Cérémonie du 21 janvier 2008

 

 Le 19 Janvier 2008
Compte rendu de la visite de son Altesse Royale le Prince Rémy de BOURBON PARME

Nous avons eu l’honneur de recevoir  le Prince Rémy de BOURBON PARME, qui comme chaque année, avec beaucoup de constance et d’abnégation représente son Altesse Royale le Prince Louis de Bourbon Duc d’Anjou, Chef de la Maison de France et  la Princesse Marie Marguerite, Duchesse d’Anjou lors des cérémonies de la messe anniversaire de la mort de Louis XVI  .

Cette  année  nous  avions  rendez vous à l’Eglise Saint Pothin Place Edgar Quinet Lyon 6°, ou nous avons retrouvé Monsieur l’Abbé dont vous pourrez lire l’homélie ci-dessous. La messe était célébrée en latin avec la participation de la cantatrice Madame Jacqueline NICOLAS, trés en voix et qui a cloturé par l’Avé Maria de Cherubini, l’organiste était Monsieur SAUVLET, 300 personnes avaient fait le déplacement pour témoigner de leur fidélité au Roi martyr.

Nous  nous sommes ensuite rendus à l’Hôtel Mercure, rue de Bonnel ou nous étions plus de 60 personnes autour du Prince Rémy et de Madame Thierry JORDAN , femme de l’Ex  Président Général de l’Association des PSB, le repas était excellent, les tables bien fleuries… Le Président Monsieur Loïc BERNARD nous a gratifiés d’un discours d’entrée que vous retrouverez ci-dessous.

Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué au succés de cette journée et en particulier notre Président Monsieur Loïc BERNARD qui s’est dévoué depuis de nombreux mois pour préparer cette manifestation. Encore une fois Merci et Bravo!

Journée du 19 Janvier 2008 : Messe de Louis XVI

DISCOURS DU 19 JANVIER 2008

Par le Président de la Présence du Souvenir Bourbonien en Lyonnais, Forez et Beaujolais

Monseigneur,Messieurs les Présidents,Mesdames, Messieurs les administrateurs,Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Chers Amis,

 

Pourquoi vous pressez-vous dans ce souvenir d’un événement bien lointain et bien estompé qui paraît si étrange aux yeux du commun ? Je vous vois là, dignes et contenus, de tous âges et de toutes conditions, sans agitation ni ressentiment, rassemblés avec une piété qui ne se forge et se fortifie dans le passé que pour éclairer le présent et l’avenir. En rappelant au monde le souvenir du roi martyr, que nous commérons aujourd’hui, escortés de tous ceux qui, à travers l’immensité du royaume, se sont offerts avec lui, jusqu’à la mort, pour le salut de tous, vous venez à la raison même, c’est-à-dire à Dieu.

Venant à Dieu, celui qui incarne la légitimité dynastique et la succession statutaire des Rois de France, Monseigneur le Duc d’Anjou, a franchi plusieurs pas décisifs dans l’affirmation de ses droits et de sa volonté d’occuper la place qui est la sienne. Son mariage à l’automne 2004 avec la Princesse Marie Marguerite, l’a pleinement épanoui. Il nous a rendu un Prince heureux et la naissance de la Princesse Eugénie a renforcé son affermissement.

Ces diverses visites en France sont pour nous un événement fondateur d’un nouveau chapitre de l’histoire multiséculaire de l’alliance de la France avec ses Princes. Nous sortons d’une transition en laquelle des esprits défaitistes ont cru trouver des raisons à leur découragement, alors qu’il ne s’agissait précisément que d’une transition comme il y en a eut dans l’histoire.

Tournons-nous désormais vers l’avenir. Et nous voulons en faire d’abord la refonte du creuset, abondant en qualité s’il n’est que modeste en quantité, des défenseurs de la Légitimité pour le mettre au service exclusive du Prince.

Soyons unis et modestes dans nos comportements, mais ambitieux quant à  nos objectifs.

Mettre le successeur statutaire des Rois de France au cœur de toute notre action, c’est notre travail de chaque jour. Nous la commençons aujourd’hui dans la piété de notre commémoration du martyr de Louis XVI, comme tous les ans, mais pour mieux aller vers un grand chantier de construction et d’illustration du principe de Légitimité, réponse à toutes les confusions qu’engendreront les événements futurs, et un recours pour l’avenir.

