai comme un être absolument étranger. »

 

Elle reste seule avec sa nièce Madame Royale,  à qui elle donnera de nombreux conseils, et encouragements, qui lui serviront quand elle se retrouvera seule après mai 1794, et jusqu’à sa libération en décembre 1795, date à laquelle celle-ci apprendra seulement le décès de sa tante.

09.05.1794   Elisabeth est emmenée pour son procès, la découverte de sa correspondance avec ses frères émigrés,  sera la cause de sa condamnation, pourtant elle faisait attention à détruire un maximum de preuves.

10.05.1794 :  Après 21 mois de captivité,  Condamnation à la peine capitale de la Princesse Elisabeth, elle reste droite et digne, elle comprend que tout est joué d’avance, les charges sont nulles, elle a juste 30 ans, il y a juste de 20 ans que son grand-père Louis XV est décédé (10.05.1774). C’est en demandant de quoi écrire à la Reine qu’elle  apprend le décès de sa belle-sœur, le 16 octobre précédent.

Elle va passer ses derniers moments à réconforter les 24 condamnés qui doivent être guillotinés le même jour qu’elle. Elle leur donne du courage pour affronter l’épreuve,  leur disant qu’ils doivent être bienheureux de quitter « cette terre où il n’y a aujourd’hui que tourments et douleurs », et qu’on ne leur demande pas de renier leur foi, mais seulement de quitter la vie terrestre. Les condamnés a l’appel de leur nom viendront tous saluer Mme Elisabeth, les femmes en lui demandant l’autorisation de l’embrasser, et les hommes, viendront s’incliner devant elle. Elle restera digne et donnera l’exemple comme son rang le lui ordonne.

Madame Elisabeth passera la dernière, son fichu de mousseline glisse. elle demanda alors à son bourreau « Au nom de la pudeur, couvrez-moi Monsieur ».

Suivant plusieurs témoignages au moment de son trépas « Une odeur de rose, rapporte Madame de Genlis, se répandit sur la place Louis XV»

Son corps sera inhumé non pas au cimetière de la Madeleine, plein compte tenu du nombre de guillotinés, mais chemin des Errances ou se situait un jardin dit l’Enclos du Christ à cause de la présence d’un calvaire.  Son frère le Comte de Provence Louis XVIII en 1817, cherchera les restes de sa sœur afin de les transférer à la Basilique de Saint Denis,  en vain, l’identification s’avérant impossible, une pierre funéraire fut posée sur la fosse supposée, avec la mention « Ici repose Madame Elisabeth ».

Elle est restée jusqu’au bout attachée viscéralement à son frère, dont elle ne comprend pas toujours les atermoiements, et à qui elle voue une fidélité sans faille. Louis XVI dira d’ailleurs à son propos

« ma sœur dont la vie n’a été qu’affection, dévouement et courage »

Un exposition est en cours cette année dans son domaine de Montreuil dont vous trouverez les renseignements ci-dessous.

Après 1789, le château de Montreuil a été transformé en hôpital, puis découpé en plusieurs lots, des amoureux du domaine ont pu  grâce à leur persevérance, reconstituer ce domaine acquis ensuite par le Conseil Général des Yvelines , qui a pu l’ouvrir au public en 1994, L’orangerie a pu être acquise en 1997, pour servir entre autre de salle d’exposition au Conseil Général.

Madame Elisabeth, l’exposition

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au Jardin de Versailles

Le Domaine de Versailles présente Madame Elisabeth, une exposition du

27 Avril 21 Juillet 2013   Horaires : 12h-18h30 | fermé le lundi
La princesse , sœur du roi Louis XVI, fut l’une des figures emblématiques de la cour et du village de Montreuil, où elle était propriétaire d’une demeure.

Madame Elisabeth, une princesse au destin tragique, l’exposition au Domaine de Versailles du 27 Avril au 21 Juillet 2013 revient sur le parcours de Elisabeth de France, sœur cadette de Louis XVI : toujours aux côtés du couple royal, Elisabeth de France ne s’est jamais mariée, ne souhaitant pas demeurer loin de ses proches.

Aussi, l’exposition se déroulera dans la Domaine de Madame Elisabeth, précisément dans sa demeure et dans l’Orangerie : entre les tenues de la princesse, les parfums d’intérieur et les mobiliers, nous sommes transportés dans l’intimité de Elisabeth de France tandis que la visite de l’Orangerie nous permet de mieux comprendre sa personnalité et l’époque dans laquelle elle vécut.

Princesse oubliée, son parcours n’en est pas moins unique : alors qu’enfant perturbée et dissipée, Elisabeth de France suit une noble éducation, et prendra goût pour l’étude des mathématiques et de la géographie. Elle deviendra propriétaire d’un Domaine aux alentours de la Cour, dans le village de Montreuil, où elle se fait remarquer par ses bonnes œuvres et actes de charité ; elle est alors surnommée  » la Bonne Dame de Montreuil « .

Elisabeth de France ne quittera jamais Louis XVI et Marie-Antoinette, et décédera sous la guillotine avant être enterrée dans une fosse commune…

Site de l’exposition Madame Elisabeth au Domaine de Versailles



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L’exposition présente 135 œuvres, comme ce tableau où la princesse joue de la harpe ou ce buste la représentant. Le visiteur découvre aussi des objets de son quotidien : fauteuils bergères, chaise basse décorée et une table de jeu.

Dernière livre paru : Mme Elisabeth de Mme Anne Bernet

Livre Anne Bernet