16 octobre 1793, Marie-Antoinette est guillotinée

16 octobre 1793. Marie-Antoinette est guillotinée pour trahison et supposé inceste sur son fils…

Le Point.fr – Publié le 16/10/2013

Pour obtenir la condamnation de la reine, l’accusateur public Fouquier-Tinville porte les pires accusations non fondées.

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Exécution de Marie-Antoinette. © DR
Le 16 octobre 1793, après un procès bâclé, la veuve Capet est condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire. L’accusateur public Fouquier-Tinville ne fait pas dans la dentelle. Il l’accuse d’inceste sur son fils, prétendant qu’on l’a surprise en train de lui faire des attouchements. Une accusation si détestable que les femmes du public applaudissent la reine quand celle-ci répond : « […] la nature elle-même refuse de répondre à une telle accusation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici ! » Accusée également d’entente avec les puissances étrangères, elle est condamnée à mort pour haute trahison à 4 heures du matin.

Raccompagnée dans son cachot de la Conciergerie où un gendarme la veille en permanence, elle réclame de l’encre et une plume pour écrire une longue lettre à Madame Élisabeth, soeur de Louis XVI, qui est restée au Temple avec ses enfants. Avec émotion, elle trace les derniers mots : « Mon Dieu, ayez pitié de moi ! Mes yeux n’ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants. Adieu, adieu ! »

Vers 7 heures du matin, la domestique Rosalie Lamorlière, placée près d’elle par le gardien de la Conciergerie, lui apporte un bouillon et du vermicelle. La reine ne s’est pas couchée. Toujours vêtue de noir, elle est étendue sur son lit, la tête tournée vers la fenêtre. Des larmes coulent sur ses joues. À côté de son destin, celui de Sissi est un long fleuve tranquille. Marie-Antoinette ne parvient pas à avaler plus de quelques cuillerées. Juste avant que le jour ne se lève, un prêtre assermenté, l’abbé Girard, vient lui proposer de l’entendre en confession. Elle l’éconduit lui expliquant que s’il a l’amitié de ses persécuteurs, il ne peut avoir sa confiance. C’est qu’il insiste, le cafard en robe. « Ma conscience est en paix, monsieur ; je paraîtrai devant mon Dieu avec confiance. » Girard se retire mortifié, jetant aux gendarmes : « Son orgueil est toujours le même, il ne la quittera que sur l’échafaud. »

Ses cheveux avaient blanchi

À huit heures, un huissier vient lui ordonner de quitter ses vêtements de deuil qu’elle portait au tribunal car ils rappellent qu’elle est veuve de Capet. Elle doit s’habiller en blanc. Rosalie l’aide à enfiler une chemise en la cachant du gendarme. Mais celui-ci se lève et s’allonge sur le lit pour ne pas perdre une miette du spectacle. Marie-Antoinette jette un fichu sur ses épaules tout en réprimandant le malotru : « Au nom de l’honnêteté, monsieur, permettez que je change de linge sans témoin. » Mais il refuse de se retourner sous prétexte qu’il a l’ordre de ne pas la perdre de vue. La reine enfile son déshabillé blanc lui servant habituellement de robe du matin. Elle couvre ses cheveux d’un simple bonnet de linon.

En attendant le bourreau, Marie-Antoinette prie. Vers 10 heures et demie, la porte du cachot s’ouvre pour laisser pénétrer le greffier du Tribunal révolutionnaire, Fabricius, devançant les quatre juges du Tribunal. Il s’apprête à lui lire à nouveau la sentence. « Cette lecture est inutile, je ne connais que trop bien cette sentence. » Protestation inutile. À la fin de la lecture, Henri Sanson, qui assiste son père, Charles-Henri, exécuteur en chef des hautes oeuvres de Paris, s’approche de la détenue pour lui lier les mains. Elle recule, plaidant que son époux les a gardées libres. Inutile, Henri les lui saisit sans ménagement pour les lui attacher dans le dos. Puis il lui enlève sa coiffe pour lui couper les cheveux… Au passage, le bourreau remarque qu’il aurait pu lui faire une couleur car les cheveux de la reine ont blanchi durant son emprisonnement.

