Discours de Monseigneur le Duc d’Anjou devant l’assemblée du Congrès mondial des Familles à Vérone
30 Mars 2019
Monsieur le Président,
Cher Brian Brown,
Mesdames et Messieurs
Chers Amis,
Merci
de me laisser un temps de parole pour exprimer, une nouvelle fois,
l’importance que je j’accorde à la Famille et à sa défense. Actuellement
un combat se joue entre deux modèles : celui d’un monde déshumanisé et
celui d’une société -il faudrait dire d’une civilisation- qui donne à
l’homme toute sa place.
Entre
l’homme objet, soumis, esclave d’une globalisation excessive et celui
que les institutions aident à s’élever, à se construire, c’est-à-dire
sujet de droit, il ne s’agit pas d’un choix à faire entre deux
conceptions qui se valent, mais il s’agit d’en rejeter une pour
promouvoir l’autre. Tel est le but des rencontres du Congrès mondial
des Familles –WCF), et donc de leur importance. Il faut, en effet,
sortir de l’équivoque dans laquelle les sociétés occidentales ont trop
longtemps vécu, reposant sur un certain scepticisme et sur le
relativisme. Les deux ont conduit à des impasses. L’enseignement
chrétien, socle de nos sociétés, est pourtant là pour nous rappeler
qu’il n’y a pas place pour deux vérités. Mais qu’a-t-on fait de ce
message durant les deux derniers siècles ? Il a été battu en brèche en
permanence, la religion étant présentée souvent comme source
d’oppression voire « opium » du peuple. Mais qui sont ceux qui ont
proféré ces idées ? Ceux qui ont menée aux Terreurs et aux
totalitarismes. Maintenant que les historiens ont retrouvé une certaine
liberté de pensée, Marx longtemps exalté, n’est plus que l’homme des
cent millions de victimes accumulées dans le monde. Triste bilan. Les
idéologies peuvent tuer !
Mais
l’histoire nous apprend que l’excès mène toujours à la saine réaction.
Ne la voit-on pas venir actuellement ? Elle passe par les familles qui,
partout, commencent à réagir de multiples manières. Là c’est en
reprenant ses droits naturels sur l’éducation et l’instruction ; là en
recréant des structures pour la petite enfance, pour les personnes âgées
ou handicapées ; là en s’affirmant, comme en France actuellement, pour
retrouver un niveau de vie décent et ne pas être accablées de taxes et
règlements multiples n’ayant de sens que pour ceux qui les élaborent. Ce
retour au réel est mené par les familles. Ce sont elles qu’il faut
encourager en leur redonnant un cadre d’action précis. Celui-ci passe
par trois points : la reconnaissance de la famille comme cellule de base
de la société, celle dont découleront les autres, la commune, les
communautés de travail qu’il soit manuel ou intellectuel et cela jusqu’à
l’Etat qui peut ou non encourager les familles ; ce cadre doit ensuite
exalter la vie dans toutes ses expressions c’est-à-dire rejeter ce qui
la détruit avant la naissance comme au moment des dernières années. Nous
devons assurer à nos enfants comme à ceux qui nous ont précédés
l’assurance d’une existence la plus paisible. Enfin le troisième pilier
d’une société équilibrée est celui de la justice qu’il faut entretenir
pour garantir à la société un équilibre entre ceux qui la composent.
Nous savons qu’il y aura toujours des forts et des faibles, mais le bon
gouvernement est celui qui permet au fort d’exercer ses talents et au
faible de n’être pas opprimé. Chacun à sa juste place, tel est le secret
d’une société équilibrée. La France d’Ancien Régime l’avait compris et
les Rois, mes ancêtres, génération après génération, ont toujours eu à
cœur de faire respecter cette justice qui était leur premier devoir dont
le sacre était le garant. Rompre cet équilibre en donnant la priorité
non plus à la loi éternelle mais à la loi contingente que des majorités
de hasard et de circonstance peuvent changer, est ce qui a entraîné nos
sociétés dans l’impasse.
Il
est temps qu’elles en sortent. Une réunion comme celle-ci y
contribuera puisqu’elle permet aux uns et aux autres de mieux se
connaître, de s’entraider dans leurs pratiques mutuelles, et surtout de
reprendre espoir en demain. Cette espérance là aussi inscrite dans les
gènes de la société chrétienne est ce qui nous aide tous.
Que Saint Louis, mon aïeul, inspire nos dirigeants et que la Sainte-Famille demeure l’icône qui nous guide.
Prince Louis de Bourbon,
Duc d’Anjou