[Tribune de Mgr Louis de Bourbon, duc d’Anjou]

Relire Louis XX, de Thierry Ardisson

En 2025, le regard apporté par cette contre-enquête de Thierry Ardisson sur la monarchie est toujours pertinent.

Louis de Bourbon, duc d’Anjou, chef de la maison de Bourbon et aîné des Capétiens, prétendant légitimiste au trône de France sous le nom de « Louis XX », a bien voulu donner, en exclusivité pour Boulevard Voltaire, une tribune à l’occasion de la mort, le 14 juillet dernier, de Thierry Ardisson, auteur, en 1986, d’un ouvrage intitulé Louis XX. Contre-enquête sur la monarchie.

« La mort de Thierry Ardisson, le 14 juillet dernier, m’a amené à relire son Louis XX (Orban, 1986), heureuse relecture que je souhaite faire partager. Ce livre, en effet, n’a pas vieilli. Il est toujours d’actualité, en particulier à travers son sous-titre : Contre-enquête sur la monarchie. C’était là le cœur du propos de l’auteur, en 1983, quand il en préparait l’écriture, comme dans les derniers mois de sa vie, puisqu’il se remettait au travail sur ce sujet. Il souhaitait poursuivre son enquête. Apporter de nouveau sa pierre à l’édifice et montrer qu’il pouvait avoir un regard neuf et moderne sur cette institution immémoriale. Un regard objectif. En 1986, en journaliste audacieux, Thierry entendait présenter ce qu’était réellement la royauté française et son apport à la France. Abandonner le ringard pour l’espoir, la nostalgie pour la dynamique. Ainsi, intituler son livre Louis XX participait de cette démarche. Louis XX s’entend comme Louis vingt le successeur de la lignée des rois, mais aussi comme Louis vint… pour reprendre et continuer la geste royale. Comprenne qui pourra… ou voudra ! Pour Ardisson, annonce indiscutable de jours meilleurs pour la France et les Français.

Le livre est à relire car les images fortes et les raisonnements pertinents que le publicitaire employait en 1986 sont encore plus criants en 2025. Il y a quarante ans, Ardisson notait le blocage des institutions qui se mettait en place avec la première cohabitation. Elle obligeait, pour la faire vivre, à tordre la Constitution. Qu’importe si c’est à ce prix que les privilégiés conservent le pouvoir ! Depuis, les institutions ont continué à se dégrader et la crise sociétale n’a fait qu’empirer avec la France à deux vitesses ou celle du pré carré capétien éclaté en archipel. L’homme en noir, s’il devait réécrire son livre, ne manquerait pas de citer le désarroi des gilets jaunes et celui des bonnets rouges. En contrepoint à toutes les promesses non tenues de la République, Ardisson s’appuyait sur les derniers souverains, qu’ils aient effectivement régné (Louis XVI, Louis XVIII, Charles X) ou non (Louis XIX, le comte de Chambord et ses successeurs, les chefs de Maison jusqu’à moi-même), présents comme successeurs légitimes des rois, pour maintenir le principe.

Un ouvrage toujours d’actualité

En 2025, le regard apporté par cette contre-enquête sur la monarchie est toujours pertinent. En quelques pages, dans ce qu’il appelle une « ouverture » et non une préface, Ardisson synthétise (page 22, notamment) ce qu’est la royauté française. C’est dit avec simplicité et la phrase, limpide, ne manque pas d’un certain lyrisme : « À travers toutes ces épreuves transformées en expériences, la famille Capet invente des lois qu’aucun de ses monarques ne pourra plus violer, elle en tire des leçons qu’aucun de ses dauphins ne pourra oublier. »

À ce sujet — Décès d’Ardisson : un seigneur de la télévision tire sa révérence

Ardisson, dans une approche très capétienne, replace l’Histoire dans le temps long et dans l’actualité. Pour lui, la monarchie n’a été que suspendue, en 1792, puis en 1830 ; elle a encore sa place que le millénaire capétien, qui se profilait lors de la parution, devait rappeler. Là aussi, il avait raison et on sait, en effet, quel beau tour de France cela a permis à mon père d’effectuer, durant toute l’année 1987, en allant à la rencontre et des Français et de l’Histoire. Ardisson donne plusieurs extraits de ses discours (pages 112 et 156, notamment), eux aussi toujours d’actualité.

Ce présent de la monarchie, tout le livre l’explique. La royauté est, par essence, le bon régime. Celui qui voit à sa tête quelqu’un formé dès son plus jeune âge, car « régner est un métier » (page 126), celui qui permet l’harmonie et l’arbitrage entre toutes les forces parfois contraires parce que les intérêts ne sont pas les mêmes. Ses pages sur Louis XVIII qui « savait tout rehausser d’un cachet de grandeur » (page 101) montrent avec des exemples parlants combien, en quelques années, le souverain a pu renouer avec le pays en même temps qu’il s’imposait au reste de l’Europe. A contrario, Ardisson fustige la valse des politiques et des législations que l’on change comme « une robe » qui ne serait plus à la mode de l’opinion (page 228). Le message rigoureux et lucide semble encore plus actuel qu’en 1986.