Il va sans dire que l’une des priorités, est la défense du titre du duc d’Anjou. Les lamentables événements récents ne font que souligner l’immense importance de tout mettre en œuvre pour que le titre de l’aîné des Capétiens, Monseigneur le duc d’Anjou, soit protégé et reconnu du grand public.

Maintenant, au cœur d’une actualité intense et parfois tumultueuse, je voudrais partager avec vous mes constats, mes convictions, mes ambitions au sein de l’Association, la Présence du Souvenir Bourbonien en Lyonnais, Forez et Beaujolais.

Il y a un peu plus de trois ans, en décembre 2004, la Conseil d’Administration me portait à la présidence de l’Association. Depuis cette élection, nous avons multiplié les initiatives en faveur d’un développement ambitieux et harmonieux de l’Association. Des actions novatrices ont déjà été entreprises qui témoignent du dynamisme de la PSB. D’autres, sont déjà en cours. Parce que la PSB dispose d’atouts importants, appréciées ainsi que de nombreux pôles d’excellence, je prétends à ce qu’elle rassemble toutes les énergies, toutes les intelligences. Pour cela, il nous faut, sans cesse, faire preuve d’un esprit d’ouverture, dans le respect des autres.

Douter du succès de la PSB, c’est spéculer contre ses propres intérêts. Or, c’est tous ensemble que nous construisons et construirons cette association. Nous y parviendront en alliant la fidélité à nos traditions et l’exploration de voies nouvelles. Ces équilibres subtils ne sont pas toujours de mise en œuvre aisée. Ils sont, cependant, la cité de notre stabilité au-delà des doutes et des impatiences parfois compréhensibles.

Nous devons, je le redis, tirer le meilleur parti de nos diversités, de nos talents, faire preuve de ténacité et d’audace dans un monde où la concurrence est toujours plus vive et redoutable.

C’est cette conviction qui renforce notre volonté de déployer une action ambitieuse et cohérente, dont la responsabilité m’incombe exclusivement.  Je veux, à ce titre, que vous souteniez sans relâche le rayonnement de notre association, que vous contribuiez, chacun à votre place, à ce que son image soit encore plus prestigieuse.

Rappelons qu’exalter notre passé commun, ce n’est pas nous réfugier dans la nostalgie ou le passéisme, mais c’est nous interroger sur toutes les traditions qui firent sa grandeur. Il faut de toute nécessité que les Français se rassemblent et s’unissent pour défendre et garantir leur unité en tant que Français et leur avenir en tant que nation.

La lutte contre l’oubli, qui est le combat contre la mort, est la base de notre histoire nationale. Peut-être verrons-nous à l’issue de nos commémorations les Français reconnaître la Révolution pour ce qu’elle fut : un bouleversement inutile dont on aurait pu faire l’économie !

C’est pourquoi, notre association doit développer, tant au plan local qu’au plan national, des rapports étroits et confiants avec les autres institutions du même esprit. Mes déplacements m’en donnent l’occasion et m’offrent une vision plus globale, à long terme, de l’évolution des PSB. Cette approche nous permet de mieux discerner comment notre association peut accompagner les changements de nos sociétés sans renier le socle des principes qui fondent sa pérennité.

Ces déplacements me révèlent aussi combien notre association est respectée et appréciée pour ce qu’elle est et ce qu’elle fait, indépendamment de sa petite taille. C’est un motif de fierté mais aussi une invitation à témoigner et agir encore davantage sur les scènes locale et nationale, à notre mesure.

Mes visites à Paris et au Mans, m’ont conforté dans mon sentiment que la position de la PSB était enracinée.

Fin 2005, j’ai eu un entretien privé avec le Président de l’IMB, le Duc de Beauffremont. Je me réjouis de cette rencontre en tête à tête qui donna un nouvel élan aux relations d’amitié qui existent entre notre association et l’IMB.

Comment ne pas rappeler à ce propos que notre monde plein de dangers où trop souvent souffrances et détresses se côtoient. A cet égard, je tiens à redire que le premier atout de la Fédération des PSB réside dans sa stabilité de ses institutions. En effet, la Tradition de la légitimité telle que l’avait comprise l’ancienne France royale, a toujours été représentée par l’aîné des Capétiens, parce que cette règle de primogéniture l’investit justement de la légitimité, le place hors des compétitions et des querelles partisanes.

Les débats budgétaires de notre association, sont aussi un moment important pour une réflexion de fond commune sur les choix que nous faisons pour la PSB et son avenir. Au sein de ces débats, le bien être des membres de la PSB, ainsi que l’attention portée aux personnes qui font le choix de venir donner de leur temps ou faire des dons, demeurent également des priorités.

