Moment historique : le retour de la Couronne du Christ à Notre-Dame de Paris / Décembre 2024

Retour de la Couronne d’Épines du Christ en présence des Chevaliers de l’Ordre du Saint Sépulcre et de Monseigneur Louis de Bourbon, Duc d’Anjou

Tout le dossier : Reconstruction de Notre-Dame de Paris

Robin de La Roche

15 Déc. 2024

Connue depuis la nuit des temps, ayant été incrustée dans la tête ensanglantée de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour Le moquer et Le faire souffrir, acquise pour la France par Saint Louis, le roi de France Louis IX, pour le prix, dit-on, de la moitié du budget annuel de la France de l’époque, la Couronne d’épines, pour laquelle il construisit la Sainte Chapelle, a survécu aux révolutionnaires et à l’incendie récent de Notre-Dame, sauvée par un chevalier du Saint-Sépulcre, l’abbé Jean-Marc Fournier.

Une cérémonie magnifique a donc eu lieu en la cathédrale du diocèse de Paris, en présence de 250 chevaliers et dames de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre, qui ont la garde de la couronne, dont 80 ont participé à la procession de retour dans la cathédrale. Parmi eux, l’héritier des siècles, l’aîné des descendants de Saint Louis et de Louis XIV : le duc d’Anjou, Louis de Bourbon, Chef de la maison de Bourbon, Louis XX pour les légitimistes. Investi au Saint-Sépulcre cette année, il a participé humblement aux cérémonies au milieu de ses confrères, allant jusqu’à effectuer une garde, anonyme parmi la foule des visiteurs. Un exemple frappant de roi-chevalier, à l’humilité évangélique.

La couronne a ensuite pu rejoindre son nouveau reliquaire – qui est quasiment un gigantesque ostensoir. Et la foule a pu commencer à déambuler pour s’incliner devant cette relique incomparable de La Passion de Jésus, plus grand trésor de la France.

Vous pouvez aller vénérer la Couronne désormais chaque vendredi à 15 heures à Notre-Dame de Paris, puis, après Pâques, les ostensions reprendront leur rythme ancien : le premier vendredi de chaque mois.

La cérémonie du retour à Notre-dame de Paris fut télévisée. En voici l’enregistrement.

C’est un événement absolument historique.

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Louis de Bourbon, duc d’Anjou : Notre-Dame de Paris, la joie de la réconciliation

TRIBUNE. Nous retrouvons enfin avec émotion la mère des cathédrales, celle qui a connu toutes nos gloires et toutes nos défaites, se réjouit Louis de Bourbon, duc d’Anjou, prétendant légitimiste au trône de France.

Il y a cinq ans, le monde avait retenu son souffle et pleuré avec nous alors que l’incendie ravageait l’édifice. Aujourd’hui, il nous voit célébrer la résurrection de ce monument qui avait été si meurtri par les flammes. Nous retrouvons enfin avec émotion la mère des cathédrales, celle qui a connu toutes nos gloires et toutes nos défaites, celle qui a vu le peuple français s’unir ou se déchirer, celle enfin qui veille sur notre chère capitale depuis tant de siècles. Notre-Dame est plus que la cathédrale de Paris, elle est la cathédrale de la France.

Le chantier hors norme que nous avons suivi avec attention depuis quatre ans ne peut qu’apporter l’espérance dont nous avons tous besoin. La cathédrale a magnifiquement éveillé la générosité, la compétence et la tendresse de tant de Français. Et le moment est venu de rendre hommage à ces généreux donateurs, du plus modeste au plus fortuné, qui ont permis à la cathédrale de panser aussi rapidement ses plaies. Mais il faut également saluer tous ceux qui ont participé de manière concrète au chantier, tant les historiens et les archéologues que tous les corps de métier qui ont dévoilé un génie et un talent à la hauteur de ce prestigieux monument, dans la lignée de tous les bâtisseurs et les restaurateurs qui les ont précédés. La France est si fière de compter des gens comme eux parmi ses enfants. Et nous avons une pensée émue pour le général Georgelin, qui a consacré les derniers mois de sa vie à cette restauration, et dont il n’a pas pu voir la fin.

Tout comme les bâtisseurs des cathédrales, l’œuvre qu’ils ont tous accomplie les dépasse. Elle les dépasse, car la cathédrale leur survivra très longtemps. Elle les dépasse car la raison d’être de cet édifice touche à la transcendance et au sacré. Tout y est orienté pour nous rappeler que l’homme n’est pas que de la matière. Autre chose nous habite. Un beau message pour nous qui avons tant de mal à sortir de ce consumérisme maladif.

Enfin, je suis également fier d’être présent, en ce 13 décembre, au retour de la Sainte Couronne du Christ dans la cathédrale. Presque huit siècles déjà nous séparent du moment où mon ancêtre le roi Saint Louis la racheta pour la rapporter en France afin que toute la chrétienté latine puisse la vénérer. Si la Sainte-Chapelle fut initialement conçue pour l’abriter, ce fut la cathédrale de Paris qui en hérita après la Révolution. De cette façon, en tant qu’aîné des descendants de ce saint roi, il me tient à cœur d’assister à ce moment historique qui voit Notre-Dame de Paris recouvrer sa relique la plus précieuse. L’histoire de la cathédrale est ainsi extrêmement liée à l’histoire de tous ces rois qui firent la France.

De l’enterrement de la reine Isabelle de Hainaut, en 1190, femme du roi Philippe Auguste, au baptême du comte de Chambord, en 1821, la cathédrale accompagna tous les grands moments de ma famille. Comme elle l’est particulièrement depuis cinq ans, cette cathédrale fut un lieu d’unité française comme lorsque mon ancêtre Henri IV y fit chanter un Te Deum d’action de grâce au terme de son entrée triomphale dans Paris, marquant les prémices de la réconciliation des Français, déchirés par les guerres de Religion. N’oublions pas non plus le vœu que fit Louis XIII à la Vierge, lui consacrant la France et lui confiant la naissance d’un fils, le futur Louis XIV. La statue qui témoigne encore de ce geste magnifique rappelle que ce lieu a fait plier les genoux des plus puissants, se retrouvant à égalité avec les plus petits dans une même démarche d’humilité. En effet, Notre-Dame de Paris est avant tout un lieu de culte dans lequel la transcendance dépasse tous ceux qui y pénètrent.

C’est pourquoi je pense spécialement à tous les catholiques de Paris et de France qui voient avec bonheur cet emblématique lieu de culte retrouver sa vocation première, celui d’être un temple voué à la prière des hommes, à la vénération de Dieu aujourd’hui tant méconnu ou écarté mais qui a, par le passé, poussé des générations de Français à édifier une telle merveille. Notre-Dame de Paris est plus qu’un pan de notre histoire et de notre culture, elle est un lieu de vie où chacun peut faire l’expérience du divin, devant Dieu Lui-même. La restauration de Notre-Dame de Paris, c’est la promesse d’une résurrection possible, c’est l’espoir de chacun de contempler un jour un monde profondément restauré, c’est le pari qu’avec l’aide de Dieu, la volonté, l’ardeur et la ténacité au service du bien commun triomphent de tout.

Louis, Duc d’Anjou

Tribune de Louis de Bourbon parue dans le magazine Valeurs Actuelles : « Louis de Bourbon, duc d’Anjou : Notre-Dame de Paris, la joie de la réconciliation ». Publiée le 15 décembre 2024