Il posait la question du régime, la seule qui compte vraiment et qui, depuis 1986, n’a pas évolué, d’où l’intérêt de rééditer son livre pour relancer les recherches. Tel est d’ailleurs bien un des drames de la France, avec celui du dévoiement de la pensée axée sur le relativisme, et la montée de l’immigration incontrôlée qui fait perdre au peuple son identité.

Redevenir pragmatique

Si Ardisson a beaucoup lu, a médité, s’est inspiré des grands auteurs, a recruté des documentalistes pour vérifier les faits, c’est avec son savoir-faire, habitué à faire parler les mots pour trouver des formules et des images, qu’il a œuvré. Personne n’a oublié celle des toutes dernières lignes du livre, avec l’évocation du « skate-board de Louis XX ». En trois lignes, il m’a fait connaître pour toujours dans une phrase où se révèle sa sympathie et tous ses espoirs…

Souvent, on me demande d’écrire et de préciser mes pensées sur le présent et sur l’avenir. À sa manière, Ardisson avait apporté des éclairages en montrant que chaque règne avait su résoudre les problèmes de son temps. Pas un programme, mais redevenir pragmatique. Renouer avec le réel.

Si quasiment quarante ans nous séparent de sa parution initiale, ce livre de Thierry Ardisson reste brûlant d’actualité. Quel sera l’éditeur audacieux qui le republiera ? Louis XX. Contre-enquête sur la monarchie avait été le premier succès de l’homme en noir, avec 100.000 exemplaires vendus, toutes éditions confondues. Le tirage de demain serait à la hauteur des enjeux vitaux pour la France. Ce n’est plus seulement le millénaire capétien, qu’il faut commémorer, mais ne faudrait-il pas préparer le renouveau capétien ? »

ttps://www.bvoltaire.fr/tribune-de-mgr-louis-de-bourbon…/

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FETE DE SAINT LOUIS DANS LE BERRY 25 et 26 Août 2025

    Message de l’INSTITUT DE LA MAISON DE BOURBON

    Chers adhérents et sympathisants,Chers amis,
    Avec un peu de retard, nous avons le plaisir de vous faire parvenir ci-joint le programme de la prochaine fête de Saint Louis qui se déroulera cette année dans le Berry les :
    Lundi 25 août & mardi 26 août 2025

    1. La première journée se déroulera à la Chapelle-d’Angillon chez le comte Jean d’Ognyqui nous fera une visite guidée de son domaine. Après le déjeuner, départ en covoiturage pour la visite du château de la Verrerie chez le comte de Voguë puis retour pour la messe en l’honneur de Saint Louis qui sera célébrée par Monsieur l’Abbé Hachard. Dîner.

    2. Le second jour, nous visiterons la cathédrale de Bourges ainsi que le château de Maupas à Morogues (covoiturage).
    • Le prix comprend : Les trois repas et les visites.
      Seuls restent à votre charge : le voyage A/R Bourges ainsi que l’hébergement.

      –> Plusieurs possibilité pour l’hébergement, soit à Bourges ou autour de la Chapelle-d’Angillon pour ceux qui possèdent une voiture (voir liste des hôtels ou maisons d’hôtes). Les visites se feront cette année en covoiturage.

    Si vous désirez vous inscrire à cette fête de Saint Louis, nous vous invitons à consulter le programme ci-joint et de nous retourner le coupon-réponse accompagné de votre règlement. Si vous réglez par virement, merci de nous envoyer votre coupon-réponse.
    –> Date limite des inscriptions : 20 août 2025- Pas de règlements sur place –
    Dans l’attente de se retrouver, nous vous souhaitons de belles vacances.
    Amicalement.

    Le secrétariat 01 45 50 20 70

    Pour le programme complet cliquer sur ce lien , et dans le menu sur : AGENDA puis programme www.royaute.info

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    Louis XX : « La légalisation de l’euthanasie représente le dernier clou dans le cercueil de la civilisation européenne »

    Dans une tribune publiée dans le JDD, le Duc d’Anjou, chef de la Maison de Bourbon et héritier du trône de France, considère le texte voté à l’Assemblée comme l’abdication de notre société tout entière face à la vulnérabilité, la souffrance et la faiblesse :

    « Au milieu de la fièvre qui agite le personnel politique à propos du projet de loi relatif à la fin de vie, je veux, une fois encore, faire entendre à la France la voix de la tradition politique et de la morale millénaire sur laquelle elle se repose. Cette tradition, je l’assume tout entière en tant que chef de la Maison de Bourbon. Et il m’appartient de veiller à ce qu’elle ne soit pas un reste anecdotique de notre passé, mais bien un guide qui éclaire et conduise nos actes.

    Ce qui se prépare au Parlement constitue une nouvelle rupture anthropologique que je condamne fermement. Je la condamne car à terme, elle nuit à la France et aux Français. En janvier 2024, j’avais déjà exprimé toutes les craintes et les réserves que j’avais à l’égard du texte qui était en préparation.