Ces discussions sont placées elles aussi sous l’éclairage permanent de l’intérêt général, ne doivent jamais céder à la tentation des marchandages politiciens.

Je veux aussi vous dire combien j’ai été choqué à la lecture de certains articles de presse sur des critiques infondées portées à l’encontre de notre association.

Nous sommes tous, quel que soit notre niveau de responsabilité, les artisans de la prospérité de la PSB qui, à l’évidence, ne peut se gagner sans effort, pas plus aujourd’hui qu’hier.

Cette prospérité repose en grand partie sur le climat de confiance des personnes. J’entends que celui-ci demeure l’un de nos atouts essentiels.

Par ailleurs, notre société exige autant de faire savoir que de savoir faire. C’est pourquoi, nous encourageons sans cesse l’esprit d’initiative, le désir d’entreprendre. Nous devons accueillir et faciliter l’installation de tous ceux qui veulent innover, au travers de projets porteurs et fiables qui témoignent de leur esprit de création et de conquête.

Dans le domaine culturel, je veux conforter le rayonnement de notre association. Soucieux qu’elle évolue, je formule le souhait, devant Son Altesse Royale ainsi que le Président de la Fédération, tous les deux présents aujourd’hui, que Monseigneur le Prince Louis, Duc d’Anjou ainsi que son épouse, la Princesse Marie Marguerite, acceptent l’invitation que je leur fait au nom de nous tous afin qu’ils puissent découvrir notre ville et rencontrer les Lyonnais en 2009 – 2010.

Comme vous l’avez compris, c’est avec passion et détermination que je me consacre aux destinées de l’Association, si largement observée et si souvent enviée.

Aussi, j’invite les adhérents à s’unir derrière moi, à l’écart des querelles partisanes qui portent un discrédit sur notre association et nos valeurs.

Je forme le souhait que chacun, ici, mesure la chance qui est la sienne de faire partie de la PSB en Lyonnais.

En retour, il est urgent qu’elle lui soit portée la reconnaissance et le respect que cette situation hors du commun inspire.

Animée par cet état d’esprit, les membres doivent mettre leur imagination et leur volonté au service d’une ambition cohérente et généreuse. Mon engagement dans cette voie est total. Je veux que dans un monde d’espérance et dans le respect des valeurs qui sont les nôtres, notre association montre le chemin.

Pour cela, ayons pour elle une vraie passion, une authentique fierté, offrons-lui toute notre ambition.

Pour conclure, je voudrais remercier le Seigneur avec vous pour le travail que nous avons fait ensemble et le prier pour celui que nous aurons à poursuivre dans les années qui viennent. Voilà la vraie raison de notre rassemblement et, nul mieux que le roi Louis XVI dont le souvenir nous touche aujourd’hui, n’a voulu vivre cela. Nous savons tous, les pages du testament du Roi ; il faut qu’elles deviennent nôtres : contrition et offrande de soi pour le salut de tous.

Nos pieux rassemblements n’auront un sens, que si nous nous offrons nous-mêmes, dans le Sacrifice du Christ, afin de produire la vie, si nous ne nous offrions nous-mêmes, dans le Sacrifice du Christ pour que, tout ce que nous sommes, serve au salut de tous : c’est là être vraiment chrétien.

Et plaise à Dieu de nous faire autant chrétiens que Louis XVI le fut, pour que le sacrifice de nos observances et de nos pratiques, dans la fidélité à Dieu et au Roi, soit la prolongation du sien, afin que rien du sang versé dans le passé ne soit inutile à notre avenir.

Messe à la mémoire de Louis XVI et pour la France

Eglise ST POTHIN – LYON – 19 JANVIER 2008

 

Monseigneur

Chers amis

Chanter le mystère de la charité, voilà l’attitude fondamentale du chrétien en ce monde. S’adressant à des Corinthiens turbulents, le saint Apôtre Paul montre que la vocation chrétienne qui est un appel à la sainteté s’enracine dans le mystère de la charité divine.

Seul l’Amour unifie les Trois Personnes divines et c’est du cœur de la Trinité que jaillissent la création et la rédemption. A l’origine de tout se trouve la charité divine qui englobe l’univers et attire à elle toute la création.