Un enfant lui fait une révérence

Il est temps de sortir du cachot pour rejoindre la charrette chargée de transporter la reine jusqu’à la guillotine dressée place Royale (place de la Concorde, aujourd’hui). Tremblant de froid, Marie-Antoinette, tenue en laisse par Charles-Henri, découvre avec horreur la cour de la Conciergerie remplie de curieux qui n’hésitent pas à l’injurier. Elle garde le silence. Le bourreau l’aide à grimper sur la charrette tirée par deux percherons. Charles-Henri avait réclamé une berline comme pour Louis XVI, mais Fouquier-Tinville la lui a refusée. La citoyenne Capet s’installe sur une planche, juste derrière le cheval. L’abbé Girard s’assoit auprès d’elle, tentant toujours de la convaincre de se confesser. Elle l’ignore royalement.

Le convoi se fraie un chemin entre deux haies de soldats pour retenir la foule ou empêcher toute tentative d’évasion. Les injures fusent. Dans la rue Saint-Honoré, elle voit un jeune enfant lui faire une révérence, lui envoyant un baiser de la main. … La reine rougit, ses yeux se remplissent de larmes. Devant l’église Saint-Roch, le cortège est arrêté par l’horrible comédien Grammont à la tête de quelques cavaliers, pour donner le temps à la foule de l’insulter copieusement. « Médicis ! Messaline ! Frédégonde ! » Elle ne répond toujours pas. Le convoi reprend sa route jusqu’à l’échafaud dressé peu avant l’entrée du jardin des Tuileries. Il a fallu une heure et demie pour accomplir à peine 2,5 kilomètres. Trois doubles rangs de soldats et plusieurs canons isolent la guillotine de la foule.

Elle marche sur le pied du bourreau

Couleur de craie, Marie-Antoinette descend de la charrette aidée par le bourreau avant d’escalader l’escalier de l’échafaud. Elle perd un soulier, mais aucun prince ne le ramasse. Avec l’autre, elle marche sur les pieds de Charles-Henri, qui laisse échapper un cri de douleur. Elle s’excuse : « Monsieur, je vous demande pardon. Je ne l’ai point fait exprès. » Devant la machine infernale, elle devient blanche et pousse encore deux soupirs, mais parvient à conserver sa dignité. Henri, que son père laisse officier à sa place, arrache le fichu qui protège son col et sa poitrine. Sans résistance, elle se laisse ficeler par les aides du bourreau sur la planche. Celle-ci bascule, la lunette se ferme, le couteau tombe. La tête bascule dans le panier. Les paupières battent deux ou trois fois. Il est midi quinze. Le jeune Sanson attrape la tête de feu la citoyenne Capet par les cheveux pour la brandir devant la foule en criant : « Vive la République ! » Soudain, plus de cris, plus d’injures. La foule se tait, piteuse devant le spectacle, avant de se disperser en vitesse.

Le corps de Marie-Antoinette est inhumé au cimetière de la Madeleine à côté de celui de Louis XVI.

Complément d’information PSB Lyon à l’article du Point :

A la demande de Louis XVIII  qui a fait rechercher les corps, 22 ans après les faits, les Corps du Roi guillotiné le 21 janvier et la Reine le 16 octobre furent exhumés le 18 et 19 janvier 1815 pour être transportés le 21 01 1815 Jour anniversaire de l’exécution du roi, dans la basilique de Saint Denis où ils reposent maintenant dans le caveau des Bourbons.

Au cimetière de la Madeleine où fut inhumée Marie-Antoinette, Louis XVIII fit construire une chapelle (la chapelle expiatoire) qui fut érigée par Lebas et Fontaine en 1826. La chapelle est ornée de deux figures sculptées représentant Louis XVI et Marie-Antoinette. Le cimetière de la Madeleine se nomme aujourd’hui le square Louis-XVI.

25 avril 2013

LouisXX-25042013

Le Conseil d’Administration et tous les membres de la PSB en Lyonnais Forez Beaujolais souhaitent un excellent anniversaire à notre très cher Roi Louis le XXème. Que Dieu prête une longue vie à notre Légitime Souverain.


Jean-Baptiste Lully – Grand Dieu sauve le Roi