    Malheureusement, la réalité a dépassé ce que j’imaginais, comme tous les hommes de bien. Les amendements adoptés dans le cadre de la loi signent l’acte d’abdication de notre société toute entière face à la vulnérabilité, la souffrance et la faiblesse. Le dernier clou dans le cercueil de la civilisation européenne, bâtie sur les lumières du christianisme et de l’humanisme, s’apprête à être planté dans une certaine indifférence médiatique et politique.

    Les décideurs politiques ont une lourde responsabilité face à l’humanité tout entière. Et ce n’est pas en maquillant ce suicide assisté qu’ils s’apprêtent à voter sous le masque d’une pseudo-fraternité qu’ils échapperont au tribunal de l’Histoire et de leur conscience. Je voudrais le leur rappeler, afin qu’ils se rendent compte de la gravité de l’acte qu’ils s’apprêtent à poser.

    Dans un pays marqué par des progrès sociaux importants, par un système de soin extrêmement développé, il est désolant de constater que la lâcheté va être choisie plutôt que le courage, la rentabilité plutôt que le sacrifice. Car ne doutons pas que des logiques comptables abjectes sont à l’œuvre parmi les motivations sous-jacentes. Les personnes les plus fragiles seront priées de comprendre qu’elles sont de trop, qu’elles pèsent un poids trop lourd pour notre économie.

    Peu à peu, un certain modèle hygiéniste de société nous est donc proposé dans lequel la faiblesse, l’inattendu, et l’imperfection ne seront plus tolérés. C’est la Vie et la nature tout entière qui seront rejetées. Et là aussi, nous le savons bien, sous couvert d’humanisme et de liberté, cette loi va encore aggraver les inégalités. Alors que les personnes aisées pourront avoir la chance de parvenir aux unités de soins palliatifs, les plus pauvres eux, n’auront que la mort comme alternative à leur souffrance. Un contraste frappant pour la République française qui se veut être la championne de l’égalité.

    Les mots ont été vidés de leur sens pour en faciliter l’usage, les valeurs morales ont été évacuées pour faciliter les décisions, les restes de notre civilisation judéo-chrétienne ont été dispersés pour faciliter l’avènement de l’individu-roi. Nous ne raisonnons plus en tant que société, mais en somme d’individus, avec chacun leurs désirs, leurs angoisses, leurs problèmes. Et que le plus fort gagne ! Voilà le nouveau credo de notre société hyper-consumériste.

    L’héritage monarchique que je porte voudrait convaincre mes compatriotes que d’autres voies sont possibles. Qu’il reste tant à faire pour développer les soins palliatifs, qu’il nous reste tant à apprendre de ces gens qui souffrent, qui ne veulent pas mourir mais auxquels nous ne donnons pas la parole et dont nous refusons d’entendre le témoignage. Cette loi n’est pas qu’une affaire d’individus. Elle est l’affaire de la société française dans toutes ses composantes pour aujourd’hui et pour demain.

    Que voulons-nous pour notre pays ? Pour notre génération et les suivantes ? Et si ceux à qui je m’adresse ne veulent raisonner que de manière égoïste, je veux leur rappeler qu’ils sont les souffrants, les handicapés et les personnes âgées de demain. Peut-être constateront-ils alors que l’appel de la Vie, même dans ces instants les plus vulnérables, reste immense.

    Enfin, je veux également avoir une parole pour les soignants que l’on feint trop d’ignorer et qui ne sont pas entendus. Eux qui sont totalement dévoués au service des malades et des souffrants, eux qui exercent leur profession avec passion et humanité, eux qui côtoient la vie et la mort chaque jour qui passe. Ne renoncez pas à votre déontologie : elle est votre honneur. Elle est le rempart à la fois mince mais grandiose qui sépare notre civilisation d’une pente glissante, où la vie risquerait de perdre peu à peu sa valeur, et où la compassion se confondrait avec l’abandon.

    Ce rempart, c’est le refus de considérer la vie humaine comme une simple variable d’ajustement, comme un fardeau à soulager par l’effacement. C’est le choix de soigner plutôt que de céder, d’accompagner plutôt que de précipiter. Vous portez, dans l’ombre parfois, une part immense de ce qui fait la dignité de notre société. Soyez fermes dans ce qui fait votre intégrité et votre honneur : les Français vous soutiennent.

    J’en appelle aux médecins, aux philosophes, aux croyants et à tous leurs pasteurs, aux responsables associatifs, et à tous ceux qui savent ce que valent la souffrance, le soin et la fragilité. Refusez ce basculement. Et plus largement, ça n’est pas à chaque Français que je m’adresse, mais bien à la France même. Faisons le choix ne pas peser la valeur des vies humaines, de ne pas s’ouvrir à un système de mort et surtout de ne pas acter la fin de notre antique civilisation. En effet, c’est bien elle qui sera la première victime de cette loi. Puisse saint Louis éclairer nos dirigeants et nos décideurs politiques. »

    Louis, Duc d’Anjou

    Source : https://lesalonbeige.fr

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