Nous savons que l’Apôtre, avant d’être un infatigable évangélisateur, fut un contemplatif du mystère divin. Saisi par le ressuscité sur la route de Damas, il comprit que seule une contemplation assidue de Dieu –c’est-à-dire une réponse aimante au plus grand des commandements – pouvait l’entraîner sur les chemins de ce monde afin de proclamer l’Evangile. Et lorsque certains, oublieux de cet ordre des choses qui constitue l’authentique vie spirituelle chrétienne, St Paul n’hésita pas à prendre la plume pour réprimander et rappeler aux baptisés la nécessité d’une vie de foi enracinée dans la prière et irriguée par la charité divine. Car cet hymne à la charité envoyée aux Corinthiens décrit la charité divine et la charité humaine.

Où trouve t-on une charité qui prend patience, qui ne jalouse pas, qui ne s’emporte pas, sinon en Dieu ? St Paul le sait : le cœur de l’homme est compliqué et marqué par le péché originel. De lui-même il ne peut aimer comme Dieu le veut. Il a besoin d’accueillir la transfiguration de la grâce qui change les cœurs de pierre en coeurs de chair c’est-à-dire en cœurs capables  d’aimer. Cette capacité à l’amour est le fruit de l’Esprit Saint répandu dans le cœur des croyants et qui leur fait reconnaître l’amour divin. Ainsi les Corinthiens – et avec eux chaque génération chrétienne – sont invités à se ressaisir en contemplant le mystère de la charité divine qui leur permettra de s’aimer en vérité.

L’hymne à la charité est gravée à jamais dans l’âme de l’Eglise. Lors de sa venue en France en 1996, à l’occasion du XVI centenaire du baptême de Clovis, le Pape Jean-Paul II fit remarquer que dans notre pays « voici seize siècles que l’Eglise chante l’hymne à la charité. Par le témoignage d’hommes vivants, l’Eglise chante la charité écrite par St Paul dans sa lettre aux Corinthiens ».

Ecrire l’histoire de l’Eglise ne peut se faire qu’en regardant l’action de la charité divine dans les âmes. C’est le secret d’une vitalité incomparable qui pendant deux millénaires fit de la France la fille aînée de l’Eglise. L’hymne à la charité semble revivre dans l’épopée sanglante des martyrs de Lyon en 177 ; dans la vaillance de Ste Geneviève défendant Paris menacée par les barbares ; dans la flamme de St Bernard de Clairvaux prêchant la croisade ; dans la sagesse de Louis IX, le saint roi de la lignée capétienne ; dans l’abnégation  des martyrs de Compiègne ; dans le zèle apostolique des missionnaires français comme St Pierre Chanel ou St Jean-Pierre Néel ; dans l’abîme de prière du bienheureux Charles de Foucauld. Oui en chacune de ces figures a brillé l’hymne à la charité faisant des saints français des flambeaux de la foi.

Et comment ici ne pas évoquer la découverte lumineuse de la petite carmélite de Lisieux. C’est précisément en méditant l’hymne à la charité que Sainte Thérèse découvrit sa vocation et traça ces lignes sublimes :

« La charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Eglise avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas. Je compris que l’Eglise avait un cœur et que ce cœur était brûlant d’Amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise, que si l’Amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang. Je compris que l’Amour était tout ».

L’histoire de France devient incompréhensible si nous ne la pensons pas à partir de la charité divine s’écoulant dans les âmes, d’hommes et de femmes bâtisseurs d’une civilisation qui est notre fierté et notre honneur. Loin de certaines repentances, nous ne rougissons pas de notre passé mais au contraire, comme le soulignait encore Jean-Paul II à Reims, nous ne regardons pas notre « héritage comme le trésor d’un passé révolu, mais comme une puissante inspiration pour avancer dans le pèlerinage de la foi ».

Certes, l’histoire n’est jamais comparable à une allée recouverte de pétales de rose ! Il y eut des heures sombres où la charité s’affadit sous l’orgueil et la démesure, le péché et la bêtise. Ne nous voilons pas la face : certains de nos princes chrétiens ne furent pas toujours des hérauts de la sainteté. Mais cela ne doit en rien obscurcir la réalité d’une civilisation qui répandit la lumière de la foi. Combien de monarques contribuèrent à l’édification de nos cathédrales et de  nos monastères, de nos universités et de nos hôpitaux laissant ainsi, malgré certaines défaillances personnelles, le témoignage d’âmes formées par le christianisme, c’est-à-dire à l’école de l’hymne à la charité.

Il est facile de noircir le tableau et de passer sous silence les grandeurs d’un Louis XIV ou d’un Charles X.

Néanmoins sans eux, la France n’aurait jamais atteint le degré de civilisation que tant de peuples lui envient. Une civilisation, ne l’oublions jamais, qui fut d’abord et principalement chrétienne. Notre paysage, notre art, notre littérature portent en eux une empreinte ineffaçable.

Du moins le croyait-on jusqu’à Louis XVI. Car ce qui vit le jour à partir de 1789 était une inversion radicale de l’hymne à la charité. Comme vient de l’écrire notre Saint Père Benoît XVI dans son encyclique Spe Salvi, c’est au nom d’une conception erronée de la liberté et de la raison que se commirent les crimes de la Révolution et, après elle, de tous les systèmes totalitaires.

1789 ne marque pas seulement le rejet d’un système politique mais l’irruption d’une violence inouïe que nous retrouvons dans la folie Napoléonienne ou le massacre de la jeunesse française à Verdun. La charité piétinée au nom d’une idéologie conduit au crime de masse, à la destruction, à la haine.

Là encore combien s’avère prophétique cette parole de Jean-Paul II : « L’oubli de Dieu conduit à l’abandon de l’homme ». L’homme révolutionnaire, privé de toute transcendance, devient un objet que l’on peut utiliser à sa guise y compris en le tuant. Nous savons jusqu’où peut aller la culture de mort.

Ce drame gigantesque qui ébranle la civilisation chrétienne dans ses fondations et pousse l’homme moderne au désespoir ne se résorbera que par un retour à l’hymne à la charité. Cela Louis XVI l’avait compris. Son testament, empreint d’une profonde piété, dans lequel il pardonne à ses bourreaux les reproches stupides qui lui sont adressés, montre qu’une âme façonnée par le christianisme est capable de remporter la victoire.

Car il y a une victoire de Louis XVI, celle du pardon, du don de soi, de sacrifice de sa vie unit au sacrifice du Christ. Cette victoire là qui fut celle aussi de tous les martyrs de la révolution tués en haine de la foi, personne ne pouvait la ravir à l’auguste monarque gravissant les marches de ce sinistre échafaud, le 21 Janvier 1793. Ceux qui le condamnèrent pensaient être les vainqueurs, ils sont tombés dans l’oubli alors que la mémoire du soi-disant vaincu ne cesse de briller. Combien de français découvrent aujourd’hui la personnalité sensible de ce roi et désapprouvent l’odieuse condamnation infligée par les révolutionnaires. Il en va de même pour la Reine Marie Antoinette, et le Roi Louis XVII, devenu le symbole de l’enfance maltraitée et martyrisée comme l’avait si bien rappelée le Cardinal Honoré en la basilique St Denis lors de la déposition du cœur du petit monarque.

Le souvenir de la famille royale martyrisée ne s’éteindra pas car, en eux, nous voyons jusqu’où le fanatisme peut aller. Et avec eux nous voulons le combattre par la seule arme que Dieu nous donne : la charité.

Aujourd’hui, si nous nous retrouvons, ce n’est ni par nostalgie, ni par provocation mais par nécessité : la charité nous presse, elle nous demande de témoigner d’une vérité si souvent occultée et bannie des manuels scolaires. Oui Louis XVI est mort parce qu’il était un Roi chrétien et qu’en le tuant, on voulait faire disparaître la charité. La lutte des classes est une singerie démoniaque visant à éradiquer la charité chrétienne en vue de construire une société nouvelle. Nous savons aujourd’hui ce que cela signifie concrètement. Louis XVI n’accepta jamais ce projet ; il préféra la mort à toutes les compromissions. Ce fut son honneur et ce 21 janvier 1793, c’est avec la dignité d’un fils de Saint Louis qu’il s’en va vers l’éternité.

En ce sens nous avons beaucoup à recevoir d’une attitude empreinte de respect et de confiance, de sérénité et de paix. Les martyrs meurent toujours en pardonnant parce que, en eux, il n’y a pas de place pour la haine.

Que le sacrifice de Louis XVI, des membres de la famille royale, des martyrs de la Révolution – et comment ici, en ce lieu, ne pas évoquer, même brièvement, les centaines de fusillés de la plaine des Brotteaux –  nous donnent aujourd’hui et demain l’audace du témoignage vigoureux pour que naisse et grandisse la civilisation de l’amour, seule réponse possible à tous les défis de notre temps.

Ainsi soit-il.